Le crime violent en hausse

Agressions physiques, bandes de quartiers et actes de cambriolages

Le phénomène du crime violent a marqué sa présence durant l’année 2021, où les bilans des services de sécurité signalent des dizaines de milliers d’actes d’agressions physiques perpétrées contre des personnes, autant d’actes de cambriolages commis durant la même période, sans parler de la montée fulgurante du phénomène des bandes de quartiers et de trafic des drogues qui sont en nettes évolutions.

Le crime violent est en train de s’installer avec le changement de la société civile, un environnement complexe qui produit la naissance de nouvelles formes de criminalité, plus violentes qu’avant. Structuré à l’intérieur et à l’extérieur du pays, le crime violent représente un grand danger pour la stabilité et la sécurité nationale.
Le trafic des drogues, outre la contrebande et le terrorisme, le phénomène des bandes de quartier, les agressions physiques contre des personnes et les actes de cambriolages, ces dernières constituent les affaires criminelles les plus traitées par les services de sécurité durant l’année 2021.

50.000 agressions physiques
en douze mois
Durant l’année 2021, le nombre des agressions physiques ont baissé par rapport à l’année passée, cependant cela n’a pas empêché d’enregistrer 50.247 actes criminels contre des personnes, dont sont impliqués 50.191 auteurs, ces derniers ont été arrêtées par les gendarmes.
Malgré une baisse des actes d’agressions physiques, toutefois ces dernières ont ciblé, durant l’année précédente, plus de 50.000 victimes. Une moyenne de 180 personnes ont été agressées physiquement par des antagonistes, 180 actes d’agressions physiques en une seule journée, ce qui témoigne de la présence forte des actes criminels.
Par mois, c’est presque 5.400 personnes qui ont subis des agressions physiques par des auteurs. Les règlements de compte représentent la cause la plus répandue ayant conversé à des actes d’agressions physiques, puis pour cause de litige entre deux ou plusieurs personnes, des agressions criminelles se produisent.
En revanche, pour ce qui est des atteintes aux biens, 33.469 actes criminels ont été enregistrés et 27.587 personnes impliquées ont été arrêtées durant l’année passée.
Les actes de cambriolages ont connu une hausse durant l’année dernière, des maisons et des entreprises ont été «visitées» par des cambrioleurs, dont la plupart d’entre-eux ont été interpellés au cours de différentes opérations réalisées par les unités d’intervention relevant de la Gendarmerie nationale.

2.000 vendeurs de psychotropes
arrêtés en 2021
De plus en plus de jeunes personnes sans revenus s’intéressent à la vente de psychotropes car il est fortement rentable. C’est ainsi que leur nombre a augmenté durant l’année 2021 puisqu’en face, de grosses quantités de psychotropes débarquent dans les quartiers et les nouvelles Cités au grand bonheur des jeunes trafiquants.
Ainsi, le trafic des psychotropes a connu une augmentation fulgurante durant l’année 2021, et sa présence partout a poussé le Commandement de la Gendarmerie nationale à agir en mobilisant ses troupes à travers l’exécution des descentes, perquisitions, arrestations et saisies de grosses quantités de substances chimiques.
Durant l’année 2021, les différentes brigades territoriales relevant de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’arrestation de 2.056 individus et saisi 2.364.342 comprimés de psychotropes. Par rapport à l’année 2020, il a été enregistré une hausse de 30 % du nombre des crimes, 1.285 et de 25% du nombre des consommateurs arrêtés 1.481.
Le trafic de psychotropes a explosé durant l’année passée en raison de sa présence massive dans les milieux urbains et suburbains, poussant les gendarmes à la réplique. Le 16 mars dernier, le ministère de la Défense nationale avait rendu public un communiqué à travers lequel il a annoncé que ses détachements combinées des forces de l’ANP en coordination avec les différents services de sécurité au niveau des territoires des 2e et 3e Régions Militaires ont, en l’espace d’une semaine seulement (du 9 au 15 mars 2022), arrêté sept narcotrafiquants et ont déjoué des tentatives d’introduction d’immenses quantités de drogues à travers les frontières avec le Maroc.
Le même communiqué avait ajouté que les quantités de drogue saisies s’élevant à 17 quintaux de kif traité, tandis que 31 autres narcotrafiquants ont été arrêtés en leur possession un fusil mitrailleur de type Kalachnikov, un pistolet automatique, une quantité de munitions, ainsi que 37 kilogrammes de kif traité et un million et 55.707 comprimés psychotropes saisis lors de diverses opérations exécutées à travers les autres Régions Militaires.
L’Algérie est devenue une plaque tournante de trafic de psychotropes
Chaque année, près de 10 millions d’unités de psychotropes sont saisies par les différents services de sécurité composés de l’Armée nationale, Gendarmerie et Sûreté nationale et de Douanes. Cette composition de forces est une véritable ceinture de force contre le trafic de psychotropes, ce crime organisé transfrontalier qui représente un grand danger pour le pays.

