Un artiste singulier, source de joie et de bonne humeur

Mohamed Hazim nous quitte

La scène artistique nationale vient de perdre avec le décès, mercredi à Oran, du comédien Mohamed Hazim, une des figures appréciées par les Algériens qui retiendront de lui ses œuvres humoristiques, notamment avec la troupe «Bila Houdoud» qui a dessiné le sourire sur leurs visages durant les soirées ramadhanesques des années 90.En cette pénible épreuve, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a adressé un message de condoléances à la famille du défunt dans lequel il a écrit : «Je partage avec affliction votre peine suite à la disparition de l’éminent artiste Mohamed Hazim, paix à son âme … Nous faisons avec vous nos adieux avec peine à une figure emblématique et un artiste talentueux qui a dessiné avec ses performances artistiques de longues années durant le sourire et la joie avec sa participation à plusieurs émissions et programmes télévisés, ciblés et amusants».
«Le défunt avait une empreinte spéciale … et une présence attractive comme en témoigne l’affection que lui vouent les Algériennes et les Algériens qui retiendront de lui l’image d’un acteur talentueux et engagé méritant la reconnaissance …», poursuit le chef de l’Etat.
«Face à la volonté d’Allah à laquelle nous nous résignons, je ne puis que présenter à vous et à ses collègues sur la scène culturelle et artistique, mes sincères condoléances et ma profonde compassion, priant Allah le Tout puissant d’entourer le défunt de Sa sainte miséricorde et de l’accueillir en Son vaste paradis et de prêter aux siens patience et réconfort», a-t-il écrit.
Pour sa part, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a fait part de sa profonde peine suite à la disparition de ce grand artiste qui était «l’un des comédiens illustres en Algérie», rappelant son riche parcours notamment avec le trio «Bila Houdoud».

Le défunt devait être transféré en Belgique, le destin en a décidé autrement
Le défunt a fait ses adieux à son large public, alors qu’il s’apprêtait à être transféré vers à un hôpital dans la capitale belge Bruxelles pour poursuivre des soins, conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Après avoir parachevé toutes les formalités relatives à son transfert, comme prévu et avant que le destin n’en décide autrement, le défunt a été pris en charge au niveau de l’hôpital militaire régional universitaire (HMRU) «Dr Amir Mohamed Benaissa» d’Oran.
Le nom du défunt, en compagnie de «Mustapha» et «Hamid», a été associé aux sketchs de la troupe d’Oran «Bila Houdoud», une célèbre série comique diffusée durant les années 90 par la Télévision algérienne, et très appréciée par le public algérien, notamment durant les soirées ramadanèsques.
Au moment où l’Algérie vivait les années de braise en raison du terrorisme qui s’en prenait aux artistes les plus éminents, le trio «Bila Houdoud», dont Hazim, dessinait le sourire sur le visage des Algériens à travers des sketchs comiques dont la renommée a dépassé les frontières nationales.
Avec un accent oranais irrésistible, la série comique «Bila Houdoud» a traité diverses questions sociales avec un style humoristique, où Hazim a marqué par son sens de l’humour et son sérieux, en sus de sa propre danse et de ses bagarres avec «Mustapha».
Né en 1951 à Sidi Bel Abbès, feu Mohamed Hazim a entamé son parcours artistique dans le théâtre dans la wilaya voisine de Mascara durant les années 60 (à l’âge de 15 ans). Ensuite, et dans les années 70, il a étudié le théâtre au Conservatoire municipal d’Oran. Le défunt a par la suite sillonné plusieurs wilayas et a eu un grand amour pour le théâtre, notamment celui de l’humour, mais le véritable départ de son parcours a été avec «Bila Houdoud» dans les années 90, qui en a fait l’une des plus importantes stars de la comédie en Algérie.
Un des maitres de la comédie et du rire en Algérie, le défunt avait sillonné, durant ses quarante ans de carrière, tout le territoire national faisant même des tournées en France et aux Etats-Unis avec sa troupe légendaire Bila Houdoud.
Il compte à son actif de nombreux films, sketchs et sitcoms à l’image de «Haraga», «Boudaou» et «Dar El Djiran»et bien d’autres apparitions sur le petit écran.
Le défunt a été inhumé, jeudi, au cimetière d’Aïn Beida.
R.C.