Le revirement du PM espagnol vis-à-vis de la question sahraouie est «hypocrite»

Sahara occidental

«Le Premier ministre espagnol tout comme son parti socialiste ouvrier naviguent à vue et sont en totale incohérence avec la position du peuple espagnol constamment aux côtés du peuple sahraoui».Le changement de position du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez concernant la question sahraouie est «hypocrite» et s’inscrit dans la «logique néocolonialiste» qui demeure intacte chez les gouvernements espagnols successifs depuis la mort du dictateur francisco Franco, a soutenu samedi à Alger, l’analyste politique et ancien sénateur chilien, Esteben Cuadra Silva.
Le revirement de Sanchez concernant la question du Sahara occidental est, en sus, du fait qu’il exprime la soumission du gouvernement espagnol au chantage du régime marocain, est «hypocrite et s’inscrit dans la logique néocolonialiste, monarchique et hégémonique qui caractérise les gouvernements espagnols successifs depuis la mort du dictateur Franco», a indiqué M. Cuadra Silva au Forum du journal Le Courrier d’Algérie. M. Cuadra Silva qui est également président du Comité chilien de solidarité avec le peuple sahraoui a dénoncé, dans ce sens, «la politique de deux poids deux mesures du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez», qui d’un côté dénonce la guerre en Ukraine mais «ferme les yeux sur les violations du Maroc dans les territoires sahraouis, en violation totale des résolutions onusiennes en la matière».
Selon l’invité du forum du Courrier d’Algérie, «le Premier ministre espagnol tout comme son parti socialiste ouvrier naviguent à vue et sont en totale incohérence avec la position du peuple espagnol constamment aux côtés du peuple sahraoui».
Rappelant, dans ce contexte, les luttes menées par les Latino-américains à travers l’histoire contre les Espagnols pour les chasser de leurs territoires, M. Cuadra Silva a indiqué que «plusieurs hauts responsables espagnols sont manipulés et sont prêts à tout pour servir leurs intérêts étroits».
Il a affirmé, à ce sujet, que «des ministres et de hauts responsables espagnols actionnés par le Maroc ont tenté, vainement à maintes reprises d’acheter des consciences et des voix au sein des Parlements et des gouvernements de pays d’Amérique latine pour empêcher la reconnaissance, par ces pays, de l’Etat sahraoui et pour bloquer l’établissement de relations entre ces Etats et l’Etat sahraoui».
Par ailleurs, l’ancien sénateur chilien a indiqué que la cause sahraouie a réussi, ces dernières années, une percée diplomatique spectaculaire auprès des peuples et des gouvernements des pays d’Amérique Latine.
«En sus des mouvements et des organisations de solidarité qui ne cessent de voir le jour un peu partout à travers ces pays, la cause sahraouie bénéficie désormais d’un soutien sans précédent au sein des Parlements de nombreux pays, après la victoire des partis socialistes et leur accession au pouvoir», a-t-il affirmé, faisant observer que «les diplomates sahraouis mènent des efforts remarquables sur le terrain dans ces pays».
«La cause sahraouie a désormais de beaux jours devant elle dans beaucoup de pays, à l’instar du Pérou, la Bolivie, le Honduras, le Chili et le Nicaragua», a-t-il affirmé. D’autre part, M. Cuadra Silva note qu’après la récente mise en place d’une plateforme regroupant des associations et organisations de solidarité avec le peuple sahraoui, les amis du peuple sahraoui veulent désormais tisser des contacts avec leurs homologues dans les pays d’Afrique et ailleurs, afin de «constituer une force et de mieux coordonner leur efforts».
Il a souligné, à ce titre, que les associations en Amérique latine aspirent notamment à gagner la bataille médiatique face à l’occupant marocain qui utilise tous les moyens possibles pour déformer la réalité et tromper l’opinion internationale sur ce qui se passe dans les territoires sahraouis occupés.
«Les associations aspirent aussi à parler d’une seule voix pour amener les Nations unies à être plus actives et à agir en vue d’assumer pleinement leur véritable rôle, (en rendant possible) la décolonisation du Sahara Occidental».n