Des profils nouveaux débarquent

Vendeurs illégaux de psychotropes

Le trafic de psychotropes a pris des proportions très alarmantes dans les milieux urbains, notamment au niveau des quartiers populaires, où la tendance s’est étendue pour atteindre de nouveaux profils de vendeurs, des jeunes à la fleur de l’âge, des juvéniles issus de la scolarisation moyenne, des lycéens, des universitaires et également des sans-emploi.
L’année 2021 a battu tous les records en matière de lutte contre le trafic de psychotropes où l’on dénombre l’arrestation de 2.056 trafiquants présumés et la saisie de plus de 2,3 millions de comprimés de psychotropes suite aux multiples opérations réalisées par les gendarmes, par rapport à l’année 2020. Une hausse de 30 % du nombre des affaires (1.285) et de 25% du nombre des vendeurs arrêtés (1.481), ont été enregistrées. La hausse du trafic de psychotropes signifie également l’accroissement du nombre des vendeurs et celui des quantités de stupéfiants qui circulent dans les milieux urbains.
Le trafic de psychotropes s’est élargi d’une manière très inquiétante et alarmante au niveau des nouvelles Cités, où désormais la présence des vendeurs mineurs est fortement signalée, scolarisés pour certains et sans-emploi pour d’autres, tandis que le nombre des lycéens a fortement évolué.
Autre phénomène en vogue, la plupart des vendeurs de psychotropes issus des quartiers populaires agissent à titre individuel, c’est-à-dire ils vendent les psychotropes à leur propre compte et de leur propre gré, ils achètent et vendent tout en tirant des profits et des gains. Les nouveaux vendeurs qui débarquent fraîchement dans les milieux de stupéfiants, ont tous commencé par s’approvisionner en petites gouttes, en d’autres termes, ils ont entamé le trafic par l’achat d’une seule plaquette ou d’une seule boîte de psychotropes, et ce n’est qu’après avoir vendu leurs petites quantités que les choses ont commencé vraiment à grandir.
Racim, ce jeune à peine âgé de 18 ans, sans scolarisation, est déjà à sa cinquième année depuis qu’il est vendeur de psychotropes dans la commune d’Ouled Fayet. Sillonnant les rues de la Cité où il vit avec sa famille, le jeune Racim reçoit de nombreux appels téléphoniques de la part des clients, ils veulent s’approvisionner en Prégabaline, Double-signal ou encore des comprimés de Tramadol. «J’ai commencé comme tout le monde par une plaquette puis une boîte puis des boîtes», dira le jeune Racim à propos de ses débuts dans la vente des psychotropes. Son voisin, Sid Ali, âgé de 22 ans, explique : «Ici, au quartier, tout le monde a commencé par la vente des plaquettes avant d’agrandir leur chiffre d’affaires est passé à la vitesse supérieure». Racim et Sid Ali, des voisins et également des vendeurs de psychotropes se sont rapprochés auprès d’un troisième acolyte, un autre vendeur pour lui proposer un marché. «Si tu veux faire un marché avec nous, nous avons de la bonne qualité.
Il s’agit de quelques boîtes de Prégabaline, nous l’avons payé (la boîte de psychotropes) 18.000 DA, c’est de la marchandise venue tout droit d’une pharmacie, nous pouvons te la laisser contre 22.000 DA à condition que tu l’achète entièrement», diront les jeunes vendeurs à leur voisin. Celui-ci rétorqua : «Je l’achèterais si vous décidiez de rabattre encore le prix».
S. Abi