Les professeurs Belkacem Bensmail et Mustapha Hassani, des sommités au service de la santé publique

Constantine

Figures emblématiques de la médecine à Constantine et dans la région Est du pays, le professeur en psychiatrie Belkacem Bensmail (1931-2002) et le chirurgien et ancien chef du service des urgences au CHU de Constantine, Mustapha Hassani (1950-2021) étaient des sommités scientifiques au service de la santé publique. Pr Bensmail, l’un des fondateurs de la psychiatrie algérienne moderne a consacré toute sa vie à promouvoir la santé mentale et le Pr Hassani a fait de l’acte chirurgical le geste salvateur pour des milliers de patients et les deux ont formé des générations et des générations de médecins «fierté de l’Algérie», s’accordent à dire des praticiens à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé (7 avril).
Dans ce contexte, Pr Fatima Zohra Madoui Mahboub, psychothérapeute et chef de service à l’hôpital de psychiatrie de Djebel El Ouhach, affirme à l’APS que feu Bensmail l’a initié à la psychiatrie. «J’ai découvert et aimé la psychiatrie grâce au Pr Bensmail et tout le long de mon cursus, il m’a transmis l’art de l’empathie et de l’écoute des patients. C’était un enseignant d’une très grande culture, très proche de ses étudiants», a-t-elle dit.
Karim Bensmail, le fils du défunt professeur confie, pour sa part, que son père avait étudié la médecine et s’est spécialisé en psychiatrie en France avant de retourner en Algérie au lendemain de l’indépendance «pour contribuer aux efforts déployés dans la santé publique».
De son côté, Aziz Kaâbouche, psychologue, relève que feu Bensmail avait endossé la mission de réorganiser les structures réservées aux soins psychiatriques et a fait de la formation son cheval de bataille tout au long de sa carrière professionnelle.
Selon Abdelhamid Aberkane, professeur en réanimation et ancien ministre de la Santé, le Pr Hassani faisait partie des «premières promotions entièrement formées à Constantine». «C’était un étudiant brillant, toujours parmi les premiers, et un parfait bilingue qui a bénéficié d’une très bonne formation locale et internationale dans sa spécialité de chirurgie avec une pratique importante pendant les gardes et les urgences notamment», a-t-il relevé. Il a ajouté que Hassani «avait un caractère fort, un bon sens de l’humeur et un excellent contact avec ses collègues de travail et également ses malades».
Le Pr Hassani «était dévoué entièrement à l’hôpital et savait conjuguer, en tant que chirurgien formateur et transmetteur de savoir, l’extrême rigueur scientifique, l’éthique et l’humilité», a-t-il dit. Nadir Hassani, le fils cadet du défunt professeur avoue que lorsqu’il était enfant, son père était sévère avec lui et son frère aîné Karim.n