«L’Algérie va déstocker 5.000 tonnes de poudre de lait en six mois»

Khaled Soualmia, DG de l’ONIL dans une déclaration à la Chaîne I :

La consommation de lait a augmenté sur le marché national tout comme son prix a grimpé entre 10 et 15% sur le marché mondial. En 2021, la facture d’importation de lait en poudre a frôlé les 600 millions de dollars, une moyenne que l’Etat veut réduire pour cette année 2022. Une stratégie nationale se prépare pour aller vers une sécurité laitière nationale. Le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait et ses dérivés, Khaled Soualmia, a déclaré hier sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale que plus de 5.000 tonnes de poudre de lait seront déstockées et distribuées aux producteurs laitiers au cours du premier semestre de l’année 2022, signalant que «l’Algérie possède un stock stratégique qui permet aux autorités d’intervenir pour injecter des quantités supplémentaires sur le marché.
Assurant et rassurant à la fois les consommateurs algériens sur la disponibilité du lait en sachet sur le marché national, le directeur général de l’ONIL a indiqué que l’Algérie a pris toutes ses dispositions nécessaires pour éviter des problèmes potentiels liées à cette question.
Abordant la question du coût des importations de lait durant l’année 2021, le responsable de l’ONIL a expliqué lors de son intervention hier à l’émission «L’invité du matin» sur la Chaîne I, que «la valeur de la facture d’importation de lait en poudre pour l’année 2021 est estimée à environ 600 millions de dollars, et qu’elle va augmenter entre 10 et 15 % pour cette année en raison des nouvelles variables que les prix connaissent au niveau des marchés internationaux».
Et pour éviter les grosses factures à l’avenir, l’Algérie doit impérativement changer sa stratégie par rapport à la question du lait et ce, en procédant à de grands investissements sur son propre territoire. Un constat partagé et défendu bec et ongles par le directeur général de l’ONIL, en l’occurrence Khaled Soualmia lorsqu’il a souligné qu’ «il est devenu nécessaire de développer la filière laitière en Algérie en établissant des fermes modèles spécialisées dans la production de lait et l’élevage de vaches laitières de manière professionnelle en utilisant les dernières méthodes afin de contrôler les quantités produites».
Pour le responsable de l’Office national interprofessionnel du lait et ses dérivés «le développement de cette filière dépend du succès de la nouvelle stratégie qui a été développée, qui est de combiner le lait frais produit localement avec de la poudre de lait importée de l’extérieur du pays», ce qui permettra, selon lui, «de fournir un nouveau type de lait au consommateur à des prix compétitifs et contribuera en même temps à réduire la facture des importations», dira Khaled Soualmia sur la Chaîne I.
S’agissant du processus d’importation du lait en poudre, Khaled Soualmia a expliqué que «l’Office national professionnel du lait et de ses dérivés importe environ 200.000 tonnes par an, ce qui équivaut et couvre une moyenne de 47 à 50 % des besoins nationaux de cette substance, tandis que les usines privées importent le pourcentage restant. L’hôte de la Radio nationale a ajouté que «les quantités du lait en poudre disponibles au niveau des magasins relevant de l’ONIL sont distribuées au niveau des laiteries publiques et privées afin de produire du lait pasteurisé subventionné», a-t-il affirmé à la Chaîne I. Ce dernier a souligné que «le processus de répartition des quantités de lait en poudre est effectué par un Comité interministériel qui détermine les quotas pour chaque laiterie en fonction des besoins de chaque wilaya, et il ne concerne que les laiteries privées et publiques qui produisent du lait enrichi, qui est vendu 25 dinars», a indiqué le DG de l’ONIL. Khaled Soualmia a également révélé que «le processus de distribution de lait en poudre concerne et couvre au total 119 laiteries, dont 15 publiques et 104 privées, réparties dans l’ensemble du territoire du pays», a-t-il soutenu. Avant de conclure son intervention sur les ondes de la Chaîne I, le DG de l’ONIL a salué les nouvelles mesures prises lors du dernier Conseil des ministres au profit des professionnels de la filière du lait, représentés dans l’augmentation des marges bénéficiaires des producteurs et des distributeurs du lait, affirmant que ces décisions motiveront les professionnels de cette filière à accroître leurs capacités de production.
Sofiane Abi