Le projet phosphate à l’ordre du jour

Conseil des ministres

La réunion, hier, du Conseil des ministres présidée par le Président Abdelmadjid Tebboune, a été consacrée au suivi de la situation et aux prévisions de production des céréales, la mise en œuvre du programme complémentaire au profit de la wilaya de Khenchela, le taux de suivi du projet de phosphate et à d’autres dossiers, ainsi qu’à l’adoption de l’accord relatif à l’enseignement de la langue arabe dans les écoles primaires en France, en sus d’un projet de loi relatif aux relations de travail. Il s’agit de dossiers qui sont d’actualité et concernent en particulier la relance de l’économie nationale. Pour ce qui est de la question des céréales, elle a été projetée dans l’actualité par le risque de crise alimentaire liée aux conséquences de la crise ukrainienne. Il y a un mois, à Souk Ahras, où il était en visite de travail et d’inspection, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé que l’Algérie «dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial».
«L’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales», avait-il déclaré. Il avait indiqué que l’Algérie disposait d’un «stock de sécurité» de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière, soulignant que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet, selon lui, d’assurer l’approvisionnement normal en céréales malgré la crise mondiale actuelle.
Mohamed Abdelhafid Henni a rappelé que la filière des céréales constituait «une priorité pour le gouvernement et que de grands efforts sont faits par son secteur pour augmenter les capacités de production de céréales à l’échelle nationale», précisant que les objectifs essentiels du secteur s’appuient sur le développement de l’agriculture dans les wilayas du Sud. Concernant le programme complémentaire de la wilaya de Khenchela, il fait l’objet d’un intérêt exceptionnel.
En février dernier, lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, le Président Tebboune a cité, parmi les wilayas qui connaissent un retard en termes de développement, Khenchela qui est, de ce fait, prioritaire en matière d’investissement et qui est prise en charge à travers un programme «complémentaire» pour répondre aux aspirations des citoyens. Quant au Projet Phosphates Intégré (PPI), on sait que les groupes algériens ASMIDAL (filiale de Sonatrach) et MANAL d’une part, et les sociétés chinoises WUHUAN et TIAN’AN d’autre part, ont signé récemment à Alger un Pacte d’Actionnaires pour la création, en partenariat, d’une société dénommée Algerian Chinese Fertilizers Company (ACFC), avec un investissement d’environ sept milliards de dollars. Le projet englobera le développement et l’exploitation du gisement de phosphates de Bled El Hadba, Djebel Onk, wilaya de Tébessa, la transformation chimique des phosphates à Oued Kébrit, wilaya de Souk Ahras, la fabrication des engrais à Hadjar Soud, wilaya de Skikda, ainsi que des installations portuaires dédiées au niveau du port de Annaba. Il produira à terme 5,4 millions de tonnes d’engrais par an et permettra la création d’environ 12.000 emplois en phase construction et à terme, en phase exploitation, environ 6.000 emplois directs et 24.000 emplois indirects. Le Conseil des ministres a eu, également, à son ordre du jour, l’enseignement de la langue arabe dans les écoles primaires en France. Dernièrement, un Décret exécutif portant création, missions, organisation et fonctionnement du service chargé de l’enseignement de la langue arabe en France a été publié au Journal officiel. Ce service, placé auprès de l’ambassade d’Algérie en France, a pour mission d’assurer la mise en œuvre de l’enseignement de la langue arabe à l’école élémentaire en France, en tant que langue vivante dans le cadre des enseignements internationaux des langues étrangères (EILE), conformément à l’accord y afférent. A ce titre, il est chargé, notamment : de mettre les enseignants algériens recrutés à la disposition des directions académiques françaises ; de participer à l’élaboration de la carte scolaire avec la partie française ; d’organiser des cycles de formation au profit des enseignants ; de participer à l’organisation des missions d’inspection et de contrôle pédagogique, en coordination avec les instances d’inspection françaises. Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur les travaux de ce Conseil des ministres.
Lakhdar A.