Des monuments historiques, lieux de culte et zaouias proposés pour inscription sur l’inventaire des biens culturels

Médéa

Plusieurs monuments historiques et anciens lieux de culte musulman et zaouias, situés dans la wilaya de Médéa, sont proposés pour inscription sur la liste d’inventaire des biens culturels matériels locaux, a-t-on appris, samedi, auprès de la direction locale de la culture. Cette démarche s’inscrit dans la cadre du régime de protection provisoire des biens culturels de la région, visant à préserver des monuments historiques, datant de l’époque romaine et ottomane, et des lieux de culte musulman et zaouias, érigés au cours des derniers siècles, a indiqué à l’APS, le chef de service du patrimoine, Ahmed Merbouche. La proposition d’inscription dans l’inventaire des biens culturels concerne près d’une dizaine de monuments et de lieux de culte, qui se trouvent dans un état, plus au moins bien conservé, et méritent d’être sauvegardés des mains prédatrices de l’homme et de l’usure du temps, a fait savoir le même responsable. La liste englobe, selon M. Merbouche, les «bains romains» de «Madala», un site situé à El Omaria, à 40 km à l’est de Médéa, découvert en 2013, et dont l’édification se situe entre le 2e et 5e siècle de notre ère, d’après les conclusions d’une étude réalisée par le centre national de recherche archéologique au niveau de ce site. La démarche concerne également le mur d’enceinte de l’ancienne ville de Médéa, qui date de l’époque romaine, aujourd’hui menacé par l’expansion urbanistique que connaît cette partie de la ville, et nécessite son inclusion dans cet inventaire, dans la perspective de la sauvegarde, a-t-il expliqué. L’ancienne résidence de l’émir Khaled, petit-fils de l’émir Abdelkader, située dans l’ancienne ville de Médéa, fortement dégradée et à l’abandon par les propriétaires qui ont repris ce bien, figure aussi sur cette liste, a ajouté ce même responsable. S’agissant des lieux de culte musulmans que la direction locale de la culture a retenu pour cette opération, le chef du service du patrimoine évoque le cas du «Djamaa El-Atik» de Berrouaghia et de Ksar-el-Boukhari, le premier, de style maghrébin, construit, fin du 19e siècle, le second, d’architecture ottomane, édifié pendant la période ottomane. Les deux mosquées, en bon état de conservation, accueillent toujours les fidèles, mais ont besoin, d’après M. Merbouche, d’être protégées et sauvegardées, au même titre que les autres sites et monuments proposés dans le dit inventaire. Parmi les autres biens culturels ciblés par cette démarche, trois zaouias qui ont joué, à un moment ou un autre dans l’histoire de la région, un rôle non négligeable dans la diffusion du savoir auprès des populations locales, mais, aussi, dans la lutte contre l’occupant étranger. L’intérêt est porté, en particulier, à la zaouia de Sidi Ali Ben M’hamed, située dans la commune de El Aissaouia, nord-est de Médéa qui a été bâtie au 16e siècle et a servi de refuge, durant plus de six ans, à l’héroïne de la résistance populaire, Lalla Fadhma Nsoumer. Le site a été restauré par la direction de la culture, en 2008, et abrite, depuis, un musée dédié à cette grande figure nationale. Il est fait mention, en outre, de la sélection de la zaouia de «Cheikh M’hamed Benaissa», localisée dans la commune de Ouzera, à l’est de Médéa, considérée comme la maison mère de la «Tarika El-Aissaouia», confrérie religieuse très répandue dans le Titteri, à partir de la fin du 16e siècle. Autre zaouia appelée à figurer dans cet inventaire, celle de «Cheikh El-Moussoum», située dans l’ancienne ville de Ksar-el-Boukhari, qui a servi de lieu de rencontre et de savoir pour les adeptes de la confrérie de «Chadouliya», a précisé encore M.Merbouche. Ces propositions seront examinées, au courant du deuxième semestre de l’année en cours, par la commission locale des biens culturels, en vue de la validation ou non de la liste présentée par la direction locale de la culture, a-t-il conclu.n