Les condoléances du Président Tebboune

Décès de Juliette Acampora

Le Président Abdelmadjid Tebboune a présenté, jeudi, ses condoléances à la famille de la militante Juliette Acampora, connue pour sa participation à la lutte contre le colonialisme français. Elle est décédée à l’âge de 92 ans à son domicile à Alger. Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droits, Laid Rebigua, a également présenté ses sincères condoléances à la famille de la défunte, la qualifiant de «l’une de celles qui ont voué leur vie pour arracher la liberté de la patrie. Une femme qui n’a pas quitté sa maison en Algérie tout au long de sa vie», a-t-il dit. Juliette Acampora, née Julia Garcia, Algérienne d’origine espagnole, est née le 15 mars 1930 à Z’ghara (Notre-Dame d’Afrique), quartier surplombant Bologhine et Bab El-Oued, proches banlieues à l’Ouest d’Alger.

D’après sa biographie établie par René Gallissot, ses parents ont fui la misère d’Espagne pour s’établir à Alger. Julia Garcia est la dernière de six enfants, trois garçons et trois filles. Pascal Garcia, le père, a travaillé comme maçon à Notre-Dame d’Afrique et la mère, Ascension Nadal, faisait des ménages. En 1936, son père est allé en Espagne pour combattre dans l’armée républicaine; il n’est pas revenu de «la guerre d’Espagne». À quatorze ans, Juliette Garcia fait aussi des ménages, puis entre en apprentissage et travaille dans un atelier de chaussures à Bab El-Oued. C’est là qu’elle rencontre Georgeot, Georges Acampora, né lui aussi dans ce quartier, de parents immigrés d’Italie, militant communiste. Ils se marient et, tous deux membres du Parti communiste algérien (PCA), s’engagent immédiatement dans la lutte de libération nationale contre le colonialisme français.

Après l’arrestation en 1956 de son mari, Georges Acampora, qui est condamné à mort, Juliette est enlevée plusieurs fois par la police française et son domicile à Bab El-Oued, fréquemment perquisitionné, ce qui lui vaut l’hostilité des Pieds-noirs, dont beaucoup étaient, comme elle, d’origine espagnole, mais qui ont rallié le camp des ultras de l’Algérie française et ont soutenu l’OAS (Organisation de l’armée secrète) qui s’est lancée dans une activité criminelle d’une sauvagerie exceptionnelle. Après l’indépendance, Juliette et Georges Acampora restent à Bab El-Oued, déserté par les Pieds-noirs et devenu quartier populaire algérien, où ils occupent un appartement, au milieu de l’amitié et de la sympathie de leurs voisins. Durant la décennie du terrorisme dans les années 1990, ils ne quitteront pas Bab El-Oued. Juliette a travaillé au journal Alger Républicain, jusqu’en juin 1965. Les obsèques de la défunte ont lieu aujourd’hui samedi au cimetière chrétien de Bologhine (Alger) où repose son mari Georges Acampora.
L. A.