Un jeûne sous haute surveillance pour 4 millions d’Algériens

Diabètique, hypertension, asthmatique et infections chroniques

Le jeûne pendant le Ramadhan chez la population diabétique, asthmatique et celle souffrante de plusieurs formes allergiques est constamment déconseillé par les médecins et autres professionnels de la santé. Les études ont, en effet, démontré une augmentation du risque de complications aiguës pendant cette période. En Algérie, on dénombre plus de quatre millions d’Algériens qui souffrent de différentes maladies chroniques. Plus de quatre millions de personnes souffrantes de maladies chroniques (d’asthme, du diabète, d’hypertension artérielle ou encore d’autres formes allergiques chroniques), ont entamé hier leur premier jour du jeûne du Ramadhan de l’année 2022. Un carême qui s’annonce rude et difficile à la fois pour ces catégories de la société, car pratiquer un jeûne répété sur plusieurs jours présente des risques majeurs, parfois mortels.
Avec plus de 1,5 million d’Algériens qui sont asthmatiques et plus 2,8 millions de diabétiques, le carême durant ce Ramadhan s’annonce difficile pour ces malades chroniques. Ces quatre millions d’Algériens ne peuvent s’en surpasser de leurs médicaments devenus vitaux pour leur vie et leur survie à la fois.
Indispensable à la vie d’un diabète, le glucose qui se pénètre dans les cellules malades, via l’action de l’insuline, va servir à fabriquer de l’énergie pour vivre. Pour les malades souffrant d’asthme, ces derniers utilisent des appareils respiratoires qu’ils leur permettent une dilatation des voies respiratoires pour favoriser une meilleure oxygénation de l’organisme.
Ces millions de malades algériens vont trouver, pendant le mois de Ramadhan en cours, d’énormes difficultés à suivre leur jeûne en raison de leurs états de santé dus à leur maladie chronique.
Le diabète est la deuxième cause de mortalité en Algérie après le cancer. Le nombre de diabétiques en Algérie est passé d’un million de personnes en 1993 à plus de deux millions en 2007, soit 10% de la population avant d’arriver à 2,8 millions de diabètes à la fin de l’année 2019, selon l’Institut national des sciences et politiques (INSP).
Pour une alimentation déséquilibrée, pour manque d’activité physique ou également pour surpoids (obésité), des centaines de milliers de personnes ont attrapé le diabète de type 1 ou type 2 au cours de ces trente dernières années.
D’autre part, les différents Centres hospitalo-universitaires (CHU) du pays ont organisé, quelques jours avant le mois sacré, plusieurs journées de sensibilisation sur le jeûne du diabétique.
C’est le cas du CHU Salim Zemirli d’El Harrach, où le service médecine interne a organisé une journée de sensibilisation sur le jeûne du diabétique. Intitulée «le diabétique, le Ramadhan et le dépistage», l’objectif de cette démarche de sensibilisation sur le diabète est de soulever les risques qui menacent la santé des personnes atteintes, voire leur vie en cas de jeûne sans le consentement du médecin traitant.
A la veille du Ramadhan, les médecins participants ont mis en garde les diabétiques contre la consommation excessive de sucreries qui peuvent les exposer à de nombreuses complications, mais aussi de procéder à des dépistages sachant que le diabète est une maladie silencieuse, a expliqué la cheffe de service de médecine interne, Pr. Oumnia Nadia. Dans la wilaya de Boumerdès, la solidarité avec les personnes souffrants de diabète bat son plein en ce mois de Ramadhan. Campagnes de solidarité, aides aux malades dans le règlement de leurs différents soucis, collectes bénévoles de dons et de divers médicaments aux profits des personnes souffrants de maladies chroniques, les scènes de solidarité se sont multipliées à la veille du mois sacré au grand bonheur des malades chroniques. Sofiane Abi