Objectifs : atteindre 5 milliards USD d’exportations et créer 4.000 postes d’emplois

Sonatrach donne de l’élan à l’industrie pétrochimique

La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach revoit à la hausse ses objectifs dans le domaine de l’industrie pétrochimique. Alors, elle se prépare à investir massivement dans ce secteur très prometteur.Le principal objectif de la société est très clair : diversifier ses investissements pour garantir la rentabilité de ses activités sur le long terme et surtout renforcer son efficacité opérationnelle au niveau local, régional et international. L’industrie pétrochimique devient l’objet d’un intérêt grandissant de la part de la Sonatrach qui vise à moyen terme, à atteindre 5 milliards de dollars d’exportations contre 1,2 milliard de dollars actuellement et la création de 4.000 postes d’emplois.
Ceci répond à l’ambition du groupe de réduire ses importations en la matière et renforcer, par ailleurs, ses exportations. Le ministère de l’Energie et des Mines exprime son soutien total à « la réalisation de ce projet dans les délais fixés soit en 2025 », selon son communiqué rendu public avant-hier. « Le ministère a tracé plusieurs objectifs dans le domaine de l’industrie pétrochimique, dont celui d’atteindre 5 milliards de dollars d’exportations à moyen terme, contre 1,2 milliard de dollars actuellement », a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, dans une déclaration en marge de la cérémonie de signature d’un « contrat entre le groupe Sonatrach et le groupe chinois CNTIC/LPEC pour la réalisation d’un complexe de production de Methyl Tert-Butyl Ether (MTBE), utilisé comme additif pour la fabrication de l’essence sans plomb, un carburant dont l’usage a été généralisé en Algérie depuis 2020 », a précisé le même document.
La Sonatrach se concentre désormais sur ses activités de base afin d’atteindre ses principaux objectifs fixés initialement dans son plan d’investissement. Le groupe compte relancer la prospection, l’exploitation et le raffinage pour renforcer sa rentabilité. Pour l’année en cours le groupe envisage d’investir 8 milliards de dollars sur un total de 39 milliards de dollars prévus entre la période 2022-2026. Pour accélérer la mise en œuvre de ce programme d’investissement, la société publique des hydrocarbures noue de nouveaux partenariats avec des étrangers et des banques nationales. C’est le cas du projet de la réalisation d’un complexe de production de MBTE qui sera financé à hauteur de 70% par la Banque nationale d’Algérie (BNA) et 30% par la Sonatrach. Les deux parties ont procédé, à la même occasion, à la signature d’une convention portant sur le financement du projet.
« Ce projet financé par la BNA s’inscrit dans le cadre de la valorisation des ressources naturelles que recèle l’Algérie de manière générale et le secteur des hydrocarbures en particulier.
Il s’agit d’un axe essentiel dans le plan de relance économique arrêté par le Gouvernement début 2020 », a expliqué M. Arkab. Ce partenariat est bénéfique pour la Sonatrach et ses partenaires, la BNA et le groupement chinois.
A travers ce nouvel investissement, la compagnie nationale des énergies fossiles, vise la « transformation de plus de 50% de la production préliminaire d’hydrocarbures contre 32% actuellement, la création de 4.000 postes d’emploi supplémentaires directs et l’exportation de 5 milliards de dollars, contre 1,2 milliard de dollars actuellement, outre l’augmentation de la valeur ajoutée », a-t-il ajouté, estimant que « le développement de l’industrie pétrochimique est l’une des principales options adoptées pour la réalisation de cet objectif ».
« Ce nouveau complexe devrait entrer en production en juin 2025 et que la réalisation de ce projet permettra de ne plus importer cet additif », a indiqué, pour rappel, le P-dg de la Sonatrach, Toufik Hakkar qui est revenu, lui aussi, sur l’importance de ce projet pour réduire la dépendance de l’Algérie aux importations des MTBE, évalués « en 2021 à plus 170 millions de dollars ». « La réalisation du complexe de production du MTBE, contribuera à la valorisation du méthanol produit par le complexe CP1Z, en l’utilisant comme produit intermédiaire de production MTBE, au développement du savoir-faire algérien dans ce domaine, à la création de postes d’emploi et à la promotion de la sous-traitance nationale », dira à son tour M. Arkab.
Concernant l’état d’avancement du projet de réalisation d’un complexe de production de polypropylène implanté en Turquie par Sonatrach et son partenaire turc, ‘’Renaissance’’, M. Hakkar a affirmé que « la phase de sélection EPC a été achevée, et le financement étranger sera finalisé avant le mois d’octobre pour lancer directement le projet ». La Sonatrach revient en force cette année.
Samira Takharboucht