Le Maroc a fortifié le THC
sur le haschisch de 5 à 20% en dix ans
C’est à partir d’une expertise et d’une étude faites par l’Institut national de Criminalistique et de Criminologie (INCC) de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui, considéré comme un pôle scientifique d’excellence, chargé notamment de soutenir les unités par l’élaboration d’expertises et études, nécessaires pour les différentes enquêtes et lors de l’établissement des différents plans d’actions, qu’une découverte alarmante a été réalisée par les gendarmes experts annonçant une forte augmentation du taux du THC (Tétra Hydro Cannabinol), une plante de cannabis. Cette étude étendue sur le hachich marocain, faite par l’INCC, analysant des données scientifiques et opérationnelles d’une durée de dix ans (2010-2020), durant laquelle 30.000 échantillons ont été analysés d’une quantité globale de 1.058 tonnes de hachich saisi. Les résultats de cette étude réalisée par l’INCC ont révélé ce qui suit : Augmentation considérable et inquiétante du taux de concentration de la substance active (THC) dans le hachich saisi de 5% en 2010 à 20% en 2020 et une vaste utilisation de la semence hybride dans la culture du hachich au Maroc. Cette étude a tiré une conclusion que le hachich marocain est devenu un danger pour la santé publique, alerte l’INCC, étant donné que son effet néfaste est devenu similaire à celui des drogues dures en raison de la forte proportion de la substance active qui représente 20 %.

Les SSI et DSI éliminent 120 bandes
de quartiers
L’apparition du phénomène des bandes armées de différents objets tranchants faisant leurs lois dans les quartiers et trafiquants de tous genres de drogues, y compris les plus dures, a poussé le Commandement de la Gendarmerie nationale à agir en mobilisant les deux Sections d’intervention spéciale, il s’agit de la Section de sécurité et d’intervention (SSI) et le Détachement spécial d’intervention (DSI) pour lutter contre ce phénomène et restaurer l’ordre publique. Le Détachement Spécial d’Intervention (DSI) et les Sections de Sécurité et d’Intervention (SSI) sont considérées comme une force de frappe pour déployer la sécurité et la tranquillité publiques et mettre fin aux bandes de quartiers, où le législateur algérien a promulgué l’ordonnance n° 03-20 en date du 30 août 2020 relative à la prévention et la lutte contre les bandes de quartiers et portant création d’une commission nationale dont la Gendarmerie nationale est membre. Ainsi, ces deux entités (DSI et SSI) ont été engagées à travers des missions de patrouilles de jour comme de nuit dans les endroits suspects et qui peuvent constituer des foyers de criminalité. Ces opérations ont permis, durant l’année 2021, de mettre fin aux activités de 120 bandes de quartier constituées de 621 individus impliqués et la saisie de 03 véhicules, 233 armes blanches, deux armes à feu et une quantité de comprimés de psychotrope.
Dans ce contexte, les Sections de Sécurité et d’Intervention en coordination avec les unités territoriales ont effectué 6.778 descentes durant lesquelles 10.932 personnes ont été arrêtées (423 qui font l’objet de mandat de justice) et la saisie de 287 véhicules et 233 armes blanches. Ainsi, ils ont mis fin aux activités criminelles de 120 bandes de quartiers, l’arrestation de 621 personnes impliquées et saisie de 03 véhicules, 233 armes blanches, 02 armes à feu et 07 chiens dressés.
Sofiane Abi