Le pétrole algérien à 103 dollars le baril

1er trimestre 2022

Le Sahara Blend, pétrole de référence algérien, a terminé le premier trimestre de l’année en cours à 103,58 dollars le baril. C’est la première fois depuis 2014 que le baril de pétrole dépasse la moyenne des cents dollars. Le prix moyen le plus élevé du Sahara Blend a été réalisée le mois de mars passé avec 121,80 dollars le baril.
Cette flambée des marchés fait ainsi suite à la guerre en Ukraine et au boycott du pétrole Russe par les pays occidentaux. Le pétrole algérien a déjà dépassé les cents dollars au mois de février 2022, en atteignant une moyenne de 100,74 dollars. Tandis qu’en janvier, le prix n’a été que de 88,21 dollars.
Pour les observateurs des marchés pétroliers l’ensemble des facteurs plaident pour un baril supérieur à cent dollars tout au long de 2022.
Déjà et bien avant la guerre en Ukraine, les marchés étaient à la hausse en raison d’une offre qui n’arrivait plus à répondre à une forte demande en pétrole. Conséquence d’une reprise soutenue de l’économie mondiale en 2021, après l’effondrement de 2020 en raison de la pandémie du Covid-19. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande a été aggravé à la fin du mois de février par la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les puissances occidentales contre la Russie. Des sanctions qui visent surtout le gaz et le pétrole russe.
Concernant la production de pétrole de Sonatrach et selon les quotas de l’Opep+, elle est actuellement de 1,002 million de barils par jour. Elle passera à 1,013 million de barils par jour au mois de mai prochain. Et ceci, suite à la dernière augmentation des quotas décidée par les pays membres de l’Opep+. Même si l’Algérie n’est pas considérée comme un pays gros producteur de pétrole, elle dispose tout de même de certains atouts. Le plus important, la qualité du Sahara Blend. Ce dernier est très demandé par les raffineurs pour ses qualités physico-chimiques. Au mois de mars passé et en raison des tensions sur l’offre mondiale de pétrole, le Sahara Blend a été vendu avec une prime supplémentaire de 3,05 dollars par rapport au prix du Brent, baril de référence de la Mer du Nord. Pour ce mois d’avril, cette prime est passée à 5 dollars. L’autre atout de Sonatrach, le raffinage de son pétrole. Disposant d’une importante capacité de raffinage, la compagnie n’exporte que la moitié du pétrole qu’elle produit à l’état brut. L’autre moitié est écoulée sur le marché international en produits raffinés. Ce qui permet de dégager une valeur ajouté supérieure à celle du pétrole brut. Evidemment, l’exportation des produits raffinés se fait après avoir couvert la demande du marché national qui reste très importante.
Par ailleurs Sonatrach et suite à la récente évaluation des réserves de Oglet En Nasser, dans le périmètre de Touggourt Est, ainsi que les autres nouvelles découvertes, peut augmenter rapidement sa production pétrolière. Une augmentation devenue inévitable avec la hausse mensuelle du quota de l’Algérie de
11.000 barils par jour, et ce, jusqu’au mois d’août prochain. Plus important encore les réserves prouvées et probables du gisement d’Oglet En Nasser à Touggourt. Ces dernières sont estimées à près d’un milliard de barils de pétrole. C’est le plus grand gisement de pétrole jamais découvert par Sonatrach ces trente dernières années. Ces nouvelles découvertes viennent renforcer la place de Sonatrach comme un acteur majeur dans le pétrole et le gaz naturel dans le bassin méditerranéen. Réda C.