poursuite des évacuations à Azovstal

Ukraine

L’opération d’«évacuation» des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la ville stratégique de Marioupol se poursuit mercredi selon Kiev.
A Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, «la mission d’évacuation» des soldats encore à l’intérieur de l’aciérie Azovstal «se poursuit», a affirmé, sans en préciser le nombre, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site internet.
Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens.
L’Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1 000 soldats ukrainiens s’y trouvaient. L’opération d’évacuation, dont M. Zelensky a discuté avec le Président français Emmanuel Macron au téléphone mardi, «est supervisée par nos militaires et nos services de renseignement» et implique «les médiateurs internationaux les plus influents», a-t-il ajouté. «Nous avons pris la décision de ne pas faire de commentaires tant que l’opération est en cours», a précisé son conseiller, Oleksiï Arestovich, à un média ukrainien.
Dans le même temps, les forces russes présentes à Marioupol concentrent leurs efforts «sur le blocage de nos unités près d’Azovstal», avec des tirs d’artillerie et des frappes aériennes, a relevé l’état-major de l’armée ukrainienne mercredi matin.
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères aborde la thématique de l’émergence d’un monde multipolaire lors du marathon éducatif «Nouveaux Horizons» à Moscou, dans le contexte de l’opération militaire russe en Ukraine.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueї Lavrov a rencontré les participants du marathon éducatif «Nouveaux Horizons» à Moscou ce 17 mai. Il s’est entre autres exprimé sur la situation des affaires internationales, et plus précisément sur le dossier ukrainien. «Tout le monde se moque de l’Ukraine [qui est devenue] du consommable dans la guerre totale hybride contre la Russie. Personne n’a de doutes là-dessus maintenant. Cela a été déclaré publiquement», a-t-il notamment souligné, déplorant que les Occidentaux aient à ses yeux «déclaré la guerre» à la Russie. Il y a cette phrase qui est devenue connue : «L’Occident est prêt à mener la guerre jusqu’au dernier ukrainien. Et c’est très bien dit», a-t-il ajouté. Trois jours plus tôt, le chef de la diplomatie russe avait pris la parole lors de l’Assemblée annuelle du Conseil de diplomatie et de défense.
A Bruxelles, le chef de la diplomatie ukrainienne s’est impatienté face aux résistances de la Hongrie contre le projet de sanctions visant le pétrole russe mais Viktor Orban dit tout haut ce que pensent plusieurs autres Etats membres.
«Le sixième paquet de sanctions de l’UE doit inclure un embargo pétrolier et je suis désolé que cette décision tarde à être adoptée», s’est plaint Dmytro Kouleba, ministre des Affaires étrangères d’Ukraine, cité par l’AFP, à l’issue d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues de l’Union européenne (UE). «Un seul pays continue de bloquer […] Mais il ne m’appartient pas de dire au Premier ministre hongrois Viktor Orban comment il doit agir», a déclaré le ministre ukrainien. «C’est une affaire de famille pour l’Union européenne […] Je suis confiant. L’embargo sera décidé mais il y aura un prix à payer», a-t-il poursuivi. «La question est «quand ?», car le temps court et la Russie gagne de l’argent avec ses exportations», a ajouté le ministre, appelant à «tuer toutes les exportations de la Russie».
Or la Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer et très dépendant du pétrole russe, demande d’exclure du projet d’embargo pétrolier de l’UE les approvisionnements acheminés par l’oléoduc Droujba qui traverse notamment l’Ukraine.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a en outre estimé que l’arrêt des achats de pétrole russe allait provoquer en Hongrie «une hausse généralisée des prix de l’ordre de 50 à 60%». «Les Hongrois attendent légitimement une proposition de solution pour financer les investissements [dans de nouvelles infrastructures] et compenser des hausses de prix, un coût global de l’ordre de 15-18 milliards d’euros», a-t-il noté.n