Alger, l’après-Coronavirus…

La vie reprend ses couleurs

Après deux longues et fatidiques années passées dans le confinement, dans la peur d’une contamination et dans la douleur des tristes nouvelles, où les restrictions sanitaires faisaient la loi pendant toute cette période, la pandémie du Covid-19 est vaincue et touche enfin à sa fin au grand bonheur des habitants d’Alger. Ces derniers ont renoué avec la vie normale. Alger, l’après-Coronavirus.En mai 2020, soit deux mois après l’apparition de la pandémie du Coronavirus en Algérie, le Gouvernement avait mis en route un décret exécutif rendant obligatoire le port du masque de protection comme mesure de prévention dans le cadre de la lutte contre la propagation du Coronavirus (Covid-19), cependant la majorité écrasante des citoyens ont bafoué ledit décret.
L’article 13 bis du décret précise que «le port d’un masque de protection doit être porté par toutes personnes et en toutes circonstances, sur la voie et les lieux publics, sur les lieux de travail ainsi que dans tous les espaces ouverts ou fermés recevant le public, notamment les institutions et administrations publiques, les services publics, les établissements de prestations de services et les lieux de commerce», c’est ce que stipule le décret exécutif.
Toutefois, et lorsqu’on est dehors c’est-à-dire qu’une fois dans les rues et boulevards d’Alger, on constate de près que la grande majorité des citoyens ne portent pas le masque sanitaire et ne respectent pas la distanciation. C’est le retour à la vie normale.
Les Algériens ont déjà oublié la pandémie du Covid-19, la vie a repris son droit chemin et les rues et boulevards de la capitale sont déjà bondés d’une foule nombreuse. On dirait que les deux années passées sous le «diktat» de la pandémie font déjà partie du passé. Dès que vous mettez les pieds dehors, la première des choses qui retient votre attention, c’est la disparition, presque totale, de la bavette dont la majorité des Algériens l’ont décliné pour de bon.
Le temps à présent est au travail, à la vie normale, les citoyens ont déjà dépassé les années du Coronavirus. Dans les cafétérias de la capitale, ici c’est le grand retour des clients au grand bonheur des propriétaires de ces lieux de buvettes.
Des tables pleines à craquer et des chaises bien occupées, c’est le grand retour des clients dans les cafétérias de la capitale. C’est le cas de celles d’Alger-Centre, où dès les premières heures de chaque journée, la foule commence à s’entasser.

Le retour des grandes
queux dans les Banques
Au niveau des Banques, c’est la grande ruée des citoyens, ici les queux sont visibles et sont plus considérables qu’auparavant, c’est-à-dire par rapport à la période de la pandémie, où les Agences de Banques étaient, autrefois, presque vides à cause des restrictions sanitaires visant à contrer la propagation du Covid-19.
C’est le cas de l’Agence relevant de la Banque nationale d’Algérie (BNA) sise au boulevard Didouche Mourad, où les queux ont fortement repris depuis quelques jours, et la plupart des citoyens qui se présentent à ladite Agence bancaire ne portaient pas le masque ni même respectaient les distances sanitaires car, la plupart d’entre-eux ont déjà oublié la pandémie ; ils vivent déjà dans une autre étape, loin du cauchemar vécu lors des deux années précédentes.
Interrogée, la majorité des Algériens disent que la pandémie fait déjà partie du passé. C’est le cas d’une femme trentenaire, une employée dans une société privée spécialisée dans l’informatique sise à Alger-Centre. Cette dernière a décidé à mettre de côté le masque sanitaire car, dira-t-elle, «je crois qu’on a fini avec la pandémie, il n’y a qu’à voir les bilans journaliers pour en savoir plus. Chaque jour une dizaine de cas de contaminations par la Covid-19 sont dénombrés, ce qui signifie que le Coronavirus touche à sa fin. Désormais, c’est le retour à la vie normale car je n’ai plus peur du Coronavirus. Dieu merci, notre pays est à l’abri», disait Fatima.
Ne craignant pas une contamination vue la baisse générale de la pandémie en Algérie, cette jeune femme, à l’instar des milliers d’autres, ne porte plus le masque sanitaire, que ce soit dans sa demeure, dans l’environnement de son lieu de travail ou même lorsqu’elle prend les transports ou carrément en marchant dans les rues de la capitale. Ce comportement est presque général, les nombreux piétons qui fréquentent les rues et boulevards de la capitale ne portent pas le masque sanitaire, ils sont plus que persuadés que la pandémie est déjà derrière eux et les années fatidiques passées sont déjà jetées aux oubliettes.

