Hasni rassure : «La réserve d’eau disponible est suffisante pour assurer la sécurité hydrique»

Lancement dès mai de la réalisation de cinq stations de dessalement d’eau de mer

Il est prévu au cours de ce mois en cours, le lancement des chantiers de réalisation de «cinq stations de dessalement d’eau de mer, dotées chacune d’une capacité de production de 300.000 m3 d’eau/Jour, à l’échelle nationale», selon les déclarations faites, samedi dernier, par le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Tipasa, lors de laquelle, il a annoncé le lancement au second trimestre de l’année 2022 du reste des projets se poursuivra à Oran, Boumerdès, El Tarf et Béjaïa. Lors de cette visite de travail, en compagnie du ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, M. Arkab a mis l’accent, notamment, sur l’impératif de «respecter les nouvelles normes, dans l’exécution de leurs tâches, tout en œuvrant à trouver des solutions techniques pour éviter les arrêts de production lors des travaux de maintenance».
De son côté, M. Hasni a tenu à rassurer quant à la disponibilité de réserve d’eau suffisante actuellement, et ce, grâce aux récentes précipitations.
«La réserve d’eau actuellement disponible est suffisante pour assurer la sécurité hydrique à l’échelle nationale, grâce notamment aux chutes pluviales importantes enregistrées qui s’ajouteront aux eaux produites par les stations de dessalement d’eau de mer, susceptibles d’assurer un été tranquille», a-t-il indiqué, estimant, dans ce sens, qu’«une prévision de porter le taux des eaux de mers dessalées (42%) à pas moins de 60% à l’avenir, grâce à la concrétisation d’un 2ème programme supplémentaire portant réalisation de six autres stations».
Les autorités veulent éviter une nouvelle crise due à la pénurie d’eau potable qui a touché toutes les régions du pays l’été dernier, d’où la décision du Gouvernement d’accélérer la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer.
L’Algérie est depuis plusieurs années marquée par un stress hydrique élevé, qui nécessite la mise en place d’une stratégie urgente pour améliorer la gestion de l’eau et lutter, dans le même temps, contre le réchauffement climatique qui ne fait qu’aggraver la situation. Une stratégie est déjà mise en œuvre.
«L’Algérie a adopté une stratégie pour la réalisation des stations de dessalement d’eau de mer en vue de garantir la production d’eau et assurer son autonomie grâce aux eaux des barrages », a déclaré M. Hasni, assurant que «les cinq stations futures vont permettre de porter les capacités de mobilisation des eaux de mer dessalées à 42 %, contre seulement 17% actuellement». Concernant l’état d’avancement de l’opération de lancement de la réalisation de ces cinq stations de dessalement d’eau de mer, M. Arkab a assuré que «l’Algerian Energy Company, filiale de la Sonatrach, procède, actuellement, «aux dernières retouches pour le lancement des chantiers de ces cinq méga-
projets, dotés d’une importance stratégique pour le pays».
Il a appelé les responsables de l’AEC à «respecter les nouvelles normes, dans l’exécution de leurs tâches, tout en œuvrant à trouver des solutions techniques pour éviter les arrêts de production, lors des travaux de maintenance».
Éviter des problèmes techniques, récurrents, que connaissent déjà les stations de dessalement opérationnelles.
La délégation ministérielle a visité lors de ce déplacement la station de dessalement d’eau de mer Fouka, sise à Tipasa, et qui couvre les besoins en eau potable de la partie Est de la wilaya de Tipasa et d’une partie de celle d’Alger.
Elle a convenu au terme de cette visite d’«affecter, durant cet été, un quota supplémentaire de 4.000 m3, au profit de la wilaya de Tipasa, ce qui permettra la mobilisation de près de 207.000 m3, soit une production avoisinant les besoins quotidiens de la wilaya, estimés à 245.000 m3 d’eau». L’objectif est d’éviter la pénurie d’eau dans cette wilaya aussi durement touchée par la pénurie d’eau l’été dernier.
La délégation ministérielle accompagnée du wali de Tipasa, Aboubakr Seddik Boucetta s’est arrêté à Bousmail, où elle a, également, procédé, selon l’Agence Presse Service (APS), à «la mise en service d’une station de dessalement d’eau de mer monobloc d’une capacité de production de 10.000 m3/j».
«Bousmaïl a bénéficié d’une opération de réhabilitation ayant permis de doubler sa production qui était de pas plus de 5.000 m3/j», ajoute la même source. Le ministre de l’Energie et des Mines, a souligné lors de cette visite de travail l’engagement pris par le wali de Tipasa, de «faciliter toutes les procédures d’installation de l’entreprise de réalisation, d’autant plus qu’il n’y aucun problème du foncier», a-t-il indiqué.
Pour rappel, l’Algérie compte actuellement 14 stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles, dont le nombre sera porté à 19, après l’entrée en exploitation des projets programmés, à partir de 2024.
«Un nombre appelé à la hausse après la concrétisation du 2ème programme des six autres stations, dont la mise en service future va réduire sensiblement la dépendance aux eaux des barrages et souterraines», espèrent les autorités.
Samira Takharboucht