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Ankara et Alger parlent coopération

L’Algérie et la Turquie entretiennent depuis les années 2000 une coopération bilatérale intense et constante. Pour renforcer les relations de partenariats partagés, les deux pays sont passés ces dernières années à la vitesse supérieure. Le nombre d’entreprises turques présentes en Algérie a atteint les 1.400, selon les derniers chiffres annoncés par l’ambassadeur de Turquie en Algérie, Mahinur Ozdemir Goktas, lors d’une rencontre organisée par les patronats turcs Musiad-Algérie et le Conseil mondial des affaires turques (DTIK Algérie), au mois d’avril écoulé.
Le volume des investissements directs turcs dans le pays a aussi augmenté pour atteindre les 5 milliards de dollars, selon la même source, ce qui explique l’intérêt particulier accordé au développement de la coopération économique, commerciale et énergétique entre les deux parties. Pour rappel, l’Algérie est le premier fournisseur de GNL à la Turquie et le 4ème fournisseur de gaz de pétrole liquéfié (GPLc).
Lors de la tenue de la 11ème commission mixte intergouvernementale de coopération économique, scientifique et technique le 9 novembre 2021, les deux partenaires ont réaffirmé leur détermination à renforcer davantage leurs relations économiques pour répondre aux besoins du marché national, mais aussi régional. La Turquie voit en Algérie une porte pour accéder au marché africain, très porteurs. Cette étroite collaboration entre les deux pays respectifs permettra, notamment, à l’Algérie d’augmenter les investissements directs turcs dans divers secteurs, en l’occurrence, de la santé, du tourisme, des énergies renouvelables et de l’industrie.
De nombreuses entreprises turques activent dans le domaine de la production textile et du cuir, mais aussi dans le secteur de la sidérurgie. Le groupe Tosyali, l’un des plus grands investisseurs turcs en Algérie dans le domaine de l’industrie sidérurgique, ambitionne à long terme d’augmenter ses exportations à 2 milliards de dollars d’ici trois ans, selon la même source.
La nouvelle version du Code de l’investissement en cours d’examen offre un de nombreux avantages et facilitations pour les investisseurs étrangers, désireux d’investir dans le pays. La suppression de la règle 51/49% devrait inciter davantage d’investisseurs turcs à venir s’installer en Algérie et à diversifier leurs investissements ainsi que leurs rendements.
Ainsi promouvoir une coopération durable et solide entre les deux pays qui souhaitent augmenter le volume et la valeur de leurs échanges commerciaux à long terme.
« En 2021, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint les 4,2 milliards de dollars. Quant aux exportations de l’Algérie vers la Turquie, elles ont atteint la valeur de 2,5 milliards de dollars tandis que les importations ont été de l’ordre de 1,7 milliard de dollars », selon les chiffres avancés par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations. L’Algérie exporte « à plus de 90%, de produits énergétiques, tels que le gaz naturel liquéfié (GNL), le pétrole brut et le gaz naturel », selon la même source. Le contrat de fourniture de gaz à la Turquie a été renouvelé en 2020, jusqu’à 2024.
La question de l’approvisionnement de la Turquie en gaz par l’Algérie pourrait être évoquée lors de la visite du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui a entamé, hier, une visite d’Etat de trois jours dans le pays.
La Turquie subie de plein fouet les conséquences de la crise ukrainienne. En plus de l’inflation qui plombe le pays, le géant d’hydrocarbures russe, Gazprom a annoncé, récemment, la baisse des livraisons de gaz russe vers les pays de l’UE et la Turquie. Pour rappel, les principales importations de gaz proviennent de la Russie. Samira Takharboucht