Mascara : Les chambres froides entre de mauvaises mains

«Bananes et patates se taillent la part du lion !»

Depuis l’application des nouvelles dispositions relatives à la révolution agraire et qui ont débouché sur le démembrement des domaines autogérés, force est de constater que le gaspillage des produits agricoles est presque éradiquée, car les nouveaux attributaires des exploitations agricoles collectives (EAC), ou exploitations agricoles individuelles, ont quasiment tourné le dos a l’ancien système en optant pour une nouvelle mentalité dans la gestion de leurs biens.En effet, l’ère des offrandes, de l’anarchie, de l’absentéisme, de la course aux postes de président, délégués et du laisser-aller a disparu au profit d’une attitude plus rigoureuse s’agissant de gérer les récoltes, et une concurrence loyale qui est exercée par les nouveaux propriétaires des biens des ex-domaines converties.
Les mêmes pratiques sont opérées aussi bien au sein des attributaires collectifs qu’individuels, car bien souvent en pareilles circonstances les membres d’une même famille sont regroupés au sein des exploitations collectives et associés dans ce contexte.
En épousant une telle culture, les nouveaux barons de l’agriculture ont renforcé les alternatives pour le développement du secteur, vocation de la wilaya de Mascara, qui dispose de plus de 175 chambres froides disséminées à travers son territoire fait des heureux, des agissements qui leur ont permis d’améliorer considérablement leur situation sociale. «Opérant, ainsi le grand bond de la situation d’ouvriers agricoles hier, a celle de propriétaires terriens aujourd’hui», ils font la pluie et le beau temps. Ainsi, la zone industrielle sise sur la route de Tizi (Mascara), des pseudos-industriels se sont convertis en agriculteur bailleurs de patates via le soutien de l’Etat providence, des intouchables ou des hauts responsables les appuis à outrance, au vu et au su de tout le monde.
Grâce à la valorisation de leurs biens, ils se sont permis de pénétrer un nouveau monde, celui de l’opulence caractérisé par les signes extérieurs de richesses ostentatoires, demeures de châteaux et de véhicules haute gamme. Annonce de leur métamorphose, les nouveaux nantis se rendent à leurs pâturages au volant des 4×4 qu’ils stationnent à l’ombre des arbres, et, dans ce tableau, ils exercent une rivalité inaccoutumée et obstruée. Cette nouvelle caste de patate, ni salé, ni sucré, ni amer, ni acide, ce qui, paraît-il, la rend «malléable»à tous les artifices culinaires pour faire cuisinier, ou plutôt affamer leur propre concitoyen.
En effet, dans ce contexte déplorable, la patate est exposée entre 120 a 140 dinars le kilogramme, et ce, devant l’inaction des contrôleurs des prix et autres services qui ont malheureusement d’autres chats a fouetter. Leur comportement, leur vision, leur mode de gestion et leur réflexion sont identiques à celles des anciens colons.
Ils effectuent des transactions au cours desquelles ils manipulent des sommes d’argent considérables auxquelles ils n’ont jamais fantasmé. Certes, ce renversement de situation a eu pour effet de diversifier les récoltes agricoles et d’exploiter toutes les parcelles de terres cultivables, mais à contrario, a débouché sur la libération des prix des produits qui ont enregistré une hausse irrécusable. La preuve : La pomme de terre, légume nationale, est de moins en moins mangée par les Algériens, et ce, depuis durant des errements de plus de quatre années. A Mascara, la patate au-delà de sa connotation injurieuse a fait son chemin devant le silence complice des garants de l’Etat-providence, la loi face à ce phénomène persistant de spéculation est claire, ce qui donne droit aux responsables concernés a intervenir, lorsqu’il est constaté des hausses injustifiées.
Le sens de l’Etat par son absence, devant cette situation gangreneuse dans le marché des fruits et légumes, est vivement souhaitée par une population qui ne peut plus joindre les deux bouts, qui, depuis un certain temps, n’a plus le droit a l’accès à la patate et autres grosses légumes, dont les prix se sont complètement envolées.
À l’exemple de la banane, et ce, depuis le premier jour du mois sacré de Ramadhan a grimpé dans la fourchette des 900 dinars le kilogramme. En effet, des chambres froides disséminées a travers le territoire de la wilaya et dont le nombre dépasse 180 chambres, font et défont toutes sortes de produits agricoles, de fruits et autres légumes l’exemple de la patate, et ce, devant un silence atterrant des responsables concernés par ce grave problème de manigance via des gros bras des nouveaux colons épaulés par l’Etat-providence.
Quand certains responsables dans la wilaya de Mascara, se font servir par camionnettes entières de fruits et légumes, le peuple est tout nu.
Manseur Si Mohamed