Une responsabilité pour sauvegarder un pan de la Mémoire

Préservation de la bibliothèque de Benbadis

La préservation des ouvrages composant la bibliothèque personnelle du Cheikh Abdelhamid Benbadis (1889-1940) était une grande responsabilité que «je me suis endossé» avec l’objectif de sauvegarder un pan de la mémoire de la Nation, a témoigné Abdelhak Benbadis, frère du fondateur et premier président de l’Association des Oulémas musulmans algériens.«J’ai œuvré, pendant des années, à collecter les livres du Cheikh depuis divers endroits pour les mettre au bureau de mon père, à la maison familiale», a déclaré à l’APS M. Benbadis.
Il a précisé qu’une partie de ces livres était rangée à la mosquée Sidi Lakhdar, où le leader du mouvement réformiste donnait des cours, alors qu’une autre partie se trouvait à la mosquée Sidi Kemmouche et une troisième partie chez son autre frère, Mouloud.
Abdelhak Benbadis a également relevé que des efforts ont été déployés pour inventorier le fonds de la bibliothèque du président de l’Association des Oulémas musulmans algériens (AOMA).
Et d’ajouter: «Abdelhamid Benbadis a consacré sa vie pour sa patrie, pour la protection de l’identité algérienne en œuvrant à contrecarrer toutes les tentatives coloniales d’aliénation culturelle visant le peuple et sa bibliothèque constitue un pan de la mémoire collective».

Un fonds livresque de 900 titres
De son côté, le président de la Fondation Benbadis, Abdelaziz Filali, a indiqué que la bibliothèque personnelle du Cheikh Benbadis, dont la Fondation détient une liste de son contenu, totalise 1 000 ouvrages et 900 titres dans diverses disciplines, parmi les principaux ouvrages de l’époque entre ceux utilisés par le Cheikh lors de son cursus universitaire et ceux qu’il utilisait en tant qu’enseignant.
Soulignant que Abdelhak Benbadis avait consacré plus de 80 ans à préserver la bibliothèque de son frère, précurseur de la renaissance intellectuelle et réformiste en Algérie, le président de la Fondation Benbadis a relevé que la bibliothèque englobe un fonds «important» de livres traitant de l’exégèse coranique, les fondements du fiqh et le tajwid, notamment.
En littérature, la bibliothèque dispose de recueils de poèmes et de prose dont «Diwan Al Hamassa» de Abi Tamam, de livres en philosophie et en histoire ancienne et contemporaine, islamique et occidentale, dans les deux langues en arabe et en français a-t-on encore détaillé.
Aussi, la bibliothèque du Cheikh Abdelhamid Benbadis comporte des livres d’écrivains algériens dont les deux volumes de «L’histoire antique et contemporaine de l’Algérie» du cheikh M’barek El Mili et d’autres parmi notamment les membres de l’Association des Oulémas musulmans algériens. M. Filali, relevant le lecteur assidu que fût Benbadis et son ouverture sur son époque, a fait savoir que la bibliothèque du Cheikh contient aussi des ouvrages politiques, scientifiques et de sociétés du Maghreb, du monde arabe, musulman et occidental dans les deux langues (arabe et français) et pas moins de 37 titres de magazines, édités essentiellement au Macherk.
Le président de la Fondation Benbadis a également assuré que des livres parvenaient au Cheikh du Canada, de Sao Paolo (Brésil) et des Etats-Unis, traitant essentiellement de l’histoire et des sociétés.
En avril dernier, Abdelhak Benbadis avait remis au musée national El Moudjahid des effets personnels et des documents du cheikh Abdelhamid Benbadis dont une canne et une chaise, une kachabia, une radio de type TSF ainsi que des documents dont un diplôme des sept lectures du Saint Coran et un cahier des élèves, rappelle-t-on.
R.C.