Une ONG alerte sur la reprise des activités illégales d’une société canadienne

Sahara Occidental

Des relevés de dépenses récemment soumis au gouvernement canadien confirment que la société minière Metalex était sur le point de reprendre ses activités illégales au Sahara Occidental occupé, a alerté mercredi l’Observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW).
«Pendant 6 ans, les travaux de la petite société minière canadienne Metalex au Sahara Occidental occupé ont été suspendus. Mais des informations récentes de la société confirment que son partenariat controversé avec les autorités minières du gouvernement marocain sur le territoire que le Maroc maintient sous occupation militaire pourrait s’accélérer», a écrit WSRW sur son site internet.
«Un rapport financier soumis par Metalex au gouvernement canadien pour la période de neuf mois qui s’est terminée le 31 janvier 2022, montre que l’entreprise a eu 6 740 dollars canadiens de dépenses pour expédition, fret et entreposage par rapport à leur projet» au Sahara Occidental occupé, précise l’ONG, relevant que «bien que ce montant ne soit pas particulièrement important, il montre que les travaux pourraient reprendre».
L’observatoire chargé du suivi de l’exploitation des ressources naturelles au Sahara Occidental occupé explique également «qu’un état financier intermédiaire déposé le 21 décembre 2021, pour la période de six mois qui s’est terminée le 31 octobre, fait état d’une dépense de 2 699 dollars pour le même projet» et le même type d’opérations. WSRW avait indiqué en juillet 2021 que les rapports de la société suggéraient que les opérations controversées pourraient atteindre une nouvelle étape.
L’ONG avait notamment fait savoir que le Maroc allait creuser 2400 mètres carrés de sol au Sahara Occidental occupé, dans le cadre d’une exploration minière illégale, soulignant l’existence d’un partenariat de l’Office marocain des hydrocarbures avec la société canadienne Metalex.
«Metalex a signé des licences d’exploration dans le territoire occupé avec le mauvais gouvernement. Comme le Maroc n’a aucune souveraineté sur le Sahara Occidental, ni aucun mandat international qui justifie sa présence là-bas, les accords doivent logiquement être juridiquement nuls et non-avenus», a déclaré Erik Hagen de Western Sahara Resource Watch.
«En plus du grave préjudice que l’entreprise cause au peuple du territoire par son partenariat avec le gouvernement occupant, les investisseurs au Canada devraient également s’inquiéter de la désinformation contenue dans les rapports de l’entreprise», a-t-il ajouté. Selon lui, «l’approche et les actions de l’entreprise sont clairement une insulte au peuple sahraoui et une gifle à ceux qui défendent les principes fondamentaux du droit international». WSRW dénonce le fait que «l’exploration par le Maroc de minerais dans le territoire qu’il maintient sous occupation viole le droit international, car le peuple du territoire n’y a pas exprimé son consentement».