L’Algérie saisit déjà l’opportunité

Reconstruire l’économie africaine en crise

Le continent africain n’a pas le choix que d’accélérer l’exécution des réformes politiques et économiques afin de pouvoir se reconstruire et faire face aux facteurs exogènes qui menacent depuis toujours sa stabilité et l’empêche de se développer. La guerre en Ukraine risque d’aggraver la situation économique de plusieurs pays africains dépendants des importations russes, ukrainiennes et même européennes. Difficile aux pays africains d’absorber le choc successif d’une crise sanitaire (Covid-19) et des effets négatifs du régime des sanctions occidentales prises contre la Russie et qui pèsent déjà lourd sur le continent. Des alertes sont déjà données par des associations humanitaires et économistes sur la famine qui menace plusieurs nations.
Des nations qui subissent déjà depuis des mois un retour en force des coups d’Etat militaires et des attentats terroristes. Ce qui contrarie l’avancement des projets déjà mis en place entre plusieurs pays africains pour développer une Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Un carrefour commercial qui nourrit l’appétit de 55 pays signataires de l’Accord de la ZLECAf entrée en vigueur le 1er janvier 2021.
Difficile d’évaluer les échanges commerciaux effectués depuis son entrée en activité en raison des difficultés techniques, logistiques et surtout réglementaires relatives aux règles d’origine. Pourtant, plusieurs pays ont déjà finalisé leur stratégie nationale et même revu certaines règles douanières relatives à la tarification préférentielle des marchandises à l’exportation, mais cela reste insuffisant à cause du manque de coordination entre les 55 pays signataires, ce qui retarde le développement de ce bloc commercial.
Ce n’est pas le seul projet qui peine à décoller effectivement. Dans son intervention à l’occasion de la réunion virtuelle des ministres de l’Energie, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a mis l’accent sur l’impératif de «développer les ressources, les infrastructures et les systèmes énergétiques durables et de réaliser leur intégration au niveau national, sous régional et régional en Afrique», expliquant que «le souci fondamental, en Afrique comme dans d’autres régions, n’est pas toujours celui de la disponibilité des sources d’énergies primaires comme l’atteste le vaste potentiel hydroélectrique de l’Afrique et les réserves considérables dont elle est dotée en hydrocarbures, énergies renouvelables et en charbon, mais comment accéder à ces ressources à moindre coût et faible impact sur l’environnement».
Un autre secteur qui a besoin d’être restructuré afin de mettre en place des programmes de développement commun de ce secteur. Œuvrer pour un partage d’expérience entre les pays producteurs comme était le cas entre l’Algérie et le Nigeria, l’Algérie et la Libye qui œuvrent ensembles pour le développement du secteur des énergies fossiles. En plus d’exporter cette ressource, les pays producteurs orientent leurs objectifs vers la sécurité énergétique du continent. Même démarche à entreprendre dans le secteur agricole en plein essor, mais qui peine à décoller pour des raisons climatiques, matérielles et financières. D’où l’importance des coopératives qui commencent à émerger dans plusieurs pays africains. Ces pays ont besoin de financement pour investir plus dans les nouvelles technologies indispensables pour l’innovation dans les différents secteurs. L’Algérie qui s’intéresse de plus en plus au marché africain promet de renforcer ses liens avec ses partenaires africains pour profiter mutuellement du marché africain, longtemps colonisé par les produits européens. Samira Tk