L’Occident retient son souffle !

Réunion décisive de l’Opep+ le 31 mars

Les cours du pétrole inquiètent toujours les
investisseurs, le marché boursier ainsi que les
consommateurs, doublement pénalisés par la
hausse des cours du pétrole qui se répercute
sur les prix de l’essence. La situation
risque de s’aggraver davantage depuis que les
Etats-Unis suivis du Royaume Uni ont interdit
l’importation du pétrole et gaz russe, ce
qui a entraîné une flambée inédite des prix du
carburant même aux Etats-Unis pourtant premier
producteur mondial des hydrocarbures.
Cette tendance haussière menace l’activité
économique des pays européens, mais aussi
les citoyens appelés à réduire leur consommation
d’énergie.
Une solution proposée par l’Agence internationale
de l’Energie (AIE) qui s’attend à un
geste de la part des pays membres de l’Organisation
des pays producteurs du pétrole
(Opep) qui devrait se réunir avec ses alliés
non-Opep à leur tête la Russie le 31 mars en
cours. Elle espère que l’Arabie saoudite et le
Qatar ainsi que l’Algérie et la Libye augmentent
leur volume de production, ce qui n’est
probablement pas dans l’intention du groupe
informel Opep+.
L’Arabie saoudite a affirmé formellement son
attachement à son accord avec la Russie.
C’est une position unanime qu’ont adoptée
tous les pays membres de l’Alliance qui préfèrent
rester prudents en raison de la crise
géopolitique en Europe et au Moyen-Orient.
Ce qui laisse peu de choix aux pays européens
qui se tournent vers les Etats-Unis, le
Brésil et le Canada pour compenser les importations
russes, ce qui s’avère insuffisant,
selon l’AIE qui prévient contre une hausse record
des cours du pétrole dans les prochains
jours ou semaines, si la guerre en Ukraine
continue. Les prix de l’or noir évolués entre
100 et 105 dollars ces deux derniers, continuent
leur ascension dans un marché préoccupé
par les tensions sur l’offre suite à la
baisse des exportations russes.
Les spécialistes prédisent un choc de demande
qui pourrait bouleverser l’économie
mondiale, évoquant le terme « stagflation «. De
quoi s’inquiéter davantage.
Pour amortir le choc imminent de la demande,
l’AIE se dit, à deux semaines de la réunion
décisive de l’Opep+ , espérer que cette
rencontre « permettra de soulager le marché
et a demandé aux pays producteurs de pétrole
à augmenter significativement leur production
«. Pour rappel, les pays membres de
l’Opep+ ont décidé depuis le mois de juillet
2021 d’augmenter significativement et de
manière graduelle leur production de 400.000
barils par jour chaque mois et refusent de revoir
leur stratégie pour l’instant, malgré les
pressions internationales.
L’Arabie saoudite négocie depuis quelques
jours avec la Chine la possibilité de remplacer
le dollar comme monnaie de réserve mondiale
par la monnaie chinoise le Yen, ce qui apporterait
un coup dur au dollar américain
mais aussi au marché pétrolier. Quant à l’Inde,
elle examine avec la Russie d’éventuels achats
de son pétrole, ce qui déplaît aux parties occidentales
qui se tournent vers les pays nordafricains
qui restent aussi indifférents à leurs
appels. Il reste l’Iran comme option que les
Etats-Unis veulent exploiter, mais les conditions
de son retour sur le marché risque de
peser sur leurs anciennes décisions.
Le marché pétrolier connaîtrait-il un nouveau
tournant historique ?
Samira Takharboucht