Le phénomène cinématographique des studios nigérians

Nollywood

Nollywood a le vent en poupe et il intéresse la planète entière. À Tribeca, au Sundance ou encore à Toronto, les productions cinématographiques nigérianes font partie des sélections des festivals les plus célèbres. Le Nigeria se place au deuxième rang mondial en matière de production, avec plus de 1 500 films par an. Nollywood est aussi le deuxième employeur du pays après l’agriculture. Naissance de Nollywood, thèmes récurrents et influences. Analyse de ce phénomène cinématographique.
Nollywood est né dans les rues de Lagos dans les années 1980. Les vendeurs de rues commencent par enregistrer des vidéos amateurs sur des cassettes vierges. Mais c’est en 1990, avec la crise que traverse la télévision nationale nigériane, que le genre cinématographique prend de l’importance. De nombreux artistes et techniciens aux chômages se mettent à produire des films indépendants à petits budgets.
Le premier film à succès date de 1992. Il est tourné en deux semaines avec un petit budget de mille dollars pour finalement en rapporter 140 000.

Plaire à un public de plus en plus exigeant
Dans les années 2000, Nollywood prend son envol. Le Nigeria compte peu de salles de cinéma, les films sont alors édités pour le marché de la vidéo et il est donc très difficile d’avoir une estimation exacte du nombre de DVD vendus.
Nollywood, un terme suivant le modèle du fameux Bollywood indien, s’est beaucoup inspiré de ce genre cinématographique. Mais les influences sont multiples : américaines, latino-américaines ou encore asiatiques. Les films nigérians abordent principalement des thèmes comme l’amour, la trahison ou encore la vengeance. Mais au fil du temps le spectre s’est élargi. Les thèmes se sont diversifiés pour plaire à un public de plus en plus exigeant.
Le deuxième producteur de films au monde ne connait pas la crise. Si la pandémie de Covid-19 a un temps perturbé les tournages et empêché la sortie de nombreux films en 2020, réalisateurs et producteurs se sont très vite relevés portés par une forte demande de nigérians confinés. Les plateformes numériques ne s’y sont d’ailleurs pas trompées. Netflix, Amazon ou encore Disney, les géants mondiaux ont vite compris où était leur intérêt. Selon le NBS, le Bureau national des statistiques, le pays n’a jamais autant produit de films en quatre ans : 416 films pour le premier trimestre 2021, soit autant que pour toute l’année 2017.
R.C.