Les prix du pétrole s’enflamment

ENERGIE Embargo sur le pétrole et gaz russes

Les prix du pétrole ont rebondi de plus de 6%, hier lundi, soutenus par le regain des tensions au Moyen-Orient et l’échec des négociations entre la Russie et l’Ukraine. Le baril de Brent a grimpé à 114 dollars à la clôture de la séance de lundi, tandis que le baril du pétrole américain WTI a bondi à 111 dollars, reprenant ainsi leur plus haut niveau depuis 2014. Avec toutes ces tensions, les prix de l’or noir risquent de grimper plus dans les jours à venir si l’Union européenne décide de prendre des sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie, y compris contre son secteur énergétique. Cette décision aura un impact immédiat sur les cours du pétrole et du gaz, mais aussi sur l’offre mondiale très limitée.
Un double choc que les pays européens premiers consommateurs de gaz (46%) et pétrole (8%) russes ne pourront absorber et compenser par la production américaine ou brésilienne. De leur côté, les pays du Golfe (Qatar et l’Arabie saoudite ainsi que le Koweit) et de l’Afrique du Nord (Algérie et la Libye) ne semblent pas disposer des capacités de production nécessaires pour répondre aux besoins du marché européen. Avant-hier, l’Arabie saoudite, premier exportateur de brut au monde, a annoncé la baisse de sa production en raison des attaques des rebelles du Yémen voisin contre ses installations pétrolières. Mettant ainsi en garde contre un choc de demande qui bouleversera le marché mondial de l’énergie qui se répercutera sur la consommation des ménages et des entreprises qui n’ont pas encore trouvé d’alternative au gaz russe.
«La guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient exacerbent un déséquilibre existant entre l’offre et la demande sur le marché» a indiqué Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor, repris par le site d’information spécialisé Leprixdubaril.com. Un avis que partage Stephen Innes de SPI Asset Management repris par la même source et qui a affirmé que «la possibilité de sanctions supplémentaires contre la Russie, déjà appliquées par les acheteurs occidentaux constitue un risque colossal et pourrait encore doper les cours». Tendues, les investisseurs redoutent l’effondrement des places boursières face à un choc de demande négative et massive qui risque de provoquer un coup d’arrêt brutal des activités industrielles ainsi que la colère des populations.
La question des sanctions contre le secteur de l’énergie russe divise. Les 27 pays membres de l’UE n’arrivent pas à s’entendre sur la question, toutefois, les pays réticents risquent de céder sous les pressions américaine et norvégienne qui leur proposent de compenser les importations russes. Ce qui est impossible. La Norvège n’a pas les capacités de production requises et les Etats-Unis veulent vendre leurs stocks de gaz de schiste. C’est l’occasion ou jamais de se débarrasser de cette énergie tant controversée.
Samira Tk