Un retour en force vers le pétrole et gaz algérien, qatari et américain !

L’Europe fait l’impasse sur ses engagements pour le climat

Après une brève pause, mercredi dernier, les prix du pétrole rebondissent à nouveau à la clôture de la séance hebdomadaire des marchés, contrairement aux prix du gaz qui ont connu une légère baisse après avoir atteint des sommets historiques. Cette tendance baissière s’est aussi répercutée sur les prix de l’essence à la pompe. Ceci reste insuffisant, vu l’instabilité des prix à la raffinerie qui ont, depuis le début de la guerre en Ukraine, augmenté de façon spectaculaire. Le monde se dirige droit vers la pire crise énergétique que les populations n’ont pas connue depuis 1973.
Après toutes ces années, les pays européens, en particulier, n’ont pas appris leur leçon et se sont laissés piéger par leur dépendance au gaz russe. Plus de 45% des importations de gaz en Europe proviennent de la Russie qui subit depuis presque deux semaines une cascade de sanctions financières et économiques prises par les Etats-Unis et l’Occident pour accélérer l’effondrement de l’économie russe. Mais qu’en est-il des répercussions de ces sanctions sur leurs économies ? Les Européens en particulier semblent avoir sous-estimé les contre-sanctions de la Russie concernant l’arrêt des exportations des hydrocarbures, des minerais stratégiques et des métaux précieux, sous prétexte qu’une telle décision impacterait préalablement l’économie de la Russie axée sur une logique rentière, non productive.
D’autre part, les pays européens et les USA sur les pays du Golfe, l’Iran et les pays de l’Afrique du Nord (Algérie, Libye et Egypte). Mais aussi sur le Venezuela, un allié fidèle de la Russie. Toutes ces options ne semblent pas convaincre les investisseurs et experts qui pointent les difficultés techniques, logistiques et même de production de ces pays. De plus, les réserves des pays européens de gaz et de carburant sont limitées.
Les 27 pays membres de l’Union européenne se doivent de trouver en urgence une alternative au gaz et pétrole russe pour faire fonctionner leur économie, notamment, l’industrie durement touchée par la crise sanitaire. La reprise économique mise en stand-by pour cette année. Lors de sa dernière réunion, la Commission européenne a proposé aux Vingt-Sept de l’UE de «diversifier leurs approvisionnements (en se tournant notamment davantage vers les pays producteurs de gaz comme les Etats-Unis, le Qatar ou l’Algérie), gonfler leurs réserves et de diminuer leur consommation d’énergie».
Tombée dans la précarité énergétique, la population européenne subirait encore pour longtemps les conséquences de cette guerre économique menée contre la Russie.
Idem pour les compagnies pétrolières qui se sont retirées du marché russe au risque de perdre des milliards. Face à cette impasse énergétique, plusieurs pays européens décident d’encourager les investissements dans le secteur des hydrocarbures au mépris du climat, ce qui ne correspond pas à leurs engagements pris pour lutter contre le réchauffement climatique lors de la Cop26.
Samira Takharboucht