Djaâfar Gacem souligne l’importance de la formation

Compétences cinématographiques

Les compétences cinématographiques des Ecoles supérieures et Instituts de formation dans le domaine de l’audiovisuel et du cinéma «doivent être renforcées», a affirmé mardi à Tébessa le réalisateur de télévision et de cinéma Djaâfar Gacem.«La formation de personnes qualifiées entre techniciens, photographes et spécialistes de la décoration, le maquillage, la confection des costumes et autres, est à même de faciliter le travail des réalisateurs et permet de révolutionner l’industrie cinématographique», a estimé le réalisateur devant des photographes, des acteurs et amateurs du 7e art, lors d’une rencontre organisée à la Maison de la culture Mohamed Chebouki, en marge de l’événement culturel «les journées du cinéma de la Révolution».
Il a, dans ce sens, ajouté que a formation des compétences algériennes dans les métiers du cinéma et de la télévision «permet la réalisation des œuvres sans recourir à l’assistance d’experts étrangers», soulignant que «le recours à des techniciens étrangers constitue un problème auquel tous les réalisateurs sont actuellement confrontés lorsqu’ils entament le tournage d’un film».
D’autre part, Djaâfar Gacem s’est félicité de l’attention accordée par l’Etat au cinéma, considérant que «la volonté politique existe pour développer l’industrie cinématographique», considérant que la promulgation de lois et des décrets exécutifs pour protéger les producteurs et les réalisateurs «demeure une nécessité» afin d’encourager l’enrichissement et la diversification de la production cinématographique, notamment révolutionnaire.
Il a également souligné l’importance de la promotion des films, aussi bien au niveau national qu’international, pour donner l’image qui sied au cinéma algérien et lui permettre de participer aux compétitions internationales.
Lors d’une conférence de presse, le réalisateur Gacem a indiqué que l’exclusion de son long- métrage «Heliopolis», en décembre dernier, de la compétition pour accéder à la finale des «Oscars», vient du fait que «le film a été peu projeté dans les salles de cinéma et également le manque de promotion médiatique à l’international».
«Le comité algérien chargé de désigner les œuvres pour représenter l’Algérie aux Oscars avait retenu en 2019 le film «Héliopolis», mais les conditions sociales liées à l’épidémie du Coronavirus et la fermeture des salles de cinéma et de théâtres et le déficit dans la promotion du film à l’international se sont répercutés sur l’œuvre et l’ont empêché de passer le troisième tour de qualification pour la finale des Oscars», a expliqué Djaâfar Gacem.
En réponse à une question sur ses futurs projets, le réalisateur a révélé qu’il s’était lancé dans l’écriture d’un long- métrage sur les essais nucléaires français dans la région de Reggane, dans le Sud de l’Algérie, et leurs impacts sociaux et sanitaires, dans une fiction cinématographique proche de la réalité.
Les journées du cinéma de la Révolution de Tébessa ont été clôturées, lundi, à la maison de la culture Mohamed Chebouki par la projection du film «Héliopolis» du réalisateur Djaâfar Gacem.
Ce long métrage met l’accent sur l’horreur des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l’occupant français contre le peuple algérien, et dont une partie du film a été consacrée à la wilaya de Guelma.
Au terme de la projection, de nombreux spectateurs ont exprimé leur satisfaction d’avoir enfin pu regarder ce film sur grand écran dans une salle de cinéma.
Dans une déclaration à l’APS, le photographe El Hadi Yousfi a souligné l’importance du cinéma pour mettre en lumière les différentes étapes de l’histoire du pays, notamment les nombreux événements marquants de la Révolution libératrice pour la faire connaître aux nouvelles générations, relevant que les jeunes d’aujourd’hui apprécient les belles photographies et les nouvelles techniques qui les captivent.
De son côté, l’écrivaine et artiste plasticienne, Sihem Cheriet, a souligné le rapport étroit et complémentaire entre l’écriture, le roman et le cinéma, appelant à intensifier la production cinématographique car, a-t-elle noté, le cinéma regroupe tous les arts.
Pour sa part, Khaled Zaraî, réalisateur de plusieurs courts métrages, a estimé que la tenue de pareilles manifestations culturelles et la présence de figures illustres est une occasion pour échanger les expériences entre amateurs et professionnels du 7ème art.
Trois jours durant, la salle des spectacles de la maison de la culture Mohamed Chebouki a accueilli, à l’occasion du 60ème anniversaire de la Fête de la Victoire (19 mars 1962), la 2ème édition des Journées du cinéma de la Révolution en présence de figures du cinéma algérien, dont le réalisateur Ahmed Rachedi, le comédien Hassan Kechache, en plus de plusieurs intellectuels, des adeptes du cinéma et des jeunes.
Une exposition de matériel cinématographique, d’équipements et outils de tournage a été organisée en marge de la projection des films par l’association «ksour Ferkane» pour le tourisme, en coordination avec le Centre national de la cinématographie et de l’audio-visuel.
La manifestation a connu la protection de plusieurs films cinématographiques, produits au cours de ces dernières années, traduisant des épisodes majeurs du combat du peuple algérien contre l’occupation française.
R.C.