Un outil précieux d’apprentissage

Le livre, neuf ou vieux

Et c’en est un, en effet, et qu’on qualifierait de magique car, mis à part un enseignant, à quoi peut-on se référer pour acquérir quelque chose dans tous les domaines d’apprentissage ?

Le livre a toujours été l’ami fidèle de l’homme, il est là pour servir tous ceux qui ont soif de connaitre toujours plus, de vérifier des formules langagières ou mathématiques, de découvrir tous les phénomènes naturels et humains, d’aller au milieu de la jungle, de voyager sans cesse dans l’espace et dans le temps, de tout apprendre sur la psychologie des individus à problèmes, d’avoir une vraie culture livresque qui viendra compléter la culture de la vie quotidienne bien riche aussi pour celui qui sait sélectionner les détails des situations auxquels on est confronté jour après jour.

Livres neufs et mauvais emprunteurs
Le livre neuf sent l’odeur du papier et c’est sensuel. On adore ce qui est arrive fraichement en librairie, on aime voir des amas de livres nouveaux, ils dégagent une variété de senteurs qu’on éprouve le plaisir d’humer parce qu’elles réveillent tous les sens. C’est ce qui se passe, mais en plus accentué lorsque la foire internationale ouvre ses portes et livre au public des ouvrages de centaines de maisons d’éditions nationales et étrangères. Il faut plusieurs jours pour faire le tour des stands, tant il y a de titres intéressants. Aussi chacun y va de sa spécialité, l’ingénieur de génie mécanique ou civil, par exemple, va tout droit vers les livres de son domaine et c’est un grand plaisir pour lui que de faire la découverte des nouveautés dans les titres scientifiques , indicateurs d’une évolution considérable grâce aux nouvelles découvertes et inventions. Quant à l’homme de lettres, il est intéressé par les nouvelles parutions dans le genre romanesque, le théâtre, les recueils de poésies, de contes ou de nouvelles, les nouvelles collections, les livres d’histoire, les bandes dessinées, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. On a envie de tout acheter, mais hélas ! il faut une fortune pour en faire l’acquisition et garnir sa bibliothèque personnelle.
On revient de la foire vivifiés par l’immense variété de titres et d’odeurs enivrantes, mais très déçus de n’avoir pu faire autant les achats qu’on aurait voulu tant c’est trop cher et que les moyens ne le permettent pas. Il y a des pays où des lecteurs de même quartier ou des camarades d’école intéressés par les titres, se mettent d’accord pour que chacun achète des titres différents de ceux des autres et ils se les passent au fil du temps. Mais chez nous, chacun a fait une triste expérience de l’emprunt. Ceux à qui vous prêtez des livres ne vous les rendent pas ou quand ils vous les restituent, ils sont souvent mutilés parce qu’ils les ont mis à la portée des enfants. Les témoignages sont là-dessus poignants. Un enseignant a prêté «Propos sur l’éducation » du grand philosophe pédagogue Alain, qu’il venait d’acheter, à un collègue qui s’est montré intéressé par la lecture du livre et immédiatement l’enseignant, de caractère accommodant le lui prête. « Dans une semaine, je te le rendrai » lui ajouta l’emprunteur. La 1ère semaine passa puis la 2ème, puis c’est des mois qui filèrent, point de livre emprunté moyennant des supplications. L’enseignant prêteur alla trouver son emprunteur.
«Et mon livre» ? lui a-t-il dit. L’autre lui répond sans gêne : « ton livre, je l’ai perdu. »Celui qui a acheté ce livre neuf et qui sentait encore l’odeur du papier, c’est pour en tirer en tirer profit en en faisant une lecture attentive tant il l’avait trouvé enrichissant, d’après les quelques phrases lues, et qu’il avait une idée de l’auteur. Il ne le lira jamais bien qu’il l’ait acheté.

Les vieux livres valent parfois
leur pesant d’or
Ceux qui les possèdent ont toujours été de bons lecteurs, à force d’en acheter au fil des années et des décennies, ils ont fini par constituer une riche bibliothèque. Un vieux professeur nous a avoué avoir beaucoup de livres chez lui et qui ont fini par envahir toutes les chambres, mais c’est quelqu’un qui a lu beaucoup de livres et qui en lit encore. D’après ceux qui l’ont connu, il en a tellement qu’il a eu pour habitude d’en prêter à ses élèves. Quand il va en classe et qu’il en revient, il a toujours avec lui un cartable et un sac pour les livres. Il prête les livres à tous les élèves qui manifestent le désir de lire, il accorde un délai raisonnable à tous en notant sur son cahier, le titre du livre et le nom de l’emprunteur, et il les réclame sitôt la date de restitution arrive à expiration. Il les a récupérés tous moyennant ce procédé, mais il a perdu un livre qu’il avait prêté sans l’avoir enregistré. Pour lui ce livre est une grosse perte. Un autre vieux passionné des livres en possède des caisses où les livres sont bien rangés. Il peut vous tirer le titre que vous désirez, mais comme il a fait une triste expérience du prêt, il a juré de ne jamais permettre à quiconque de prendre un livre de chez lui. Cet homme a probablement des quintaux de livres sur une grande variété de domaines de culture générale : les sommités des principaux courants philosophiques, les grands maîtres du soufisme, des romans, des pièces théâtrales, la littérature mondiale et l’origine des langues Aux dires des gens qui le connaissent, il a lu tous ses livres, leur lecture s’est étalée sur une soixantaine d’années et il en connait la valeur.
Boumediene Abed