Nassim Taleb, un photographe-dessinateur soucieux du devenir de La Casbah d’Alger

Art

Passionné d’arts et avide d’histoire du vieil Alger, Nassim Taleb, contribue grâce à son talent de photographe-dessinateur à immortaliser La Casbah d’Alger et à la sauvegarde de son patrimoine par le pinceau, l’acrylique et le crayon.
Né à Alger, Nassim Taleb, la cinquantaine à l’horizon, a réussi à faire de sa passion un moyen de lutte contre l’oubli et une manière de perpétuer un savoir-faire et un savoir-vivre millénaires qui caractérisaient ce lieu historique, représentatif du patrimoine mondial de l’humanité.
Il doit le développement de son talent de dessinateur notamment à son voisin architecte et plasticien et à son ami l’interprète de musique andalouse Tarek Hamouche, disparu tragiquement à la fleur de l’âge.
Ces deux personnes lui ont été d’un grand apport pour l’enrichissement de ses connaissances au moment où il découvre, au début des années 1990, son penchant pour le dessin et la peinture, puis pour l’art de la photographie et la musique Sana’a, le poussant à explorer ses passions malgré les moments difficile qu’a traversé le pays. Il a découvert La Casbah d’Alger à travers des anciennes photographies et autres cartes postales qu’il reprenait parfaitement par la technique du crayon ou celle de l’encre de Chine. Puis, un jour il décida de voir de ses propres yeux ce site, jusque-là, mystérieux pour lui. Cette résolution lui permettra de prendre ses propres photographies et de rencontrer beaucoup d’artistes de différentes disciplines dont l’ébeniste Khaled Mahiout, ainsi que des historiens grâce auxquels, il développa ses connaissances sur l’histoire des lieux, depuis l’époque Ottomane jusqu’à la période coloniale française. La baie d’Alger et ses mouettes, les ruelles de la Casbah, ses fontaines, ses mosquées, ses cafés maures, ses artisans, les pêcheurs du port d’Alger, et autant de scènes de vie sont représentées dans les œuvres de cette artiste autodidacte au talent avéré.
«La Casbah d’Alger, pour moi, est la source des arts et de la créativité. C’est le noyau de notre histoire.
Son état actuel, peu luisant, ne m’empêche pas d’imaginer ses heures de gloire et d’essayer de les perpétuer à travers mes peintures», déclare-t-il à l’APS.
«Tout Alger est un musée à ciel ouvert et pas seulement sa Casbah. Nous ne nous rendons pas compte de cela car trop occupés par le train train quotidien. Mais, si on prend le temps de regarder ce qui nous entoure comme vestiges et lumières dans cette ville, on finit par tomber sous le charme», ajoute Nassim. Les Algéroises voilées dans leur irremplaçable et élégant Haiek dont la blancheur éclatante rime avec pureté et bonté de l’âme des femmes d’antan, et reflète la lumière d’Alger qui ne cesse d’inspirer les personnes sensibles au beau, sont très présentes dans ses peintures.
Les œuvres de Nassim Taleb font oublier l’état, hélas, délabré d’une majeure partie de l’ancienne Médina d’Alger, et perpétuent ce rêve de la voir un jour renaître de ses cendres et reprendre ses couleurs, ses senteurs, et ce charmant brouhaha quotidien, témoin d’une cité en vie.
Il rêve de pouvoir les voir rassemblées dans un beau-livre et accompagnées de textes inspirés ou puisés dans le patrimoine local algérois.