Le pétrole remonte, mais reste sous pression

hydrocarbures Malgré les tensions géopolitiques et énergétiques

Les prix du pétrole repartent à la hausse après l’annonce de l’arrêt complet de l’approvisionnement en gaz russe la Pologne et la Bulgarie, ravivant ainsi la peur d’une rupture d’approvisionnement des pays européens en gaz russe. Moscou risque de suspendre les livraisons de gaz à tous ses clients refusant de payer en rouble, maintenant ainsi le suspens sur le marché pétrolier, encore très volatile. Vers 11H35 GMT, les prix d’un baril de Brent pour livraison en juin gagnait a remonté à 105,60 dollars, après quelques séances de baisse. « L’Union européenne s’était préparée à ce scénario d’interruption du gaz russe et prépare une réponse coordonnée », a déclaré, hier, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en réagissant à la décision de la Russie de couper le gaz à la Bulgarie et à la Pologne.
Les prix de l’or noir risquent d’augmenter dans les jours à venir si les Etats-membres de l’Union européenne (UE) décident d’un embargo sur les hydrocarbures russes, ce qui aura un impact direct sur les tarifs du gaz et sur les prix à la production. Commentant la décision de la Russie de couper le gaz à la Bulgarie et à la Pologne, l’analyste Stephen Brennock de PVM Energy, cité par le site d’information spécialisé, Leprixdubaril.com a souligné que « c’est la première fois que le Kremlin coupe l’approvisionnement en gaz d’un pays depuis le début de l’invasion ». De son côté, l’analyste Susannah Streeter a estimé que « ces nouvelles du jour ne feront qu’inciter les autres à accélérer leurs efforts pour se sevrer des importations de gaz et de pétrole russes ».
Les pays européens comptent pour s’émanciper des hydrocarbures russes sur les pays du Golfe, de l’Afrique du Nord et des Etats-Unis. Ces derniers ont promis de puiser dans leurs stocks de gaz et du pétrole pour secourir les pays européens, alors que l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a décidé de libérer 120 millions barils de pétrole sur six mois, de quoi soulager temporairement le marché européen demandeur et faire stabiliser les prix de l’or noir. Cependant, cette tendance serait de courte durée, une perturbation dans l’approvisionnement en gaz russe pourrait « avoir des répercussions désastreuses » sur l’économie des pays importateurs, ont averti de nombreux experts qui déconseillent le retour au charbon.
D’autre part, l’UE et l’AIE espèrent décrocher un compromis avec les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a signé en 2016 un accord avec dix producteurs de pétrole hors Opep dont la Russie. Jusque-là les pays membres de l’Opep+ refusent de modifier leur stratégie de production, adoptée au mois de juillet 2021.
Samira Tk