Sonatrach renforce ses capacités de production

D’Illizi à Ohanet

Deux jours après la signature d’un accord permettant d’accélérer le développement de la production de gaz naturel et d’augmenter les volumes exportés vers l’Italie entre Sonatrach et l’italien Eni , Toufik Hakkar s’est déplacé dans la wilaya d’illizi pour inspecter plusieurs projets. Lors de sa visite, le patron de la compagnie pétrolière nationale a souligné que le Centre de traitement de gaz de la wilaya d’Illizi entrera en service avant la fin du 1er trimestre 2023. Ce dernier disposera d’une capacité de traitement de 12 millions de m3 par jour. Il produira 10 millions de m3 de gaz naturel par jour ainsi que 3.400 tonnes de condensat et de gaz de pétrole liquéfié (GPL) quotidiennement.
Un autre projet de traitement de gaz a été également inspecté par le P-Dg de Sonatrach. Il s’agit du centre de Tinhert-Ohanet qui doit produire, dès le mois de juin 2022, près de 4,6 millions de m3 de gaz naturel. Ces deux projets vont produire près de 5,4 milliards de m3 de gaz naturel annuellement dès le début 2023.
La sortie du P-Dg de Sonatrach vient démentir la campagne menée par des cercles hostiles à l’Algérie qui affirmaient, au lendemain de la signature de l’accord avec l’Italie, que Sonatrach ne disposait pas de quantités supplémentaires de gaz naturel à exporter. Certains se sont aventurés à dire que l’Algérie va couper le gaz à l’Espagne pour le donner à l’Italie. D’autres, vont même jusqu’à affirmer que Sonatrach va retirer 9 milliards de m3 de gaz naturel destinés au marché national pour honorer le nouveau contrat avec les Italiens. Retirer cette importante quantité du marché nationale entraînerait inévitablement une crise dans l’alimentation en électricité du pays et pénaliserait gravement plusieurs activités industrielles dépendantes du gaz naturel, en particulier la production d’urée et d’ammoniac, ainsi que la sidérurgie et les matériaux de construction. Par ces temps de crise énergétique mondiale plus le mensonge et gros, mieux il passe.
Revenant maintenant à ce contrat de vente de quantités additionnelles de gaz naturel à l’Italie.
Si Sonatrach n’avait pas les capacités nécessaires pour produire plus de quantité de gaz naturel destinés à l’export, elle ne se serait jamais engagée à signer ce contrat.
Actuellement, Sonatrach développe quatre nouveaux gisements de gaz naturel pour une capacité de production annuelle totale de 12 milliards de m3. En général, ces gisements sont développés avec des partenaires étrangers. A la fin de 2021, le groupe italien Eni s’est engagé à investir 1,4 milliard de dollars dans des projets d’hydrocarbures en Algérie. Selon les données de Sonatrach , pas moins de 27 contrats en association sont actuellement en phase de développement et d’exploitation. Parmi ces projets cinq concernent la production de pétrole avec des capacités nouvelles de production de 150.000 barils par jour. Pour réaliser son objectif d’augmenter ses réserves et sa production d’hydrocarbures, Sonatrach doit investir l’équivalent de 8 milliards de dollars en 2022. Mais malgré l’importance prise par le partenariat avec les compagnies étrangères la compagnie nationale continue toujours d’être la propriétaire des richesses en hydrocarbures. En 2020 et sur une production primaires d’hydrocarbures de 176 millions de tonnes équivalents pétrole (Tep) , 134,7 millions de TEP étaient la propriétés de Sonatrach seule. La même année et concernant le gaz naturel et sur une production de 127 milliards de m3 pas moins de 102 milliards ont été produits par la compagnie pétrolière nationale seule. Avec un tel potentiel, l’Algérie reste un acteur incontournable dans les marchés gazier et pétroliers. Même après la fermeture du Gazoduc qui passe par le Maroc, l’Algérie dispose d’une importante capacité d’exportation de gaz naturel par gazoduc de l’ordre de 42 milliards de m3 par an. A ce volume s’ajoute celui des complexes de gaz naturel liquéfié (GNL), dont les capacités dépassent les 33 milliards de m3. Par ces temps d’incertitudes et de crise énergétique, la sécurisation des approvisionnements de l’Europe en gaz naturel passe inévitablement par de lourds investissements. Découvrir, développer et exploiter de nouveaux gisements d’hydrocarbures coûte cher. Et l’Algérie a besoin d’investissement direct étranger dans ce domaine.
Réda C.