L’Algérie s’engage dans la démarche

La digitalisation du secteur agricole

S’affranchir des importations
de produits agricoles
et préserver sa sécurité alimentaire.
Un défi de
longue haleine qui nécessite
un engagement récurrent
des autorités et des
agriculteurs pour révolutionner
le secteur agricole
national très manuel et a
du retard à rattraper en
termes de mécanisation et
d’innovation.La modernisation de ce secteur
est un impératif pour relever les
défis extérieurs et faire face aux
menaces venant de l’extérieur.
La guerre en Ukraine a révélé la
grande dépendance du pays aux
grains russes et ukrainiens, mais
aussi à plusieurs autres intrants
indispensables au développement
du secteur agro-alimentaires.
Un lourd fardeau que les
autorités supportent depuis des
décennies. L’heure est au changement
désormais.
Au niveau des motivations, le
Gouvernement ne lésine pas sur
les moyens, il a mis en place plusieurs
mécanismes d’aide financières
et mesures incitatives au
profit des jeunes entrepreneurs
intéressés par l’investissement
dans le secteur agricole.
Idem pour les start-ups qui souhaitent
propulser ce secteur dans
l’ère numérique et de l’innovation.
Ce nouveau concept est largement
utilisé dans les pays développés,
mais aussi ceux en voie
de développement.
L’objectif à court terme est de réduire
la facture et le volume des
importations et de les compenser
par une production locale.
Les Algériens sont de grands
consommateurs de blé, de farine,
de semoule, des viandes rouges
et blanches, mais aussi des fruits
et légumes (pommes, bananes,
tomates, pommes de terres). Ce
sont des produits qui coûtent
chers en ces temps de crise à
cause des tensions sur les intrants
sur le marché international.
Menace de pénurie et flambée
des prix mettent à mal les finances
des pays dépendants des
importations.
L’Algérie fait partie de ces pays,
mais pas pour longtemps, selon
les pouvoirs publics qui tentent
depuis deux de réhabiliter ce secteur
à travers la mise en place
d’une nouvelle stratégie pour
aider les agriculteurs et les jeunes
entrepreneurs et start-upeurs intéressés
par le développement
de ce secteur.
L’Etat a procédé d’abord à l’assainissement
du foncier agricole
par la récupération du quart des
terres agricoles attribuées et non
exploitées depuis des années,
oeuvrant dans le même sillage à la
libéralisation des systèmes bancaires
et de télécommunications
pour faciliter l’accès au financement,
mais aussi à la modernisation
du secteur vital pour le pays.
Les effets négatifs des sanctions
occidentales contre la Russie
poussent les autorités à réorienter
leurs efforts au développement
du secteur agricole.
Investir dans une agriculture intelligente
en impliquant les jeunes
porteurs de projets dans les programmes
d’investissement agricole
à travers le territoire national.
La digitalisation liée au secteur
agricole est plus que
nécessaire pour avoir des données
fiables sur le secteur pour
un meilleur suivi de la mise en
oeuvre de la stratégie du ministère
de tutelle.
Assainir le secteur et corriger
toutes les défaillances relevées
au cours de ces dernières années
et qui empêchent les agriculteurs
d’atteindre leurs objectifs de production.
Les autorités examinent toutes
les pistes possibles pour développer
le système d’irrigation et
de protection des plantations des
maladies qui ravagent les récoltes
et impactent le rendement du secteur.
Elles s’engagent aussi à accompagner
financièrement les microentreprises
dans leurs projets
dans le secteur agricole qui devraient
avoir un rôle majeur dans
l’approvisionnement en matières
premières des industries agro-alimentaires,
de transformation ou
manufacturières. Le secteur a vu
la création de plus de 150.000
micro-entreprises en 2022, bénéficiant
à 70% du financement destiné
au secteur agricole. Ce dernier
attire, également, l’attention
des start-ups qui désirent accompagner
l’innovation des filières
agricoles.
L’introduction des nouvelles technologies
dans ce secteur permettra
aux agriculteurs d’accéder
à des applications leur permettant
de consulter les
prévisions météorologiques, par
exemple, ainsi que l’évolution des
cours des matières premières à
l’international.
L’innovation aiderait les agriculteurs
à contrôler leur système
d’irrigation, mais aussi optimiser
les systèmes de récoltes, de stockage
et de transports. Simplifier
le contact entre agriculteurs et
commerçants pour, notamment,
faire des commandes via des applications
mobiles.
Des innovations de base très
utiles pour entamer la digitalisation
liée au secteur agricole.
Samira Takharbouch