Italie-Algérie : Un accord pour augmenter les exportations de gaz !!

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi rencontre le Président Tebboune

Invité par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un échange téléphonique, la semaine dernière, le Président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi accompagné des ministres des affaires étrangères et de la transition écologique mais aussi du Président-directeur général de la compagnie pétrolière italienne ENI, Claudio Descalzi, l’un des principaux partenaires de Sonatrach a atterri, hier après-midi à Alger. Il a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, et des membres du Gouvernement, selon le communiqué de la Présidence de la République. Dans la soirée, le chef du gouvernement italien a été reçu par le Président Tebboune.
Cette rencontre fait suite à la visite du P-dg du groupe Eni, la semaine dernière, et du ministre des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, au mois de février passé. L’objectif de ce déplacement diplomatique est de renforcer la coopération entre les deux pays dans divers domaines, notamment, énergétique. L’Italie veut assurer sa sécurité énergétique et diversifier ses livraisons de gaz pour ne plus dépendre de la Russie.
A la veille de cette visite, des médias étrangers ont évoqué la signature d’un accord entre les deux parties pour un «approvisionnement supplémentaire de l’Italie de 9 milliards m3 de gaz naturel par an» et pour le développement des co-investissements dans le domaine du renouvelable. L’urgence pour l’instant est de préserver la sécurité énergétique de l’Italie menacée par la baisse ou l’arrêt des importations de gaz russe qui pourrait affecter durement la population et les entreprises italiennes, d’où l’intérêt apporté ces dernières semaines à l’Algérie, deuxième fournisseur de gaz de l’Italie, derrière la Russie qui assure plus de 40% de sa consommation annuelle d’environ 80 milliards de m3.
L’Italie est considérée comme le principal investisseur étranger en Algérie grâce à la compagnie pétrolière Eni et le troisième fournisseur de l’Algérie, derrière la Chine et la France.
Grâce à la compagnie pétrolière Eni, un des principaux partenaires de la Sonatrach, Rome espère voir ses importations de gaz naturel algérien augmenter durant les prochains mois. La société nationale des hydrocarbures a toujours honoré ses engagements envers ses clients, notamment, italien. Elle respecte toujours ses contrats, ce qui rassure la partie italienne prête à augmenter ses livraisons de gaz algérien que la Sonatrach devrait acheminer via le gazoduc Transmed.
La capacité de ce gazoduc est évaluée à 110 millions de m3/jour. L’Italie veut augmenter la capacité maximale de ce gazoduc qui pourrait atteindre les 30 milliards de m3 par an.
Ainsi, l’Algérie pourrait aider l’Italie à surmonter la crise énergétique qui menace l’économie européenne qui commence d’ores et déjà à s’effriter à cause de la guerre en Ukraine et des conséquences des sanctions prises contre la Russie. Les pays européens discutent déjà d’un embargo sur le pétrole et gaz russe, ce qui paralyse l’industrie et les transports dans les pays européens qui font face à une hausse vertigineuse des prix du carburant.
L’Italie, pour rappel, s’est dite favorable à l’interdiction des importations du gaz russe, comptant sur l’Algérie pour surmonter cette période difficile. Rome joue la carte de l’Algérie dans son offensive énergétique. Eni veut aussi compenser ses pertes après son retrait du marché russe en renforçant ses investissements en Algérie.
Lors de sa rencontre avec le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab et le P-dg de la Sonatrach, Toufik Hakkar, le patron d’Eni, M. Decalzi a confirmé «la volonté d’accélérer le développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers dans la zone du contrat Berkine Sud», ajoutant que «ces activités permettront une augmentation significative de la production nationale d’hydrocarbures de l’Algérie dès cette année». De quoi rassurer davantage la partie italienne. Il reste la question du prix du gaz qui devrait aussi faire l’objet de négociations.
L’important pour l’Italie, désormais, est d’assurer la continuité de son approvisionnement en gaz algérien ainsi qu’une hausse conséquente du volume des exportations de gaz.
Samira Takharboucht

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