Football professionnel Est-ce la bonne ?

12 ans depuis la mise en place du professionnalisme en Algérie, l’expérience a prouvé que ce modèle de gestion n’a pas obtenu les résultats escomptés, en témoigne le niveau du championnat.
Le football professionnel revient sur la table. Sur instructions du Premier ministre faites lors de la réunion du Conseil du gouvernement mixte tenue mardi, où il a été décidé l’installation de la commission intersectorielle. Cette mise en place de cet organe tant espéré par le monde sportif, intervient selon l’organe APS « quelques mois après celle de la commission mixte MJS-Fédération algérienne de football, présidée par Aimeur Mansoul, chargée de l’évaluation de la situation du professionnalisme en Algérie».
Le gouvernement s’implique
Dans une récente intervention, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrezak Sebgag, insiste sur un respect total de la gestion du processus de professionnalisation des clubs de football. Négligée à tort ou à raison, elle n’arrive toujours pas à s’imposer. Les professionnels, les anciens du football, les techniciens de la balle ronde, y avaient tous cru qu’un jour la gestion du football reviendra en force sur les terrains, mais ce n’était que peine perdue, estiment les professionnels. Et pourtant, « l’organe souverain qui gère le football du pays, notamment le professionnalisme, n’a pas produit tous ses effets au bénéfice de l’économie du sport, de la formation de talents ou encore apporté des acquis pour la jeunesse algérienne, voire pour le pays en général » écrivait un économiste A.M, dans une analyse publiée en 2018 chez notre confrère El Watan.
Seule une meilleure gouvernance…
Cette option ne pouvait qu’embarquer avec elle tout ce qui pouvait réellement équilibrer la gestion du football qui réclame depuis sa mise en route 2010, une meilleure gouvernance pour le sauver . Tous savaient que cette option est la seule qui est à même de délivrer cette discipline des mains de ceux qui profitaient de sa désorganisation. Le ministre l’a fortement compris : «Je demande aux membres de la commission à mettre d’abord le doigt sur le mal qui ronge le professionnalisme en Algérie, et par la suite proposer des solutions pour mettre en place un nouveau mode de gestion». Cette commission est appelée également à élaborer une feuille de route finale, qui sera présentée au Premier ministre. «Je compte sur l’apport de chaque membre, dans le secteur qu’il représente et de par son expérience, pour apporter le plus dans ce dossier important et d’une manière urgente».

Un délai d’un mois pour s’adapter…
«Car, s’il y a un débat qui n’a jamais cessé de nous préoccuper, c’est bien celui du sport qui doit rapprocher les gens et les sociétés des pays de la planète ; cela vaut plus qu’un match de football, les clubs sportifs jouent-ils ce rôle ? Aujourd’hui, une lueur d’espoir se pointe à l’horizon à travers la mise en place d’une nouvelle commission intersectorielle dans le cadre des lois de la République qui aura pour mission de mettre en place une nouvelle approche du football professionnel en Algérie avant le 15 juin prochain. «Je pense que le délai d’un mois est suffisant, d’autant qu’un travail de base et de fond a déjà été effectué au préalable au niveau du secteur. Nous devons nous adapter aux statuts et règlements de la Fédération internationale (Fifa) et de la Confédération africaine (CAF) qui nous encadrent. Nous n’allons rien créer, on peut également s’imprégner d’autres expériences pour essayer de les appliquer en Algérie».
S’affirmer durablement ? Oui, c’est possible
La réussite devra non seulement prendre en considération les causes de son sa non application mais aussi déballer ses dysfonctionnements au sein des clubs dits professionnels, afin d’éviter un nouvel échec « qui l’empêcherait de s’affirmer durablement et s’inscrire dans le droit des sociétés. » Les avis divergent, il y’a ceux qui y croient fort mais aussi il y’a ceux pour qui ce ne sera qu’une autre perte de temps, qui viendrait s’accrocher au cintres des échecs.
Les gestionnaires des clubs devront passer par des étapes dites de formation, afin qu’ils puissent être à la hauteur des exigences du football professionnel Sans cette formation, comment asseoir une assise de commercialité, de s’ouvrir au marketing sportif créer les conditions financières futures des clubs, à savoir, comme le rappelait le confère « ouvrir le capital social aux investisseurs et à l’actionnariat populaire, ou encore aux collectivités locales».
«Sécuriser les investisseurs»
«Il n’est plus question de laisser l’argent public (subventions, aides de l’Etat et des collectivités locales allouées aux fédérations et clubs sportifs professionnels), et le patrimoine public mis à leur disposition)», livré à une gestion bien entendu économiquement anarchique en l’absence d’une obligation de résultats et de transparence dans l’utilisation de l’argent du contribuable, notamment dans les domaines de la performance sportive et de la rationalité. Etant donné que notre pays a fait le choix de l’économie de marché consacrée par la loi fondamentale qui la constitue pour sécuriser notamment les investisseurs et faciliter l’accroissement des capitaux propres des clubs».
Hisser le niveau de notre football
Ainsi donc pour Le premier responsable du MJS les objectifs de cette commission intersectorielle est : d’élaborer une stratégie nationale du professionnalisme à travers ses différents angles pour trouver des solutions, notamment sur le plan de l’organisation administrative et technique des clubs, le sponsoring, la gestion financière, les infrastructures, et le volet sécuritaire.
Il faut revoir plusieurs points dans ce dossier, pour hisser le niveau de notre sport en général, et le football en particulier, d’autant que nous sommes à la veille d’échéances importantes. Et d’enchaîner : «Nous voulons à ce que le football devient une véritable locomotive du sport algérien, et tirer les autres disciplines à franchir le pas vers le professionnalisme dans tous ses aspects. Je tiens à préciser que ce dossier du professionnalisme entre dans le cadre de la politique générale gouvernementale pour trouver une nouvelle approche de ce mode de gestion, dans l’intérêt du sport algérien».
H. Hichem