Un héritage à préserver

Conférence sur le patrimoine immatériel à Sétif

Les participants à une conférence organisée, lundi, à la maison de la culture Houari Boumediene de Sétif, à l’occasion de l’ouverture du mois du patrimoine (18 avril-18 mai) ont appelé à la nécessaire préservation du patrimoine immatériel considéré à la fois «sensible et risque facilement de disparaitre».
«Le patrimoine immatériel constitue un héritage important en rapport avec l’identité historique et l’espace géographique, qu’il s’agit de recenser et sauvegarder dans des banques de données locales et nationales», a affirmé le Dr. Chadia Khelfallah, directrice du musée public national de Sétif.
Les anthropologues, les sociologues, les associations activant dans le domaine doivent œuvrer à préserver ce patrimoine «sensible», a estimé Dr. Khelfallah, ajoutant que le rôle des chercheurs et des étudiants universitaires est «important et essentiel».
Elle a également appelé à élargir les recherches sur ce sujet en coordination avec les universités et consacrer les mémoires de fin d’études et les thèses sur les questions liées au patrimoine afin de le préserver pour les générations futures.
Le Dr. Khelfallah a relevé, en outre, que la préservation du patrimoine immatériel constitue une préservation de la diversité culturelle face à une mondialisation galopante, estimant que cela favorise le dialogue interculturel et le respect de modes de vie différents.
De son côté, Nadjet Chouter, chef du service de promotion du patrimoine à la Direction de la culture et des arts de Sétif, a indiqué que «l’intérêt pour la préservation du patrimoine immatériel reste inférieur à celui accordé à la préservation du patrimoine matériel». Elle a appelé, à cet effet, à protéger les traditions vestimentaires de la région de Sétif, car elles constituent «un pan de la culture et de l’identité, et un trait d’union entre les générations».
Selon Mme Chouter, cette préservation nécessite un travail de sensibilisation au concept de patrimoine immatériel par l’organisation d’ateliers d’initiation des citoyens à ce type de patrimoine identitaire et culturel, en vue de le valoriser et le préserver contre l’extinction.
Pour sa part, le a du musée archéologique de Djemila, Khelil Azouni, a mis l’accent sur le rôle de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés dans la protection et la valorisation du patrimoine culturel à l’échelle locale et nationale.
«L’Algérie possède un patrimoine culturel immatériel de tenues vestimentaires traditionnelles, de plats populaires et autres à même d’être intégrés à la liste du patrimoine universel», a estimé M. Azouni.
Placée sous le thème «Notre patrimoine immatériel, identité et authenticité», la célébration du mois du patrimoine a connu, à son lancement, la tenue d’une exposition à la maison de la culture Houari Boumediene co-initiée par le musée de Djemila, le musée public national de Sétif et l’Ecole des beaux-arts de Sétif en plus d’exhibitions de fantasia.
Le programme prévoit l’organisation de conférences et de journées d’études sur le patrimoine immatériel de la région, des expositions à travers les établissements culturels de la wilaya, et des sorties touristiques vers les sites historiques et archéologiques, a assuré Walid Benbrik, directeur de wilaya de la culture et des arts, en marge du lancement des festivités du mois du patrimoine.
R.C.