Si Macron est réélu…

France

Le quinquennat d’Emmanuel Macron a préparé le terrain à l’effondrement de la France. Sa réélection précipiterait le pays dans l’abîme.
Si Macron est réélu, l’Hôpital, l’École, la Justice entre autres domaines régaliens continueront d’être ravagés. La Police continuera de crouler sous les heures supplémentaires non payées, faute d’effectifs suffisants, tandis que certains agents seront obligés de s’équiper à leurs frais, faute de moyens opérants. Les suicides d’enseignants, d’agriculteurs et de policiers se multiplieront, des cellules d’écoute seront ouvertes sans résultat. Les mouvements de grève des forces de l’ordre, des surveillants pénitenciers, du personnel hospitalier, des médecins, des enseignants, des avocats entre de nombreux autres secteurs seront systématiquement réprimés.
Le «Méprisant» de la République réduira la dépense publique, supprimera des centaines de milliers de postes de fonctionnaires et répétera tous les jours aux Français qu’il faudra « se serrer la ceinture », qu’il faudra consentir à des économies dans les services publics. Et si la pandémie se poursuit, il continuera d’allouer des milliards d’euros aux start-up et pas un centime aux hôpitaux à l’agonie. Si Macron est réélu, les inégalités ne cesseront de s’accroître. Les Français les moins favorisés continueront d’être frappés par un effondrement de leur pouvoir d’achat quand leurs concitoyens les plus fortunés connaitront une hausse toujours plus importante de leur revenu. La situation des mal-logés s’empirera, les recours au découvert bancaire se multiplieront pendant que les milliardaires français verront leur fortune se reconstituer à hauteur de centaines de milliards d’euros.
L’ex-banquier continuera d’arroser le CAC 40 et ses actionnaires pendant qu’il renouvellera son service de vaisselle pour des centaines de milliers d’euros. Cela ne l’empêchera pas déplorer qu’on « mette un pognon de dingue dans des minima sociaux » pendant qu’il haussera encore la CSG et réduira encore les allocations logement.
Si Macron est réélu, il rebondira de plus belle contre les retraites. Il mentira en répétant que les Français ne travaillent pas assez et moins que leurs voisins européens et qu’ils devront travailler davantage et plus longtemps à salaire égal. La protestation massive et constante s’amplifiera durant des mois. La grève interprofessionnelle entraînera de nombreuses perturbations dans les transports impactant nos écoles, notre police, nos hôpitaux.
Macron pourra compter sur la désinformation de mass-médias résolus à jeter le discrédit sur les grévistes. Il pourra compter sur leur parti pris, leurs mensonges et leur mépris. Les plateaux télés et le parlement redeviendront les théâtres d’âpres débats mais les amendements de l’opposition passeront pour du « sabotage » et pousseront l’exécutif à recourir au 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte en force.
Si Macron est réélu, tous les corps de métier seront mobilisés contre ses réformes. Les mouvements de contestation prendront de l’ampleur. Les syndicats seront vent debout. Les grèves historiques se succèderont durant des mois. L’université ne sera pas en reste. Les enseignants-chercheurs hurleront leur colère, à force de ne pas être entendus, contre la précarité, le manque de moyens, de personnel et de temps. Leur cris d’indignation n’y changeront rien. Les mois de protestation et les appels à des « facs mortes » seront voués à l’échec. Les confinements à venir plongeront un peu plus les étudiants dans la détresse sociale, économique et psychologique.
Les suicides et tentatives de suicide se multiplieront chez des étudiants désespérés. Les Gilets Jaunes feront leur retour. Macron nous refera le coup du « Grand Débat » en promettant que « rien ne sera plus jamais comme avant ». Il pariera sur le pourrissement de tous les mouvements après nous avoir baladés durant des mois à coups de monologues et de mises en scène. Les revendications seront finalement balayées par la répression policière et des exercices d’autosatisfaction.
On comptera les décès, les mains arrachées et les yeux crevés selon les décomptes de David Dufresne. Dans les « Marches des libertés », des journalistes seront molestés par les forces de l’ordre, certains frappés au sol. Des opérations policières de sabotage seront organisées fortes de dizaines d’assauts et rendront compte « d’arrestations arbitraires de manifestants », de « coups portés sans raison » et d’une communication mensongère du ministre de l’Intérieur. Nos cris d’indignation se feront à la mémoire de libertés disparues.
Si Macron est réélu, il continuera d’étouffer les scandales. À commencer par l’évasion fiscale de ses amis fortunés. Il continuera de fermer les yeux devant les agissements de centaines de fraudeurs milliardaires qui ont recours à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs dans des paradis fiscaux. Il regardera ailleurs devant les milliers de milliards d’euros qui échappent au fisc.
Son ministre de l’Economie fera silence après avoir encore supprimé des dizaines de milliers de postes au sein de l’administration fiscale. Les « CAC 40 voleurs » continueront de sévir avec la complicité tacite du gouvernement tandis que les scandales de Sanofi resteront impunis : pas un mot ne sera adressé aux familles de victimes et à son personnel licencié mais les crapules continueront d’être récompensées.
Dans cette pente du pire, que peut donc valoir la candidature d’Emmanuel Macron lorsque l’examen des faits permet déjà de mettre en cause son bien-fondé ?
Hocine Kerzazi