Le terrorisme au Sahel est devenu mercenarisme

L’attaque terroriste de Timiaouine est révélatrice

Dans la foulée de la journée d’avant-hier, un communiqué du ministère de la Défense nationale est tombé, annonçant la mort de trois valeureux militaires algériens, Chouhada du devoir national, tombés au champ d’honneur dans un accrochage avec un groupe terroriste à la limite des frontières algéro-maliennes, à Timiaouine (Tamanrasset) plus exactement. L’attaque d’avant-hier contre une patrouille des forces de l’ANP a été perpétrée au moment où l’Algérie célébrait la fête de la Victoire, coïncidant avec le 60ème anniversaire des Accords d’Evian. Aussi, une attaque terroriste qui intervient au lendemain de l’annonce du Chef du Corps d’Armée, le Général-major Saïd Chanegriha, de la victoire de l’Algérie sur le terrorisme.
S’agit-il d’une simple coïncidence ou plutôt d’une réponse de ceux qui contrôlent le terrorisme au Sahel au point de devenir mercenarisme ? Une attaque terroriste qui cache des secrets. Une intrusion terroriste beaucoup plus géopolitique et géostratégique compte tenu de la date de son exécution, du choix de l’endroit « symbolique », et compte tenu aussi de la cible privilégiée.
Le terrorisme est devenu mercenarisme, c’est-à-dire, les groupes terroristes agissent et attaquent selon un plan et un calendrier établis bien avant.
Agissant par effets surprise, les terroristes, au nombre indéterminé, ont attaqué une patrouille de militaires de l’ANP, qui assurait une mission de routine, le contrôle mobile des frontières séparant l’Algérie au Mali, bilan : trois valeureux et braves militaires de l’ANP sont tombés au champ d’honneur.
Dans son communiqué, le ministère de la Défense nationale a déclaré que « suite à un accrochage avec un groupe terroriste sur la bande frontalière dans la région de Timiaouine au Secteur opérationnel de Bordj Badji Mokhtar relevant de la 6ème Région Militaire, trois militaires sont tombés au champ d’honneur, aujourd’hui dimanche 20 mars 2022.
Il s’agit du Sous-lieutenant de Carrière Ikhlef Rédha, du Caporal contractuel Tareb Ilyes et du Caporal contractuel Ali Abdelkader Houari ». Suite à cette triste nouvelle, le Général de Corps d’Armée, Saïd Chanegriha, Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire a présenté, en son nom et au nom de l’ensemble des personnels de l’ANP, ses sincères condoléances aux familles et proches des défunts en cette dure épreuve.
Par ailleurs, la localité de Timiaouine a été toujours la cible des groupes terroristes en activités au Sahel. Le 14 juin 2013, des combattants de l’ex-Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), alors dirigé par le chef terroriste, Iyad Ag Aghali, avaient frôlé les pieds sur le territoire algérien ; ils venaient juste de quitter le territoire malien, et ont tenté de pénétrer en Algérie et d’atteindre la petite ville de Timiaouine afin de se réapprovisionner. Repérés par des militaires algériens, ils ont été attaqués par une unité de l’Armée nationale populaire (ANP), bilan : cinq terroristes furent tués sur place, des munitions et des AK-47 avaient été saisis. Le 9 février 2020, un militaire de l’ANP a été tué dans un attentat à la voiture piégée, conduite par un kamikaze, dans la zone frontalière de Timiaouine, près des frontières algéro-maliennes. Aussi, les groupes terroristes ont toujours recruté des jeunes à Timiaouine, les enrôlant dans leurs rangs en contrepartie de l’argent, toutefois de nombreux parmi ces jeunes terroristes se sont rendus aux forces de l’Armée nationale avec leurs armes.
Sofiane Abi