«Faites-nous confiance, les joueurs veulent aller au Mondial»

Djamel Belmadi face à la presse :

Contrairement à la précédente Conférence de presse durant laquelle il est apparu détendu pour évoquer la débâcle de la coupe d’Afrique des nations, Djamel Belmadi, sélectionneur des Verts été tendu hier au Centre technique national de Sidi Moussa. Depuis le début jusqu’à la fin, on l’a vu sous pression, à la limite de la panique ne voulant pas s’étaler sur le choix, pourtant discutable, des joueurs, se limitant de préciser que «c’est le choix du sélectionneur». Et justement, la première question a eu trait au changement qui a touché la sélection, à savoir la non-convocation de onze joueurs et des éventuelles répercussions négatives. Réponse de Belmadi : «Avant la CAN, il y a eu des discussions, à savoir qu’après ce tournoi, il pourrait y avoir des changements par rapport à un autre challenge qu’est ce match barrage décisif du Mondial-2022. Il y a eu donc un bilan, et c’est aujourd’hui chose faite». Le sélectionneur n’a donc pas voulu en dire plus sur ses choix se contentant de répéter, à chaque fois, à qui voulait l’entendre, que «c’est le choix de l’entraîneur». S’il a raison sur le fait qu’il est le décideur en sélection, il a bien entendu le droit de faire le choix qui lui semble juste, il devait tout de même répondre en apportant un peu plus de précision sur certains choix comme, par exemple, Guedioura qui vient à peine de reprendre la compétition en troisième division anglaise ou encore Laouafi qui reste un bon latéral gauche, mais sans aucune expérience en sélection… Devant l’insistance de certains journalistes, il ne voulait pas en dire plus, même par rapport à l’absence de Bounedjah, un joueur qu’il a tout le temps défendu. «J’aime mes joueurs, ce sont eux qui sont sur le terrain, ce sont les acteurs. Le haut niveau fait que le joueur puisse gérer cela à un moment de sa carrière. J’ai envoyé un message aux joueurs pour leur annoncer la liste, et j’ai bien entendu fait de même avec ceux qui n’étaient pas concernés par ces deux rencontres», a-t-il-ajouté avant de conclure : «Durant deux mois, j’ai fait participer environ 35 joueurs, aujourd’hui, certains ne sont pas retenus, c’est ça le football. J’ai pris cette décision dans l’intérêt de l’Equipe nationale et de l’Algérie». Plus loin, il évoque le cas du revenant Belfodil qui pouvait être dans le groupe qui a pris part à la CAN-2019 si ce n’est sa blessure. C’est un joueur qui se trouve en pleine forme, il veut rebondir en sélection…
Pour Laouafi, «c’est un bon latéral gauche qui joue à la Nadir Belhadj»… Il cite aussi Benyettou qu’il piste depuis 3 ans même s’il n’est plus jeune, «mais qui reste assidu, avec une forme constante, travailleur, acharné et qui peut rivaliser avec les plus grands défenseurs». Il est aussi revenu sur Guedioura qui reste un profil recherché et avec qui il a eu une discussion. «D’ailleurs, je suis constamment en contact avec les joueurs. Si j’ai fait appel à Adlène, c’est pour des choses bien précises, le Mondial est un objectif».
A la question de savoir le changement opéré par la Fédération camerounaise en désignant Song à la tête de la barre technique était risqué, il répond : «Je me concentre sur ce qu’on va mettre en place pour une qualification. De toute manière, on ne peut pas changer un fond de jeu ou un système en quatre matches, c’est difficile».
Puis il y a ce retour en arrière pour parler du choix des joueurs pour insinuer que celui de la CAN était faux. «Pas du tout, répond Belmadi, j’assume la défaite même si elle est collective. Nous ne sommes pas là pour tirer sur ce qui ne sont pas concernés par ces deux rencontres».
Le fameux terrain de Japoma où aura lieu le match aller ce vendredi a aussi eu sa part de discussion. «Cela peut être un avantage pour nous, nous y avons disputé trois rencontres, contrairement au Cameroun. C’est une expérience non négligeable. En tout cas les joueurs sont motivés, ils ont envie de se racheter et partir au Mondial». Puis cette question qui fâche : l’arbitrage. La réponse est aussi sèche. «Je ne fais aucun commentaire». Il y a aussi ce mini-stage de Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale qui devrait débuter aujourd’hui, et cette histoire d’espionnage que les Verts veulent éviter.
«Certains responsables ont parlé de ce stage, dommage. Il y a des moments où il faut préserver l’intérêt de l’Equipe nationale».
Il a néanmoins terminé sur une note d’optimisme en rassurant les Algériens pour leur dire qu’il faut avoir confiance en leur sélection. Il s’est dit aussi heureux de voir les supporters des Verts faire le déplacement à Douala, un apport considérable en attendant la manche retour à Blida le 29 mars 2022…
Sofiane Gassouma