Eto’o joue et perd son image

Sans droit à l’erreur, le président de la Fédération algérienne de football, Amar Charaf Eddine a finalement fait son choix. Le contingent de critiques arrivant de toute part, y compris de la Gambie, a fini par le faire sortir de ses gongs pour enseigner aux auteurs des attaques contre l’Algérie le sens des principes de l’éthique sportif.
Le pas est franchi. La contestation est forte. Toutes les amarres ont lâché, même les relations celles qu’on croyait les plus solides, indéfectibles. Entre les deux fédérations, la relation professionnelle, rappelée à juste titre par la FAF, pourrait être exemplaire, mais pas au point où l’Algérie devienne la cible des professionnels de la triche, de ceux que l’angoisse serre la gorge, crampe l’esprit, noue les tripes, envahit le cœur. La Fecafoot qui s’est faite paralysée par son propre piège, veut aujourd’hui sauver son image, en faisant réagir toutes ses relations pour solliciter la CAF et la FIFA à punir Belmadi. Quelle mauvaise stratégie, venant de surcroît de la part d’un international censé donner du sens positif au football camerounais.

Accepterait-il ce défi ?
Au lieu de protéger son équipe nationale, en optant pour le silence qu’aux accusations, voilà que le président de la Fecafoot, en l’occurrence Samuel Eto’o, cherche plutôt à se protéger. Au lieu de servir le sport, il s’acoquine avec ses amis, ceux qui y croient en lui et qui n’ont rien compris au dossier pour en faire une force… qui devient très fragile notamment après la réaction du président de la FAF, à laquelle personne ne s’y attendait, lorsque celui-ci met au défi le président de la Fecafoot de se rencontrer ou l’accompagner à la FIFA, pour une confrontation. «Pour terminer, la FAF se réjouit d’avance et se fera un réel plaisir d’accompagner la Fecafoot dans sa quête de mettre toute la lumière sur cette affaire devant la Commission
Òd’Éthique de la FIFA ; car l’Éthique et l’intégrité ont toujours fait partie des principes défendus crânement et en toute circonstance par l’Algérie». Accepterait-il ce défi ? Jouera-t-il cette fois son image ? Mettra-t-il en jeu ses stratégies combinées avec Gassama et consorts ? Tout risque de s’imposer en cascade.
H. Hichem

Le communiqué de la FAF
«La Fédération algérienne de football (FAF) a pris connaissance avec étonnement et désappointement le communiqué de presse n°3 publié, dans la soirée du lundi 25 avril 2022, par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et signé par son président, M. Eto’o Fils Samuel, et tient à apporter les précisions suivantes :
La FAF, fidèle à sa ligne de conduite, a toujours entretenu d’excellentes relations, amicales et fraternelles avec les fédérations africaines sœurs, et plus particulièrement avec la Fecafoot, et veillera au renforcement et à la consolidation de ces relations.
La FAF et le sélectionneur national, M. Djamel Belmadi dans l’interview dont fait référence ce communiqué n’ont, à aucun moment, insinué, cité et encore moins accusé la Fecafoot ou une autre fédération ou bien une instance internationale de quoi que ce soit. Par contre, ils ont, à maintes reprises, dénoncé légitimement le comportement de certains arbitres dont les décisions et les attitudes ont influé négativement sur le déroulement, voire le résultat d’un match.
La FAF, comme toute autre fédération à travers le monde, a usé de son droit légitime de défendre ses intérêts auprès des instances internationales compétentes, et ce, conformément aux règlements en vigueur.
Aussi, tout comme la Fecafoot, la FAF est foncièrement attachée aux valeurs et aux vertus du sport, et a de tout temps accepté loyalement les résultats qui étaient en sa défaveur dans un total esprit de fair-play, sans rechigner ni accuser qui que ce soit.
Cela ne peut être le cas lorsque l’arbitrage fausse l’issue d’une rencontre.
Et, l’histoire du football est richement truffée de destins brisés, d’épopées dramatiques, mais aussi d’injustices, notamment d’ordre arbitral.
Dénoncer le comportement de certains arbitres, s’inscrit dans une démarche d’intérêt générale, à laquelle adhère la plupart des acteurs du football, pour le bien et la préservation de l’intégrité du jeu dans notre cher continent auquel nous appartenons et dont nous partageons les valeurs et jalousons son honorabilité et son image.
Pour terminer, la FAF se réjouit d’avance et se fera un réel plaisir d’accompagner la Fecafoot dans sa quête de mettre toute la lumière sur cette affaire devant la Commission d’Ethique de la FIFA ; car l’Ethique et l’intégrité ont toujours fait partie des principes défendus crânement et en toute circonstance par l’Algérie.»

La FAF et son homologue gambienne appellent à l’apaisement
Faisant suite à la plainte de la Fédération gambienne de football, dont la Fédération algérienne de football a été destinataire, et à travers laquelle elle exprime ses inquiétudes au sujet de l’arbitre Bakary Papa Gassama qui a officié le dernier match des barrages des éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA – Qatar 2022 entre l’Algérie et le Cameroun, le 29 mars 2022 à Blida, le Président de la FAF, Amara Charaf-Eddine a eu un entretien téléphonique avec son homologue gambien, Lamin Kaba Bajo.
Les deux hommes ont longuement échangé sur ce sujet, où chacun a expliqué sa position vis-à-vis de ce qui s’est passé, notamment la partie algérienne qui a rappelé qu’elle était dans son droit le plus absolu d’introduire une réclamation relative à un arbitrage ayant pesé, selon elle, sur le résultat d’une rencontre aussi importante que celle qualificative à une Coupe du monde.
A l’issue de leurs discussions, empreintes de courtoisie, les deux présidents se sont promis d’œuvrer chacun de son côté à apaiser la situation et à laisser les choses dans leur contexte strictement réglementaire, tout en préservant les bonnes relations qu’entretiennent depuis toujours les fédérations des deux pays.