Il vouait une passion inconditionnelle pour le malouf

Disparition de Cheikh Larbi Ghazal

La disparition mardi à Constantine du chanteur du malouf et virtuose du luth, Larbi Ghazal, à l’âge de 63 ans des suites d’une longue maladie, a jeté l’émoi parmi les amis et les fans du chanteur à la voix d’or.
Les artistes et les amis de Larbi Ghazal s’accordent à dire que la scène culturelle locale et nationale a perdu un rossignol parmi les rossignols de l’antique Cirta, celui qui vouait une passion inconditionnelle pour le malouf et la musique arabo-andalouse des différentes écoles et qui avait à cœur la préservation de cet héritage. «C’est une grande perte pour la ville de Constantine et pour l’Algérie», confie à l’APS l’interprète du malouf, Malek Chelloug, très affecté par la perte de Larbi Ghazal qu’il considère comme «un ami de parcours, voire un frère». Louant les qualités morales et artistiques du défunt, Chelloug, également vice-président de l’association «Beït El Malouf», dont le président était feu Ghazal relève que «Cheikh Larbi était très amoureux de la musique, généreux et très discret». Et de souligner : «Larbi avait inlassablement œuvré, en 40 ans de carrière artistique, à perpétuer la passion du malouf, à former les jeunes, à composer de la musique et à rassembler les uns et les autres autour de l’art et la musique».
Très affligé par le décès de Larbi Ghazal, Cheikh Salim Fergani, souligne ému, la disparition d’«un grand chanteur», adressant ses condoléances à la famille du défunt ainsi qu’à la famille artistique.
«Larbi était un passionné de la musique, en dépit de sa maladie, il avait des projets plein la tête pour l’association de Beït El Malouf à laquelle j’ai apporté mon soutien et affiché ma disponibilité à contribuer pour préserver la musique savante», assure-t-il.
De son vrai nom, Mohamed-Salah Ghazal, Larbi Ghazal est né à Constantine, dans la vieille ville, et avait trempé dans l’ambiance de la musique savante dès son enfance et appris le malouf et ses dérivés dans toutes les noubas par un monument du domaine, Cheikh Abdelkader Toumi-Sief (1906-2005). Le virtuose de luth était membre, puis président de l’association «Mouhibi El Fen» et avait présenté l’Algérie et sa musique lors des différentes manifestations culturelles nationales et internationales.
Il était également membre fondateur et président de l’association «Beït El Malouf», créée en 2019 pour réunir tous les chanteurs de la musique andalouse des différentes écoles et assurer la transmission de cet héritage aux jeunes générations.
Le défunt a été inhumé, mercredi, après la prière du Dohr au cimetière de la commune d’El Khroub.
R.C.