Malgré un climat fébrile, l’Opep+ reste imperturbable !

L’instabilité politique et économique menace l’économie mondiale

Investisseurs, financiers et politiques seraient tous sensibles à toute éventuelle augmentation des volumes de productions du pétrole par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés qui, jusqu’à maintenant, peinent pour des raisons techniques de répondre à la demande du marché.
L’Alliance est très attachée à sa stratégie de production adoptée au mois de juillet 2021, et ce, malgré les critiques des Occidentaux qui pressent le cartel à augmenter sa production pour assurer leur sécurité énergétique et accélérer la mise en place de l’embargo sur le gaz et pétrole russe. Ce qui intéresse peu les membres de l’Alliance, Opep+ qui refuse de céder au chantage occidental et préfère maintenir sa politique de production en optant à nouveau pour une hausse modérée de sa production de pétrole de 400.000 bj, ce qui pourrait contrarier les pays consommateurs qui veulent s’émanciper du gaz et pétrole russes, en cherchant des garanties auprès des pays de l’Afrique du Nord et du Golfe.
Une course contre la montre est déjà lancée. Les membres de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a déjà convenu d’une libération de 140 millions de barils de pétrole sur six mois pour soutenir les pays européens, tandis que les Etats-Unis promettent de puiser davantage dans leurs réserves d’or noir et de compenser les importations de gaz russe (+ 45%) par le gaz de schiste. L’Europe n’a pas trop le choix. La décision de la Russie de couper le gaz à la Bulgarie et à la Pologne et à tous les pays qui refusent de payer en rouble leurs exportations d’hydrocarbures russes a chamboulé les priorités de l’Union européenne (UE), obligée de soutenir ses deux pays alliés. Une charge de plus.
Cette décision a poussé d’autres pays membres du bloc européen à s’opposer, temporairement, à l’embargo occidental sur le gaz et pétrole russes. Cette situation profite aux pays producteurs d’hydrocarbures à l’instar de l’Algérie, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis qui espèrent atteindre au cours de l’année en cours des bénéfices records. Mais profite aussi aux Etats-Unis.
Ces derniers tentent d’apaiser le marché pétrolier très volatile. Après avoir baissé mardi dernier, les prix du pétrole ont rebondi, hier matin, pour atteindre les 109 dollars, influencés par l’éventuelle mise en place d’un embargo sur le pétrole et gaz russes, mais aussi par la décision de la Banque centrale américaine (Fed). La hausse du taux directeur de celle-ci pour lutter contre l’inflation pourrait avoir des effets directs sur le marché boursier, aussi volatile. Impacté, également, par la hausse des matières premières ainsi que par les signes de l’aversion des investisseurs pour le capital-risque, ils sont plutôt tournés vers les obligations. Le retour de la crise sanitaire en Chine n’arrange pas les choses. Les opérateurs économiques ont le regard tourné vers la situation sanitaire en Chine et vers l’Opep qui devrait aujourd’hui décider de sa nouvelle politique de production pour le mois de juin prochain. La situation en Chine a impacté la demande mondiale d’hydrocarbures, ce qui constitue un argument solide pour l’Opep+ qui, jusque-là, a refusé de revoir sa stratégie de production.
Pour rappel, l’OPEP+ a révisé à la baisse ses prévisions pour la demande pétrolière globale pour l’année en cours. De nombreux analystes avertissent les pays membres de l’Opep+ sur l’effet boomerang de leur stratégie de production, évoquant la crise pétrolière de 1973. Samira Tk