72 morts dans des violences inter-ethniques (ONU)

Soudan du Sud

Au moins 72 personnes ont été tuées en sept semaines, certaines ayant été décapitées ou brûlées vives, dans l’Etat sud-soudanais de l’Unité, où les violences inter-ethniques se sont intensifiées, a affirmé lundi la mission de l’ONU dans ce pays.Les massacres ont eu lieu entre le 17 février et le 7 avril dans le comté de Leer, et ont inclus des violences sexuelles, déclare l’Unmiss. Au total, «72 civils ont été tués (et) au moins 11 ont été blessés», déclare la mission dans un communiqué. «L’Unmiss condamne fermement les violences sexuelles généralisées, les meurtres dont les décapitations, le fait de brûler vifs des civils et les attaques contre les humanitaires», ajoute-t-elle.
Au sujet des violences sexuelles, le directeur de l’Unmiss Nicholas Haysom a déclaré : «Nous devons faire tout notre possible pour nous assurer que les victimes (…) aient l’accès à la justice qu’elles méritent et reçoivent les soins et le soutien dont elles ont besoin». En avril, des villageois terrifiés ont raconté à l’AFP avoir passé des journées entières cachés dans des marais du comté de Leer tandis que des hommes armés mettaient le feu à leurs maisons et volaient leur bétail. Le regain de violence au Soudan du Sud fait craindre un retour du conflit dans ce pays fragile d’Afrique de l’Est, qui a plongé en 2013, deux ans seulement après son indépendance, dans cinq années de guerre civile qui ont fait près de 400 000 morts et des millions de déplacés. La guerre a pris fin officiellement en septembre 2018 avec un accord de paix actant un principe de partage du pouvoir. Mais cet accord reste largement inappliqué plus de deux ans après la formation d’un gouvernement d’union nationale, réunissant le président Salva Kiir et son ennemi juré Riek Machar, désormais vice-président. Le pays est en proie aux violences, à la faim et à une crise économique marquée par une inflation galopante. NU : Antonio Guterres déplore les affrontementsintercommunautaires dans la région soudanaise du Darfour.

Antonio Guterres déplore
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déploré lundi la mort violente de civils dans la localité de Kirainik, dans la région du Darfour-Occidental. Le chef de l’ONU a appelé à l’arrêt immédiat des violences, présenté ses plus sincères condoléances aux familles des personnes tuées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés, a déclaré dans un communiqué Farhan Haq, porte-parole adjoint de M. Guterres. M. Guterres a également demandé le renforcement de la sécurité au Darfour et à un accès humanitaire sans entrave, ainsi qu’une enquête indépendante sur ce drame et d’autres actes de violence intercommunautaire pour s’assurer que les responsables soient traduits en justice, souligne le communiqué. Au moins 168 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées lors des récents affrontements à Kirainik, dans l’Etat du Darfour-Occidental, a indiqué dimanche un groupe de volontaires travaillant avec des personnes déplacées et des réfugiés au Darfour, précisant que des milices avaient également incendié des bâtiments et des postes de police à Kirainik. Selon l’Association du barreau du Darfour, les affrontements auraient éclaté après que deux bergers ont été tués vendredi par un assaillant inconnu, entraînant des représailles des familles des victimes dans la région. Près de neuf millions d’habitants, sur un total de plus de 11 millions, vont avoir besoin d’une aide internationale cette année en raison d’une profonde crise alimentaire mais aussi du regain de violences, selon l’ONU. Lundi, M. Haysom a appelé «les autorités nationales et locales à prendre des mesures immédiates pour réduire les tensions et prévenir de nouvelles escalades et représailles».