Un objectif conditionné par une révolution bancaire et bureaucratique

Décollage économique

«L’année 2022 sera l’année de décollage économique». Un objectif tracé par le Gouvernement algérien qui ne sera pas concrétisé sans une révolution sur le plan bureaucratique et bancaire, a indiqué hier le président de l’Association des producteurs et céramistes algériens, Mohamed-Moncef Bouderba.
A ce titre, ce dernier a fait savoir que «les associations patronales toutes confondues, sont en train de faire des propositions très sérieuses pour lever ses obstacles bureaucratique et permettre à l’Algérien d’investir».
Dans le même cadre, il a indiqué lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, que «le commerce extérieur est un savoir-faire qu’il va falloir un peu plus développer dans notre pays pour accompagner les opérateurs économiques à investir des parts de marché à l’internationale». A l’occasion, le même responsable a affirmé que «la céramique algérienne est aujourd’hui aux normes internationales du point de vue de la maîtrise de la technologie, des coûts et de la qualité». Estimant que «les premières expériences d’exportation sont encourageantes», l’intervenant a appelé à un meilleur accompagnement sur le plan de la logistique et du transport.
Pour le président de l’Association des producteurs et céramistes algériens, le contexte de conflit entre l’Ukraine et la Russie ouvre des perspectives économiques pour la céramique algérienne.
«Avec l’avantage économique sur le prix du gaz, la céramique algérienne est très concurrentielle» et pourrait, selon lui, «trouver sa place sur les marchés des pays du Sud de l’Europe».
Le même responsable a salué la libéralisation de secteur et son ouverture récente à l’investissement privé, et il insiste : «La modernisation de nos capacités de transport aérien, maritime et ferroviaire, est étroitement liée aux objectifs d’exportation».
Selon lui, le ciment, le fer et la céramique sont trois types d’industrie qui peuvent rapporter gros à l’Algérie. S’agissant du secteur de l’agriculture que «l’Algérie territorialement et potentiellement peut se permettre d’engager une révolution verte qui peut ouvrir des pistes intéressantes au même titre que l’industrie».
Revenant sur la réforme bancaire, M. Bouderba a plaidé pour «une collaboration étroite entre la Banque d’Algérie et le secteur économique», afin d’arriver à une réelle réforme bancaire, qui prenne en charge «la perte de change et la convertibilité du dinar». L’objectif, poursuit-il, est de «redonner aux Algériens la confiance en leur monnaie».
«Je suis pour une convertibilité intelligente, qui préserve les acquis sociaux, mais qui prenne également en considération la performance de l’acte économique», a ajouté l’industriel, avant de prévenir que «les rapports de force au niveau mondial sont en train de changer. L’Algérie doit se positionner en fonction de ses intérêts.» Manel Z.