Le produit du terroir algérien en quête de «labellisation»

Les fabricants des produits terroirs agricoles visent loin

La diversification économique signifie aussi la valorisation et la promotion du patrimoine local en matière de produits terroirs qui peuvent non seulement créer de la valeur ajoutée, mais aussi assurer la prospérité dans les régions rurales. La production des produits terroirs a gagné sa notoriété tant au niveau national qu’international. Les produits agricoles authentiques algériens rivalisent désormais avec les produits étrangers et participent à des concours internationaux. Ces produits incarnent un nouveau modèle alimentaire recommandé par les nutritionnistes et même les consom-
mateurs qui se détournent de la consommation des produits transformés.
Cette activité attire de plus en plus les jeunes investisseurs qui souhaitent améliorer la qualité des produits terroirs, mais aussi les exporter au-delà des frontières. Faire connaître le label algérien aussi.
Une occasion pour aussi s’imposer face à la concurrence régionale et internationale.
Dans son article publié avant-hier, l’Agence Presse Service (APS) a souligné l’importance de cette activité dans le développement de l’économie locale.
La production des produits terroirs est étroitement liée à une région ou village du pays qui offre des produits de qualité «pouvant accéder facilement aux marchés internationaux», a noté l’APS.
Interrogé sur l’importance de cette activité pour l’économie nationale en quête de diversification, le président de l’Association nationale des produits du terroir, Sid Ali Lahlou, approché par l’APS a plaidé pour «davantage de valorisation et de préparation de ces produits algériens pour la concurrence sur le marché international, et ce, à travers leur accompagnement comme une spécialité indépendante, à l’instar de ce qui se passe dans de nombreux pays, ce qui permet de les promouvoir largement et de fournir des moyens de durabilité de leurs caractéristiques et avantages».
Les autorités devraient accorder plus de facilitation aux producteurs des produits authentiques agricoles afin de les commercialiser. C’est aussi un grenier de l’emploi au niveau local. Une source de revenus pour les familles résidentes, notamment, dans les zones rurales.
L’objectif des jeunes investisseurs est de promouvoir cette activité et leur production au niveau international.
Participer à plus d’événements internationaux pour promouvoir les produits de terroirs locaux (miel, l’huile d’olive, fruits secs, le beurre…), car il ne suffit pas uniquement de les commercialiser.
M. Lahlou, cité par l’agence de presse officielle a évoqué d’ailleurs «l’importance de la labellisation dans l’établissement de la confiance entre consommateur et producteur, notamment pour les produits algériens du terroir destinés à l’étranger ou ceux qui sont importés».
«L’Algérie regorgeait de produits agricoles du terroir, lesquels occupent ces dernières années une place importante sur le marché national, à l’instar de ceux destinés à la confiserie tels la confiture, le beurre et le miel, qui sont riches en glucides sains, ainsi que les fruits secs (prunes séchées, abricots, raisins secs et figues sèches) et les oléagineux, tous types confondus, en sus des fromages traditionnels, notamment ceux qui sont préparés à base de lait de chèvre, d’huiles essentielles et d’herbes, ainsi que de produits de dattes et d’olives», a fait remarquer l’intervenant dans son entretien.
La valorisation de ce patrimoine agricole nécessite la mobilisation et l’implication de toutes les parties concernées pour référencer les produits des terroirs algériens, souvent victimes d’usurpation et d’escroquerie.
Il faut protéger ces produits ainsi que leurs fabricants. Marquer la provenance et leur composant des produits pour éviter les arnaques.
Le président de l’association, cité par l’APS, a estimé que «le secteur agricole œuvre, à travers un comité spécial, à arrêter la liste des produits pouvant être labélisés selon certaines conditions sanitaires et des caractéristiques biologiques et géographiques données, en vue de maintenir les spécifications du produit du terroir, conformément à son origine, afin de le protéger et lui donner la valeur ajoutée qu’il mérite, d’autant qu’il s’agit des produits du terroir (100% algériens) qui ne nécessitent pas l’importation des matières premières de l’étranger ni des charges supplémentaires».
Cette démarche mettra en confiance les fabricants des produits terroirs qui essayent d’émerger malgré les difficultés multiples qu’ils rencontrent sur le terrain. C’est un défi de longue haleine.
Samira Takharboucht