Des personnes âgées défient le temps en continuant à travailler

Blida

De nombreuses personnes âgées à Blida, ont choisi de continuer à travailler en dépit de leur âge avancé afin de subvenir à leurs besoins, pour certains, et pour combler leurs longues journées, pour d’autres. Si la maladie oblige souvent les personnes âgées à s’enfermer toutes la journée chez elles, celles dont l’état de santé le permet, préfèrent rester actives et s’occuper pour combler leur temps libre, comme ont indiqué certaines à l’APS, à la veille de la Journée nationale des personnes âgées (27 avril). C’est le cas notamment d’Ammi Ahmed, chauffeur de taxi, qui a choisi de continuer à travailler après sa mise à la retraite, en dépit de ses 70 ans. «J’ai eu du mal à m’habituer à ma routine quotidienne sans activité après avoir pris ma retraite, alors j’ai décidé de rempiler en sortant travailler à nouveau», a-t-il indiqué. Il a expliqué qu’il a eu une longue carrière dans une entreprise publique, mais qu’après sa mise à la retraite, son quotidien a «complètement chamboulé» et qu’il a fini par ne plus supporter de faire la navette entre le marché, la mosquée et la maison, et que la routine a impacté négativement sur son état psychologique. Un ami lui a conseillé de travailler, et il a fini par décider de devenir chauffeur de taxi, une activité qui lui permet de combler son temps libre, d’une part, et d’améliorer sa situation financière et de se faire de nouveaux amis, d’autre part, a-t-il dit.
A l’opposé de Ammi Ahmed qui a choisi volontairement de reprendre le travail après sa retraite, sa concitoyenne Khalti Baya, 80 ans, s’est trouvée acculée au travail pour subvenir à ses besoins et aux besoins de ses petits enfants, après le décès de leur père, son fils unique. Cette vieille dame occupe un petit espace au marché «placette Laârab» du centre-ville de Blida, où elle propose à ses clientes «Laâdjar» (petit tissu traditionnel destiné à couvrir la moitié du visage), de l’orge et du couscous roulé à la main. Khalti Baya que tout le monde apprécie au marché, comme constaté sur place, s’est dite «heureuse» d’avoir des clients fidèles, des femmes en majorité, qui viennent même la solliciter des wilayas voisines, à l’instar de Tipasa et d’Alger. Une autre vendeuse de ce marché, âgée de 75 ans, est, pour sa part, réputée pour la préparation de pâtes traditionnelles, dont la «Rechta», une activité qu’elle a héritée de sa grand-mère et de sa mère, pour soutenir sa famille et améliorer sa situation financière. Affaiblie par le diabète, cette dame âgée se sent un peu «obligée» par la situation financière de sa progéniture, de travailler, et affirme qu’elle apprécie les moments qu’elle consacre à la confection de la «Rechta», fortement sollicitée lors des fêtes religieuses notamment, des «Maârek» et du «couscous». Elle dit plutôt se sentir «fatiguée» lorsqu’elle ne fait rien.