Bulles financières et effondrement économique

Afin de pouvoir agir sur les évènements futurs, comprendre les déterminants de la crise économique mondiale de 1929, de 2008 et celle de 2020/2022

Par rapport à la période contemporaine, faut-il considérer la crise de 1929, de 2008/2009 et récente de 2022 avec la crise ukrainienne, comme étant un événement unique dans l’histoire du capitalisme, ou faut-il l’apparenter aux autres crises récentes qui bouleversent les économies capitalistes ? Encore ne faudrait-il pas en tirer des conclusions hâtives.

Les emprunts contractés par les États représentent un peu plus de la moitié de cette augmentation : le ratio de la dette publique mondiale à un niveau record de 99 % du PIB mondial et La dette privée contractée par les sociétés non financières et les ménages avec une accélération du processus inflationniste aux États-Unis et en Europe restera pour l’année 2021, hausse des prix ayant atteint 6,8 % outre-Atlantique, un record depuis près de 40 ans, et près de 5 % en zone euro. Et cela devrait s’accentuer en cas de non résolution de la crise ukrainienne en 2022/2023. Mais l’impact serait plus dramatique sur les pays importateurs de produits alimentaires pas seulement l’Algérie et l’Égypte, et les plus vulnérables n’ayant pas les moyens de financement. Comme la Tunisie, le Liban et les pays d’Afrique Sub-saharienne. Ils sont les plus vulnérables, posant d’ailleurs un problème de sécurité alimentaire mondiale, Aussi les pays producteurs d’hydrocarbures peu diversifiées, ne doivent pas se réjouir de la hausse des prix du pétrole/gaz car de qu’ils gagnent d’un côté, ils peuvent le perdre avec l’accroissement de la valeur des importations biens d’équipements pour les matières premières pour relancer leur économie que des biens consommables, avec là aussi des tensions sociales.
En effet, la Russie et l’Ukraine, grâce à leurs riches terres fertiles, les « tchernoziom », sont devenus des puissances agricoles de premier plan. Cela avec leur production de blé, maïs, orge ou tournesol. La Russie s’est imposée comme le premier exportateur mondial de blé, et l’Ukraine a écoulé à elle seule plus de la moitié de l’huile de tournesol commercialisée sur la planète. C’est que la Russie, et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé et d’orge.
L’Ukraine étant le 4ème exportateur mondial de maïs. Le 5ème en blé. Le 3eme en orge. Et elle détient des positions dominantes sur le marché mondial en tournesol. C’est-à-dire en huile. Mais également en tourteaux. Particulièrement, pour l’alimentation animale. La tonne de maïs, sur l’échéance rapprochée d’une livraison en mars, se cotait le 3 mars 2022 à 280 euros et selon certains experts pourrait atteindre entre 450/500 euros, il en est de même pour les prix du tournesol, les deux pays représentant près de 80 % des exportations mondiales d’huile de tournesol. Face à cette situation qui menace la sécurité alimentaire bon nombre de pays producteurs comme l’Inde annoncent soit le gel soit des restrictions de leurs exportations de biens alimentaires accroissant l’inflation mondiale. Quant aux incidences des sanctions économiques contre la Russie, les finances étant le nerf de la guerre, par l‘éviction du système SWIFT et le blocage du système de messagerie interbancaire, imposée par les pays occidentaux, a conduit Moscou à étudier des alternatives dont le paiement du gaz en roubles et de se tourner vers le système de paiement interbancaire transfrontalier (CIPS) qui a été développé par la Chine en 2015, le système de paiement CIPS étant principalement utilisé pour régler les crédits internationaux en yuan, agissant comme un système alternatif au traditionnel Swift créé en 1973, bien qu’il n’en soit pas encore totalement indépendant. Mais les exportations de la Chine vers les USA et l’Europe représentent plus de 60%, explique sa relative neutralité vis-à-vis de ce conflit . Alors quelles options s’offrent encore au gaz russe ? Pour exporter son gaz et son pétrole, la Russie peut contourner partiellement les sanctions financières, en s’orientant vers la Chine où les relations commerciales de Pékin et de Moscou étant régies à 17,5 % par le yuan contre 3,1 % en 2014, donc étant encore marginales bien qu’en progression. Aussi, malgré une intensification des échanges gaziers avec la Chine, comme le fameux gazoduc « Power of Siberia » environ 2000 km dont le coût provisoire, pour une capacité en 2022-2023 de 38 milliards de m3 par an, soit 9,5 % du gaz consommé en Chine, comme montré précédemment la majeure partie des échanges de la Russie se fait avec l’Europe ,représentant à elles seules entre 15/20 % du PIB russe. La Russie ayant une dette relativement faible , moins de 20% du PIB en 2021, peut vendre une partie des yuans représentant 13% environ des devises et une partie de son stock d’or, environ 2.299 tonnes .et utiliser ses réserves de change qui selon les données de la Banque centrale de Russie sont estimée à environ 630 milliards de dollars en janvier 2022 mais dont environ 300 milliards de dollars sont bloquées au niveau des banques occidentales.

En conclusion, avec l’impact du coronavirus et les tensions en Ukraine , le monde ne sera plus jamais comme avant confronté à des évènements futurs , les cyberattaques, supposant la maîtrise de la transition numérique , le réchauffement climatique, avec la crise de l’eau qui menace la sécurité alimentaire mondiale. Le monde devra accélérer la transition énergétique et s’orienter vers un MIX énergétique, existant d’autres alternatives que les énergies traditionnelles qui seront encore pour longtemps dominantes entre 2022/2030, dans le bouquet énergétique.
Premier axe est l’efficacité énergétique où la sobriété peut permettre des économies variant entre 30/50%.
Le second axe est le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique et le photovoltaïque dont le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir.
Le troisième axe selon les experts, horizon 2030/2040, est le développement de l’hydrogène comme source d’énergie pour le transport et le stockage des énergies intermittentes et pourrait aussi permettre de produire directement de l’énergie ; tout en protégeant l’environnement.
L’hydrogène en brûlant dans l’air n’émettant aucun polluant et ne produisant que de l’eau. Espérons le dialogue, au lieu des conflits, dans toutes les contrées du monde, afin de promouvoir l’esprit de paix et de tolérance. Tout cela nécessite en ce XXIème siècle la promotion de la culture, celle-ci étant le fondement du dialogue des civilisations, source d’enrichissement mutuel, où chaque Nation devra concilier la modernité et ses traditions. C’est que l’ère des confrontations n’a eu cours que parce que les extrémistes ont prévalu. Connaître l’autre, c’est aller vers lui, c’est le comprendre, mieux le connaître. Face à un monde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique, que de défense, actions liées, se posent, l’urgence d’une coordination qui devrait être internationale et régionale, le but étant d’agir efficacement sur les événements majeurs afin de faire de notre monde, un lac de paix et de prospérité partagée.
A.M.
(Suite et fin)