Des milliers de caméras de surveillance envahissent Alger

Rues, maisons, boutiques, sociétés, banques et particuliers…

Alger, une ville où l’extension urbaine ne cesse, chaque année, de gagner du terrain laissant place à une forte augmentation démographique. En 2021, le nombre des habitants de la capitale à atteint les quatre millions. En face, la criminalité urbaine a systématiquement accompagné la métamorphose d’Alger. En 2021, les services de sécurité de la capitale ont enregistré une moyenne de 50.000 arrestations dans le cadre du traitement des affaires pénales. La criminalité urbaine a grimpé. Ainsi, les caméras de surveillance sont devenues l’une des solutions phares pour faire face à cette calamité. Un mode opératoire qui fait parler de lui à Alger.

Sécuriser sa boutique, sa demeure, son entreprise, ses biens immobiliers contre d’éventuels cambriolages nécessite un système de caméras de surveillance sophistiqué et très coûteux à la fois. Malgré son prix élevé sur le marché, de nombreux Algériens, propriétaires de boutiques ou possédant des villas, recourent aux caméras de surveillance pour protéger leurs biens.
Un recours qui s’avère trop cher. Coûtant de 5 à 50 millions de centimes, beaucoup sont ceux qui ont acquis des caméras de surveillance afin de sécuriser leurs biens. Plusieurs boutiques de la capitale sont ainsi équipées d’une ou de plusieurs caméras, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, afin de contrôler le mouvement des clients. Ces systèmes de sécurité sont aujourd’hui très demandés par les commerçants, voire par des particuliers à la recherche de nouveaux moyens pour sécuriser leurs biens suite à la multiplication des vols. Le recours à ce système de sécurité coûte cher, en plus des autres mesures prises pour sécuriser maisons et véhicules.
Aujourd’hui, la sécurité s’achète au prix fort. Difficile de connaître aujourd’hui le nombre exact de boutiques, maisons, banques, sociétés, entreprises et particuliers qui ont installé ces systèmes de surveillance.
D’après une source proche de la wilaya d’Alger, plus de 100.000 caméras de surveillance ont été placées en dix ans dans les milieux urbains de la capitale. Il s’agit dans la majorité des cas, des caméras de surveillance qui sont placées par des propriétaires des boutiques et par les sociétés publiques et privées.
Surveiller ses biens et instaurer une meilleure sécurité, telles sont les raisons de ce grand intérêt des particuliers et des chefs d’entreprise pour ces équipements de télésurveillance.
Au niveau des banques privées, le recours aux caméras et équipements de télésurveillance bat son plein.
Chaque établissement financier s’est équipé de plusieurs appareils, à la sortie comme à l’entrée, à l’intérieur comme à l’extérieur mais également aux alentours. Un contrôle très strict est imposé.
D’autre part, plusieurs boutiques de la capitale sont aussi équipées d’une ou plusieurs caméras à l’intérieur comme à l’extérieur. Ces systèmes de sécurité sont aujourd’hui très demandés par les commerçants, voire même par les particuliers, à la recherche de nouveaux moyens pour sécuriser leurs biens devant la multiplication des vols.
Ce nouveau phénomène est en train de s’étendre à plusieurs commerces de la capitale, générant un boom sans précédent des ventes dans le marché des équipements de surveillance, où plusieurs centaines de milliards de centimes sont en jeu. Face à cette nouvelle donne, plusieurs sociétés privées se sont installées à Alger afin de répondre à cette forte demande. Certaines de ces sociétés, implantées à l’Est de la capitale, ont décroché des contrats avec plusieurs entreprises pour l’installation de centaines de caméras de surveillance.
Aujourd’hui, les clients relèvent d’une toute autre catégorie. Ce sont plutôt les particuliers qui font le bonheur de ces sociétés de sécurité.
Les 170.000 commerces et les milliers de sociétés, sans compter les centaines de milliers de particuliers que compte Alger sont la cible de ces sociétés privées. Si l’installation d’une caméra de surveillance ou tout autre équipement de sécurité prend généralement quelques heures seulement, le coût, lui, est très élevé. Un commerçant qui veut installer un système de surveillance très simple doit débourser 48.000 dinars, selon les propos de quelques commerçants de Kouba, où le nombre de caméras déjà installées dans les boutiques est important.
Plus le système de sécurité est intéressant plus le prix à payer est élevé. Si le propriétaire d’une boutique veut installer un système de surveillance haut de gamme (numérique), des équipements complets, le montant pourrait atteindre de 150.000 à 300.000 DA. Très cher, certes, mais le résultat est sûr, d’après les responsables des sociétés d’installation d’équipements de sécurité, un avis amplement partagé par les commerçants qui constatent une meilleure protection de leurs biens.

