«André Ravereau et l’Algérie» projeté en ouverture

Semaine du film documentaire

Le documentaire «André Ravereau et l’Algérie : et le site créa la ville» consacré à l’architecte français, passionné par la tradition architecturale et urbanistique de la vallée du Mzab, a été présenté samedi soir à la salle de cinéma El Khayam à Alger en ouverture de la Semaine du film documentaire.Sorti en 2019, le documentaire du réalisateur français Jean Asselmeyer dresse un portait d’André Ravéreau, cet architecte innovateur séduit par l’architecture mozabite lors de son premier voyage à Ghardaïa.
Ce long métrage de 65 minutes, revient sur le parcours de l’ancien architecte en chef des monuments historiques en Algérie à l’époque coloniale, qui a consacré un ouvrage à l’architecture des Mozabites et créé le premier atelier de formation de jeunes architectes et étudiants algériens, venus reprendre ce type d’architecture traditionnelle dans les maisons.
Appuyé de témoignages de sa fille Maya, elle-même architecte, et d’autres architectes algériens, le documentaire donne à voir les lieux de créations de Ravéreau notamment dans la Valée du M’zab où il a vécu.
Son père, dit-elle, «a livré toute sa passion pour l’architecture mozabite, respectueuse de l’environnement», qu’il a continué à «concevoir dans ses projets d’architecture ». Encore vivant lors du tournage de ce documentaire, débuté en 2012, l’architecte qui décèdera cinq ans plus tard à l’âge de 98 ans, était séduit par l’architecture modeste et sobre de cette région connue pour ses Ksour historiques, où il avait formé de jeunes architectes dans son «Atelier du désert».
Présenté en avant-première en 2019 dans le cadre du 10e Festival international du cinéma d’Alger (Fica), dédié au film engagé, le documentaire fait le point également sur des constructions dans lesquelles
André Ravéreau a repris l’architecture populaire par l’utilisation de matériaux locaux, adaptés à son environnement, au climat de la région à et à l’esprit architectural traditionnel.
Ravéreau place l’humain au centre de sa réflexion et conception architecturale qui repose essentiellement sur le «relief géographique» ou le site, selon les témoignages d’architectes algériens, interrogés dans ce documentaire.
La seconde partie de ce documentaire s’intéresse à l’apport d’André Ravereau dans la préservation de la Casbah d’Alger en décrivant les principes de la construction de cet site séculaire, classé patrimoine mondial de l’Unesco.
Le documentaire s’interroge, d’autre part, sur le «manque d’intérêt» pour la transmission du savoir-faire architectural traditionnel, basé sur des méthodes de constructions approuvées, de nos jours, par d’éminents architectes.
Organisée par le Centre algérien de développement du Cinéma (Cadc), la Semaine du film documentaire a programmé jusqu’au 17 mars la projection de 12 longs métrages documentaires aux contenus en lien avec l’architecture, l’histoire, l’anthropologie et le patrimoine.
A raison de deux séances par jour, «143 Rue du Désert» de Hassan Ferhani, «Babylone Constantine» de Sid Ahmed Semiane, «Sophonisbe, Reine sacrifiée de Cirta» de Abdallah Touhami, «Les Camps de Regroupements» de Said Oulmi ou encore «Enrico Mattei et la Révolution algérienne» de Ali Ayadi, comptent parmi les films au programme de cet évènement.
Les documentaires «Patronymes algériens, haine française» de Fatiha Bourouina, «Bahrouna» de Fatiha Afiane et «Ni là-bas, ni là-bas» de Hocine Saadi seront présentés en avant-premières en présence des réalisateurs, indiquent les organisateurs.
R.C.