Un terroriste raconte sa vie de traqué

Les aveux d’El-Zarqaoui Abou Obeida

La télévision algérienne a diffusé vendredi les aveux du terroriste Bellaoui Mohamed dit El-Zarqaoui Abou Obeida, 41 ans, qui a décrit dans le menu détail son activité criminelle depuis qu’il a rejoint les groupes terroristes le 29 mars 2008, à Mizrana (dans la wilaya de Tizi Ouzou), jusqu’à sa capture le 16 mars dernier, par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la forêt d’Oued Edouar près de Beni Zid (Daïra de Collo, wilaya de Skikda) dans la 5e Région Militaire. Durant ses derniers mois de terroriste, Bellaoui Mohamed était dans une situation de traqué sur «l’axe Jijel- El Milia-Boulaadam, où il activait, après 2014, au sein des résidus des groupes terroristes dans la région, avant que l’étau de l’ANP ne se resserre sur eux avec, pour conséquence, l’amenuisement de leurs provisions et la capture de certains de leurs membres», selon ses propos. La faim due à l’absence de ravitaillement, suite à l’encerclement de la région par les éléments de l’ANP, a poussé le groupe terroriste dont il faisait partie à se déplacer vers Oued Edouar, près de la commune de Beni Zid, dans la Daïra de Collo (wilaya de Skikda), en quête de ravitaillement. Les terroristes n’ont pas réussi à obtenir de quoi tenir longtemps. Pendant 22 jours, les huit terroristes du groupe, sont restés cachés dans une grotte spécialement aménagée pour éviter les patrouilles des éléments d’infanterie de l’ANP qui les cernaient de toutes parts sans la moindre issue. C’est au cours de cette période que le terroriste malade, dit Mokdad, est mort et que les forces du terroriste Abou Mosaâb Hayane, doyen du groupe, ont décliné, selon le terroriste Abou Obeida. Dans ses aveux, El-Zarqaoui Abou Obeida a affirmé que «le terroriste dit Assi Moussa était au bout de ses forces, à l’instar du reste des éléments terroristes en raison de la situation générale dans laquelle ils se trouvaient tous», soulignant qu’ils «craignaient de sortir et de tomber aux mains des unités de l’ANP, déployées à travers toute la région. Ils étaient sûrs de ne jamais pouvoir se retirer ou fuir». Après avoir entendu le bruit des bulldozers de l’ANP s’approcher de leur cache, les terroristes ont décidé de se rendre et de demander protection. El-Zarqaoui Abou Obeida a alors décidé de parler au nom du reste des éléments terroristes avant de sortir de la cache. Après avoir rencontré le commandement militaire qui a supervisé l’opération, il a assuré avoir reçu «lui et le reste des éléments du groupe terroriste appréhendés, les soins nécessaires qui leur ont permis de reprendre des forces». Après la capture des éléments du groupe terroriste, les éléments de l’ANP qui ont mené l’opération sur le terrain, ont donné leur propre nourriture au terroriste El-Zarqaoui et au reste du groupe terroriste y compris Abou Houdaifa et Osmane, pour qu’ils reprennent des forces, vu leur état de faiblesse, a-t-il ajouté. Pour sortir des pistes accidentées, un élément de l’ANP a même dû porter sur son dos «un terroriste incapable de marcher», en raison de son état de faiblesse physique, a-t-il poursuivi. La situation avait commencé à mal tourner pour El-Zarqaoui Abou Obeida après l’élimination en 2010 du terroriste, dit Abdenacer, impactant le déroulement des activités criminelles du groupe terroriste qui a décidé d’aller en 2013 vers l’Est du pays pour rejoindre les groupes terroristes qui s’étaient rendus dans la wilaya de Jijel en 2012, d’après le récit de Bellaoui Mohamed. Les autres groupes terroristes «étaient répartis entre les wilayas de Batna, Tébessa, Annaba voire jusqu’en Tunisie»a-t-il précisé, ajoutant que «la maladie l’avait empêché de se déplacer à l’époque». Il a activé ensuite sur «l’axe Jijel- El Milia-Boulaadam, et ce depuis 2014 jusqu’à sa capture le 16 mars dernier». Bellaoui Mohamed a avoué avoir participé à de nombreux actes terroristes, notamment des attaques menées contre les casernes et les barrages sécuritaires. Quand il a rejoint les groupes terroristes le 29 mars 2008, au lieu dit Mizrana, il avait suivi des entraînements pour manier les armes et avait été entraîné par le dénommé Kherbache dit Abou Oussama avec lequel il a collaboré pour fabriquer une arme artisanale.
En 2009, il activait «sur l’axe Azazga, Akfadou et Azeffoun, avant que l’étau ne se resserre sur lui et son groupe dans toute la région, en raison des opérations de ratissage menées par les détachements de l’ANP», a-t-il fait savoir.
Lakhdar A.