Des opportunités pour relancer le tourisme local

«Mouassem» et «waâdate»

Les manifestations culturelles et populaires, les «Mouassem des waâdate», issus du patrimoine de Naâma, constituent des opportunités pour relancer le tourisme intérieur, promouvoir et commercialiser le produit touristique dont la région regorge.Ces rendez-vous annuels, au cours desquels se tiennent spectacles de fantasia, foires commerciales nationales et régionales de produits traditionnels, des rencontres de poésie et de chant folklorique, sont autant de moments culturels, patrimoniaux, sociaux et des facteurs d’attraction touristique.
Les «waâdate», enracinées dans la culture populaire des habitants de la wilaya, attirent un nombre important de visiteurs. Elles sont autant de facteurs de relance de l’activité touristique, car la région compte au moins treize zaouïas et de nombreux mausolées des «awlia salihine», dont la célèbre «waâda» de Sidi Ahmed El-Mejdoub, qui attire les visiteurs de toutes les régions du pays et de l’étranger.
Le secteur du tourisme parie localement sur l’intensification des manifestations touristiques patrimoniales, des fêtes et des célébrations locales et les exploite pour valoriser les monuments et sites naturels, archéologiques et touristiques, comme c’est le cas pour le musée archéologique de la citadelle de Cheikh Bouâmama, chef de file de la résistance populaire contre le colonialisme français dans le sud-ouest du pays. Situé à Meghrar Tahtani, le site est classé patrimoine national protégé. La direction du Tourisme et de l’Artisanat œuvre à valoriser ces fêtes culturelles et populaires et des saisons religieuses en préparant des supports audio-visuels, des cartes archéologiques et des spots publicitaires qui font connaître ce produit touristique important.

Les «waâdate» pour relancer
le tourisme
La promotion des fêtes populaires et des célébrations locales passe par l’organisation des randonnées aux oasis dites «excursions safari», l’incitation au camping de plein air et le lancement d’éductours médiatiques pour contribuer à la promotion du tourisme et attirer le plus grand nombre possible de touristes, notamment étrangers, souligne Zidoune Abderrahmane, gérant d’une agence de tourisme dans la ville de Mecheria.
Pour sa part, Riham Chakour, gérante d’une autre agence spécialisée dans le tourisme d’exploration, considère que l’intensification des offres pour organiser des excursions vers des sites culturels et archéologiques, des visites pour explorer le patrimoine et les sites à dimension religieuse, les «mouassem» des manifestations populaires anciennes pour lesquelles la région est réputée, relancerait l’activité touristique, mais se heurte à l’inexistence de guides accrédités au niveau de la wilaya.
De son côté, le président de l’Association pour le développement du tourisme des ksours et des oasis, Bounoua Mohamed, a appelé à l’exploitation des technologies de l’information et de la communication, des réseaux sociaux et à la création de sites web spécialisés dans la promotion des «waâdate» populaires et des sites naturels et historiques pour faire de la wilaya de Nâama une zone touristique de choix et attirer les investisseurs dans le secteur.

Ksours et gravures rupestres comme affluents touristiques
Le renouveau des «waâdate» populaires est lié à la préservation des monuments religieux, des anciennes mosquées et des «zaouïa» se trouvant dans les anciens ksours de la région, qui ont perdu une grande partie de leurs caractéristiques techniques et de leurs conceptions originales.
Ces lieux ont besoin aujourd’hui d’avantage d’attention, de l’avis de Bensalem Mohamed, gérant d’une agence de tourisme à Aïn Sefra.
Le même interlocuteur a préconisé l’élaboration d’un plan de travail pour la préservation des styles architecturaux archéologiques et historiques édifiés il y a plusieurs siècles le long de la chaîne montagneuse de l’Atlas saharien. Il s’agira également de lancer un programme pour les aménager, les entretenir et les classer en secteurs préservés et protégés afin de les exploiter comme produits touristiques.
Dans ce cadre, les responsables du secteur doivent dynamiser ce riche patrimoine ainsi que les sites architecturaux et religieux qui sont entourés d’oasis et de palmeraies, comme les ksours de Tiout, Asla et Sfisifa. Ce travail nécessite la conjugaison des efforts entre les élus locaux, les opérateurs du tourisme et les gestionnaires d’agences de tourisme et de voyage pour en faire un produit attractif pour les touristes, comme le soulignent les nombreux adhérents des associations intéressés par ce domaine.
De nombreux opérateurs du secteur du tourisme local sont unanimes sur la nécessité d’exploiter le potentiel touristique disponible à travers les 153 stations de gravures rupestres découvertes à travers la wilaya et qui attirent les touristes. Ces sites reflètent la profondeur de l’histoire de la région et la richesse de son patrimoine.
Dans le même contexte, l’importance de faire revivre les anciennes manifestations qui faisaient la renommée de la région a été soulignée, à l’exemple de «Aïd Daghma», les salons des tapis El-Amour et Hamiane, les courses de Mehari, «Okadhiat Founas» pour le patrimoine folklorique, la célébration de la zaouia Bouchikhia, le moussem de Sidi Bilal et des concours des mets populaires et traditionnels.
R.C.