8.000 interventions grâce aux caméras de surveillance
La présence des caméras de surveillance est devenue une nécessité absolue pour arriver à une bonne équation sécuritaire. Sans l’apport des caméras de surveillance, il serait difficile de démasquer ou d’identifier en un laps de temps court les auteurs des actes de crime.
Conscients de l’importance extrême des caméras de surveillance dans la lutte contre la criminalité urbaine, les services de sécurité font de plus en plus appel à ces appareils modernes en les plaçant partout dans les villes et même à travers des rues et ruelles. Chaque année, une moyenne de 8.000 interventions anti-criminalité sont exécutées par les services de sécurité grâce aux caméras de surveillance. Durant le premier trimestre de l’année 2021, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) avait procédé à l’exécution de 2.384 interventions grâce aux caméras de surveillance installées au niveau des wilayas d’Alger, Oran, Blida, Constantine, Sétif, Annaba et Ghardaïa.
Le suivi en temps réel depuis les salles des opérations de Sûreté de wilayas en coordination avec les services opérationnels a permis l’identification et l’arrestation de 632 mis en cause dans des affaires de consommation et de trafic de drogue et de détention d’armes blanches.
Grâce à la contribution des caméras de surveillance, 284 vols ont été mis en échec, 451 altercations sur la voie publique ont été maîtrisées, 38 tentatives de suicide ont été déjouées et 198 personnes en danger physique et moral ont été secourues. C’est dire combien est importante la présence des caméras de surveillance dans nos villes. Elles sauvent des vies.

Des caméras pour lutter contre
les bandes de quartier
Pour contrer la criminalité urbaine dans toutes ses formes, notamment les tentatives de vols des maisons, magasins et véhicules, les atteintes aux personnes, aux biens, l’altercation sur la voie publique, l’émergence des bandes de quartier, les tentatives de suicide et pour permettre des interventions plus rapides lors des accidents de la circulation, les services de sécurité ont été contraintes de forger leur présence numérique dans la capitale.
Ainsi, le nombre des caméras de surveillance a augmenté durant les dix dernières années, il est passé à près de 5.000 appareils de surveillance en 2020. Les services de sécurité ont installés dans certains quartiers d’Alger plusieurs caméras de télésurveillance infrarouge dernière génération, capables de décrypter les lieux à une portée de 4 kilomètres et ce, même durant la nuit.
L’émergence du phénomène des bandes de quartier et la hausse des actes d’agressions à l’arme blanche entre gangs dans certains quartiers d’Alger, tels qu’Ouled Fayet, Zéralda, Larbaâ, Baraki, El Harrach, Bab El-Oued et Baba Ali, avaient poussé les services de sécurité à implanter de nouvelles caméras infrarouges afin de détecter et d’identifier les personnes qui sont derrières les troubles de l’ordre.
Ces personnes, qui font partie dans la plupart des temps de gangs, font l’objet, désormais, d’une traque sans relâche de la part des forces de l’ordre, avec surtout la mobilisation des centaines de caméras dans les quartiers d’Alger. Actuellement, le nombre de caméras installées à Alger est de plus 5.000 unités. D’une qualité d’image de très haute qualité, ces caméras sont aujourd’hui très demandées.
Sofiane Abi