Face aux bouleversements géostratégiques et les enjeux énergétiques en Méditerranée

Algérie

Un rapport de l’EPIMED /Paris dirigé par le professeur Jean Louis GUIGOU montre que le déficit structurel européen et la forte hausse de la demande de la rive sud impliquerait à l’avenir de construire les éléments d’un partenariat qui dépasse le modèle classique fournisseur-client. L’on devra renforcer la coopération notamment dans le domaine énergétique, facteur fondamental de l’activité économique, de sécurité humaine, pouvant représenter un lien très fort entre le nord et le sud de la Méditerranée. Mais le défi du XXIème siècle est la lutte contre la pénurie d’eau, qui peut être source de conflits planétaires, qui touchera horizon 2022/2030 cette région avec la désertification y compris la zone sahélienne, causée par l’évolution démographique et économique, les activités humaines et le réchauffement climatique.
Or, le dessalement de l’eau de mer, qui est une des solutions préférées des États, parce que politiquement facile, permet de réduire ces tensions. Mais il faudra être attentif au coût. Seule la production à grande échelle de ses composants, peut réduire substantiellement les coûts, les Etats transitoirement devant supporter ces projets par des subventions ciblées. Sur le plan géostratégique, comme le note justement l’étude de l’EPIMED, il serait donc souhaitable qu’une réflexion collective s’articule autour de cinq axes thématiques :
premièrement, la gouvernance territoriale: il s’agira en ce sens de repérer les acteurs clés (privés et/ou publics, individuels et/ou organisationnels), d’analyser les contextes institutionnels et de proposer une grille d’analyse des modes de coordination de ces acteurs;
deuxièmement, l’attractivité des territoires : il s’agira de mettre en perspective les politiques publiques mises en œuvre (réglementations et incitations) et les stratégies des acteurs de la globalisation pour mieux comprendre les mouvements de délocalisation et la nature des relations de sous-traitance ;
troisièmement, de nouvelles dynamiques productives sur la base d’une approche sectorielle, les logiques d’agglomération et d’organisation productive pour mettre en évidence des processus de désindustrialisation, de restructuration et/ou d’émergence industrielle ;
quatrièmement, la spatialisation des activités de production en d’analysant l’organisation spatiale (urbaine) des dynamiques productives afin de mettre en relief les modes d’aménagement, d’organisation et de gestion des territoires, et expliquer les logiques de localisation et d’agglomérations intra-urbaines des entreprises;
cinquièmement, face aux profonds bouleversements géostratégiques qui annoncent un nouveau monde multipolaire, s’impose le co-développement, incluant les stratégies politiques, les volet anthropologiques et sociaux, tenant compte de la diversité culturelle, l’objectif , faire du bassin méditerranéen et l’espace africain, un lac de paix et de prospérité partagée.
En conclusion , pour l’Algérie , s’impose une stratégie d’adaptation par une nouvelle politique énergétique de l’Algérie, qui doit être définie par le conseil national de ‘l’énergie, réactivé récemment par président de la république et placé sous son autorité où pour le court terme, l’Algérie pourrait augmenter, éventuellement, à travers le Transmed via l’Italie, 33 milliards de mètres cubes gazeux, fonctionnant en sous-capacités, à une capacité maximale entre 3/4 milliards de mètres cubes gazeux, le Medgaz via l’Espagne, la capacité a été portée de 8 milliards de mètres cubes gazeux à 10,5 depuis février 2022. Sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait pouvant doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux avec une part dépassant entre 20/25% de l’approvisionnement
de l’Europe. La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions. La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde. « Sonatrach ayant une expérience internationale mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement devant éviter les effets d’annonces avant de déterminer la réelle rentabilité. La troisième condition , est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où , avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire ;
la quatrième condition, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante ; la cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines , l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom ; la sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de /8 milliards de mètres cubes gazeux ; la septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cuves gazeux mais nécessitant selon les études européennes de 2019 environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client.
Cependant l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur 2030/2040 où la future stratégie énergétique affecte les recompositions politiques à l’intérieur des États comme à l’échelle des espaces régionaux.
Professeur des universités, expert
international Dr Abderrahmane
(Suite et fin)