Mohamed Maouche le stabilisateur

Equipe du FLN

Maouche Mohamed est un footballeur parfait qui a consacré toute sa vie à la balle ronde algérienne, il continue de le faire même avec son âge avancé au sein de la Fédération algérienne de football.Maouche Mohamed est un rassembleur, un unificateur, il a vu le jour un 24 février 1936 à Alger, son poste de prédilection était inter-gauche, il avait un sens remarquable du placement et surtout une grande lucidité dans sa surface au poste de numéro huit qui lui permettait de donner une certaine confiance à ses coéquipiers et aussi il possédait une excellente assurance, car Maouche était un vrai meneur de jeu, l’un des meilleurs de son époque.
Maouche Mohamed, l’homme à la barbe blanche était vif, solide, bien accroché au sol malgré son physique longiligne, c’était un authentique attaquant.
Il a immigré en France très jeune pour accomplir son service militaire et c’est justement là qu’il allait s’épanouir au sein de la prestigieuse formation du stade de Reims où figuraient les Raymond Kopa, les Just Fontaine, Piantoni Jonquet. Mais avant cela, il avait attiré l’attention de l’entraîneur de l’ASSE, (Association sportive de Saint Eugéne d’Alger) actuellement Bologhine alors qu’il n’était que cadet, il lui avait confié le poste de flanc gauche.
Nous savons tous historiquement que la formation de Saint Eugéne avait enfanté de bons footballeurs à l’image des Boubekeur Abderahmanne, Zitouni Mustapha, Meziani Abderahmane, El Okbi Djamel. L’ASSE était la grande école de formation à l’époque qui fournissait au club de Soustara en l’occurrence l’USM Alger les meilleurs footballeurs.
Maouche Mohamed avait de la puissance, de la vitesse, une bonne technique et un bon jeu de tête. Beaucoup de qualités de base qui font de lui un grand attaquant.
C’était un talentueux inter-gauche qui savait marquer de beaux buts. De par sa vitesse et son sens du placement, il savait relancer le jeu grâce à un esprit constructif et collectif-
Maouche qui évolue tout en mouvement voit vite, juste et loin, ses infiltrations, balle au pied sont une merveille.
D’une nature calme, d’une intelligence vive sur le terrain, il était incontestablement l’un des meilleurs attaquants algériens de tous les temps.
Les Algériens le connaissent parfaitement. Au stade de Reims, on a apprécié son habileté à construire le jeu à partir de l’entre-jeu par moment avec beaucoup de brio et dans lequel il savait relancer le jeu efficacement. La sélection de l’équipe nationale française de football avait un œil sur lui malheureusement l’appel de la patrie, du pays qui était en plein guerre de la révolution et le contrat moral avec le FLN de construire une équipe nationale de football, celle de la liberté avait donné ordre à tous les footballeurs algériens de rejoindre la capitale tunisienne pour représenter dignement le combat libérateur du colonialisme. Maouche Mohamed en faisait partie et il répondit à l’appel de la patrie.
Aujourd’hui, il fait partie des grands meubles de la glorieuse équipe de football du Front de libération nationale.
C’était un joueur de football très complet, il a eu une carrière fantastique puisqu’en tant que footballeur, il avait un palmarès éloquent de professionnel. Il devint une légende avec l’équipe de la liberté celle que l’on surnomme le Onze de l’indépendance, un Onze unique dans son genre dans l’histoire du football mondial. Il n’a jamais rien regretté car une fois l’indépendance acquise il est de retour en Algérie en 1962 où il signe une licence comme entraîneur joueur au Widad de Mostaganem où il rate une finale de Coupe d’Algérie, Maouche Mohamed a connu plusieurs formations de football et là où il est passé, il a laissé ses empreintes.
Cependant la chose la plus importante qu’il faut avouer et dire sans ambigüités est sans risque de se tromper que Si Mahieddinne Khalef est considéré comme l’homme de Gijon lors de la Coupe du monde d’Espagne en 1982, il faut rendre hommage et le mérite à Maouche Mohamed ce qui lui appartient, à savoir que si l’Algérie était présente à la Coupe du monde de 1982 en Espagne, c’est grâce au travail gigantesque du trio Maouche, Rogov et Saadane. Aussi le grand public sportif algérien n’a jamais compris jusqu’à ce jour l’écartement du trio des Vert et Blanc. Il a été mis fin de mission à Maouche Mohamed par un remplacement de Khalef Mahieddine.
Maouche Mohamed n’en a pas fait un drame, il s’est mis aux oubliettes avec un droit de réserve pour ne pas perturber la bonne marche des Guerriers du désert mais cela n’empêche que ce limogeage incompréhensible lui est resté à travers la gorge ! Cependant et comme à l’accoutumée, il avait repris du service en prenant en main les destinées de la Jeunesse sportive de Bordj-Ménaïel, qu’il a su mener à bon port en demi finale de la Coupe d’Algérie.
Les Coquelicots menaient deux buts à zéro face au MC Oran avant d’être rejoint au score et furent éliminés au tir au but.
C’est lui qui avait lancé dans le bain un certain Hamrani Essaid, devenu la coqueluche des Rouge et Noir. Ce dernier avait été sélectionné parmi les Vert et Blanc en compagnie des Naffa Rabigh et Chaouchi Rachid.
Maouche Mohamed fut sélectionner en date du 7 octobre 1964 par l’entraîneur Ibrir. Une fois l’indépendance acquise, Maouche Mohamed a porté le maillot national par deux fois : il est toujours à l’écoute du football algérien.
Maouche Mohamed est un footballeur franco-algérien qui a vu le jour dans les hauteurs d’ElBiar pour se retrouver à Saint-Eugéne, où il évoluait au poste d’attaquant. A ses débuts et comme nous l’avions précédemment annoncé, le jeune joueur de l’ASSE est considéré comme l’un des brillants talents de France, la preuve il a réussi brillamment le concours du jeune footballeur où il s’est classé à la quatrième place et tout de suite, il est transféré au stade de Reims en 1958, le club venait de disputer la finale de Coupe d’Europe des clubs champions : le 28 octobre 1957, il marque deux buts lors d’un match de première division face au FC Nancy.
Cependant l’espoir qu’il pouvait combler immédiatement par le vide laissé par le maestro Raymond Kopa parti vers le Real de Madrid s’était avéré être une demande trop excessive pour le jeune joueur de moins de vingt ans, prêté au Red Star, il est revenu une année après au stade de Reims.
Maouche Mohamed est un moudjahid, un nationaliste qui aime son pays, il est revenu au bercail pour ramener ses connaissances. Il a beaucoup donné au football algérien et fait émerger de grands et talentueux footballeurs algériens. Cette génération de footballeurs ne doit pas être oubliée.
Kouider Djouab