Les marchés communaux sont pris d’assaut
L’atmosphère de l’après-Coronavirus a déclenché une véritable ruée dans les marchés communaux de la capitale, où l’on constate un retour sans précédent des grandes foules du temps jadis. Au marché Clauzel sis en plein Centre d’Alger, à Meissonnier plus précisément, des milliers de citoyens fréquentent chaque jour ce lieu de commerce.
Pour faire la course quotidienne, des milliers d’Algériens se présentent chaque jour devant le marché Clauzel, tout en faisant des queux pour s’approvisionner des fruits et légumes, de la viande bovine et ovine et bien d’autres produits alimentaires.
Dans ces marchés, bravant le danger, la majorité des acheteurs ne portent pas le masque sanitaire et loin de respecter la distanciation car, le danger de la pandémie s’est évaporé, selon les dires de ces derniers.
Ammi Mohamed, un septuagénaire à la retraite, ancien fonctionnaire dans l’Administration publique, n’a plus peur du Covid-19, non seulement vacciné à trois reprises, Ammi Mohamed vit déjà dans l’après-Coronavirus. «Je ne supporte plus la bavette, je ne peux plus l’a porter. D’ailleurs, le Coronavirus a disparu de notre pays, nous sommes enfin libres de marcher, de saluer les gens, de fréquenter les commerces et les lieux publics, de rendre des visites aux familles et proches.
Un bon sentiment après deux longues années de restrictions, de fermetures, de stress, de pressions. El Hamdoullah nous avons repris notre vie normale. Un pur bonheur pour nous les retraités car, cela va nous permettre de renouer avec le bon vieux temps entre amis», dira Ami Mohamed avec un large sourire et un cœur plein de joie. Quant aux commerçants du marché Clauzel, ces derniers sont à leur grande joie après une baisse en série de leur chiffre d’affaires à cause des fermetures répétées dudit marché en raison de la propagation de la pandémie durant ces deux années précédentes. B. Samir, un jeune commerçant de ce marché, résidant dans la commune de Belouizdad, à vol d’oiseau de son lieu de travail, ce dernier est vivement content de la fin de la pandémie en Algérie. «Dieu merci, les affaires ont repris, la clientèle est de retour, il reste seulement les prix qui sont trop chers pour les petites et moyennes bourses», nous explique-t-il.
Devant lui s’insurge son voisin, un autre commerçant ayant une table au marché Clauzel ; il s’agit de Fouad, un trentenaire originaire d’El Biar. Ce dernier est révolté par les prix des fruits et légumes qui sont proposés dans le marché de gros. «C’est vraiment inexplicable ce qui se passe sur le marché des fruits et légumes. Les prix sur le marché de gros ont dépassé l’imagination, prenons le cas de la pomme de terre, son prix sur le marché de gros est 80 DA/kg, combien je vais le vendre pour les petites bourses.
Qui parmi les citoyens va s’aventurer pour s’approvisionner de la pomme de terre, alors qu’il s’agit d’un légume fortement cultivé au pays ?», S’interroge Fouad. Loin des soucis des prix des légumes et fruits, les Algériens ont renoué enfin avec la vie normale après deux années de lutte contre la pandémie, un retour qui annonce la fin du Covid-19, la fin d’une période sévère pour le moral mais aussi pour l’économie nationale. Sofiane Abi